Un appartement romantique sur le Plateau Mont-Royal

4 février 2015 22:03 Mis à jour: 6 août 2015 22:11

 

Avec son petit côté romantique, Kathia a trouvé sur le Plateau Mont-Royal l’appartement qui fait son bonheur depuis 27 ans : le bas d’un duplex d’une maison centenaire, avec une jolie petite cour luxuriante de verdure.

À l’époque, infirmière de profession, Kathia habitait un tout petit logement avec une vue splendide sur le Mont-Royal, où elle s’était installée provisoirement, mais où elle était finalement restée cinq ans. Elle avait déjà été propriétaire à la campagne et elle voulait être propriétaire à Montréal, mais elle ne désirait pas acheter toute seule.

«On m’a présenté quelqu’un qui cherchait un ou une associé(e) pour acheter, rénover et revendre. Tout de suite, dès qu’on s’est connu, je lui ai prêté la moitié de ce que j’avais. Il fallait avoir confiance, mais c’est quelqu’un qui m’avait inspiré confiance», se remémore-t-elle. Tous les deux étant des professionnels, ils étaient en mesure d’obtenir des prêts qu’ils utilisaient pour faire les rénovations.

Avec cet associé, ils ont acheté successivement plusieurs petits immeubles, du duplex au sixplex, qu’ils revendaient pour pouvoir en acheter un autre. «C’étaient les années où on pouvait se permettre d’acheter, rénover, revendre, faire un petit profit, mais c’était déjà un peu la fin. Finalement, le profit était correct, mais pas énorme», raconte celle qui passait tous ses congés à faire de la peinture dans les appartements.

Alors âgée d’une trentaine d’années, l’infirmière est tombée enceinte en sachant qu’elle serait mère monoparentale. Cela lui a donné le désir de trouver un logement plus grand que celui où elle habitait et, surtout, d’en être propriétaire. C’était déjà le mois de juillet 1986 et elle devait accoucher en octobre : le déménagement devenait urgent.

La cour a grandement motivé Kathia à acquérir son appartement : elle n’était pas aussi belle à l’époque, mais elle en avait vu le potentiel. (Nathalie Dieul/Epoch Times)

Les deux associés étaient en train de rénover un sixplex au coin de la rue où elle avait envie d’habiter, «une rue qui a une certaine valeur» sur le Plateau Mont-Royal, un quartier qu’elle aimait et qui était proche de tous ses centres d’intérêt où elle se rend à vélo encore aujourd’hui toute l’année. Un jour, en passant devant un duplex dans cette rue, elle a vu une pancarte à vendre. C’était un mercredi.

Kathia pense qu’elle aurait dû faire une offre dès le mercredi, jour où elle a fait une courte visite de l’un des deux logements du duplex, mais elle a préféré attendre le retour de son associé le dimanche pour le rendez-vous avec l’agent d’immeuble. Cependant, elle avait tellement hâte de montrer l’endroit à sa sœur que les deux jeunes femmes sont passées un peu avant l’heure du rendez-vous devant le duplex construit exactement cent ans auparavant: «La porte était ouverte. Qu’est-ce qu’on voit? L’agent d’immeuble, avec un couple qui était en train de signer les papiers!»

Elles sont immédiatement entrées pour se renseigner : le couple avait offert le maximum demandé par le vendeur, avec pour seule condition de le faire visiter par un inspecteur. Kathia était tellement sûre qu’elle voulait ce duplex qu’elle a finalement offert, avec son associé, la même somme d’argent, mais sans aucune condition. C’est grâce à cela qu’ils ont pu devenir propriétaires de ce duplex : elle habiterait au rez-de-chaussée et, lui, à l’étage.

«Je fais des rêves un peu prémonitoires et j’avais rêvé qu’un homme me faisait entrer ici, […] il ouvrait les portes d’armoires et me disait « tu es chez toi, tu es chez toi ». Dans le rêve, il y avait les couleurs d’ici et, après, il y avait une dispute avec un couple. Je l’ai senti vraiment très fort quand je suis entrée ici [que c’était pour moi]. La cour, ce n’était pas comme ça, mais j’ai vu le potentiel. J’ai acheté pour la cour…»

Comme il s’agissait d’une affaire de succession et que la fille de l’ancien propriétaire vivait encore à l’étage, les deux associés ont signé l’acte notarié en décembre et n’ont pris possession de l’immeuble qu’en octobre de l’année suivante.

Entre-temps, la jeune femme avait déménagé dans l’autre bâtiment que les deux associés finissaient de rénover, avait accouché d’une belle petite fille, puis avait déménagé encore une fois dans un autre immeuble qu’ils ont rénové.

Une petite cour avec beaucoup de verdure et une terrasse permettent à l’infirmière et à son chat Bibi de profiter de l’extérieur. (Nathalie Dieul/Epoch Times)

Puis, Kathia et son bébé ont enfin emménagé chez elles : «Je réalisais que j’étais chez moi, je n’en revenais pas.» Elle a décidé d’arrêter de rénover des immeubles pour se consacrer à son enfant. Son associé qui a habité l’appartement du haut du duplex pendant cinq ans en a rénové encore un autre après, sans faire d’argent à la revente : «En 1987, c’était fini acheter, rénover, revendre : le marché était saturé.»

Le duplex avait lui aussi besoin de sérieuses rénovations. Tout était vétuste et, surtout, il y faisait extrêmement froid. Il a fallu isoler les planchers, boucher les trous et les fissures dans la cave. La dame qui avait vendu leur avait dit qu’elle s’en débarrassait parce que cela lui créait trop de problèmes.

«Nous, nous étions jeunes, quand on est jeune, les problèmes ce n’est rien!» Tous les planchers ont été refaits, ainsi que la céramique dans l’entrée. La petite fenêtre du salon a été remplacée par une grande porte-fenêtre qui donne directement sur la petite cour.

Le bébé est devenu une jeune femme qui a pris son indépendance, laissant l’infirmière seule avec son chat dans son 5 1/2. Pendant toutes ces années, en tant que propriétaire, Kathia a toujours aimé visiter des appartements ou des condos pour les comparer au sien, principalement par curiosité : «Si jamais il y avait un coup de cœur et que j’avais les moyens d’acheter sans avoir une grosse hypothèque, à ce moment-là, je pourrais faire un pas vers l’avant.»

Cependant, rares sont les belles cours qui l’inspirent. Même si son appartement est un peu sombre, sa ravissante petite cour intime lui permet de toujours revenir chez elle en se disant que c’est là qu’elle est le mieux. Sa rue et son quartier lui plaisent et elle ne regrette pas son choix : «Quand on a acheté, on aurait pu acheter, sur la rue Berri, une maison en meilleure condition qui avait une cour aussi, mais non, ça ne m’inspirait pas comme ici. Pourtant, la maison avait plus de valeur qu’ici, elle était mieux rénovée.»

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