Ukraine: 700.000 personnes touchées par des pénuries d’eau à la suite de la catastrophe d’un barrage

Par ONU Info
17 juin 2023 18:49 Mis à jour: 17 juin 2023 18:49

Les humanitaires de l’ONU continuent d’apporter une aide vitale aux survivants des inondations du barrage de Kakhovka, mais ont averti que des centaines de milliers de personnes supplémentaires dans le sud du pays sont confrontées à de graves pénuries d’eau.

Vendredi, des fournitures de secours ont été livrées aux familles vulnérables de la région rurale de Kherson, proche de la ligne de front.

La destruction du barrage le 6 juin a eu des répercussions sur l’approvisionnement en eau, les systèmes d’assainissement et d’égouts, ainsi que sur les services de santé.

Livraisons par bateaux

Dans le cadre de l’effort d’aide, le Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF) et le Programme alimentaire mondial (PAM) ont transporté de l’eau et de la nourriture aux familles par bateau, à seulement 15 kilomètres de la ligne de contact.

« Nous utilisons aujourd’hui quatre bateaux pour apporter de l’aide à ces 500 familles, une petite communauté proche de l’endroit où je me trouve », a déclaré Saviano Abreu, responsable de la communication pour le bureau de coordination de l’aide des Nations Unies (OCHA) en Ukraine.

« Ces communautés sont déjà confrontées aux conséquences de la guerre. Cette région était sous contrôle russe. À la fin de l’année dernière, vers le mois de novembre, elle a été reprise par l’Ukraine et maintenant, elles sont confrontées à cette nouvelle catastrophe avec les inondations ».

Privés d’eau potable

La vidange du réservoir de Kakhovka a privé d’eau courante des dizaines de milliers de personnes dans le sud de l’Ukraine, principalement dans la région de Dnipro.

Le réservoir – l’un des plus grands d’Europe – serait vide à 70 %, selon les autorités ukrainiennes. La largeur du réservoir a également diminué, passant de trois kilomètres à un seul, tandis que le niveau de l’eau est maintenant d’environ sept mètres, bien en dessous du seuil opérationnel de 12 mètres, a rapporté OCHA.

« Selon nos calculs, 200.000 personnes dans la région de Dnipro, par exemple, ont déjà été privées de l’eau de leurs maisons », a déclaré M. Abreu.

Mais ce chiffre pourrait s’élever à plus de 700.000 personnes, car le réservoir est la seule source d’approvisionnement pour toute cette partie du sud de l’Ukraine, et pas seulement pour la région de Kherson », a-t-il averti.

Les grandes zones urbaines de la région de Dnipro, notamment Pokrovska, Nikopolska et Marhanetska, sont complètement coupées de l’eau courante et d’autres, comme Apostolivska et Zelenodolska, ont un accès extrêmement limité.

Déplacements mortels dus aux mines

La décrue a également engendré d’autres problèmes mortels sous la forme de mines terrestres disséminées un peu partout.

« Je pense que cette région est l’une des plus contaminées par les mines au monde », a déclaré M. Saviano. « C’est la raison pour laquelle, par exemple, l’agriculture à Kherson, à Mykolaiv, à Zaporizhzhia a été affectée à cause de la contamination par les mines, les eaux de crue déplaçant les mines, c’est une réalité ».

Abigail Hartley, chef de la section Politique, plaidoyer et relations avec les donateurs du Service d’action contre les mines des Nations Unies (UNMAS), a ajouté que « lorsque l’eau se retire, les mines sont là ».

« L’avantage, c’est que les mines flottent et restent donc à la surface. Mais, bien sûr, il y a beaucoup d’autres débris d’inondation et elles peuvent être enterrées dans les sédiments. C’est donc un défi ». Elle a déclaré que les autorités ukrainiennes avaient fait « un bon travail de déminage jusqu’à présent ».

Depuis la destruction du barrage de Kakhovka, OCHA et ses partenaires humanitaires ont poursuivi leurs opérations de sauvetage. Au moins 10 convois inter-agences ont atteint les personnes dans le besoin.

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