Un message contre la guerre devient viral sur les réseaux sociaux chinois alors que le PCC multiplie les agressions contre Taïwan

Par Alex Wu
1 mai 2023 01:07 Mis à jour: 1 mai 2023 01:07

Les menaces du régime communiste chinois d’annexer Taïwan par la force se sont intensifiées tout au long de l’année, accompagnées d’incursions militaires plus fréquentes dans les territoires maritimes et aériens de Taïwan. Parallèlement, un message posté par un internaute qui dénonce les efforts de guerre du régime est devenu viral en Chine et a trouvé un écho auprès d’un très grand nombre de citoyens chinois.

Le contenu du message est le suivant : « Si la guerre éclate, je n’irai pas et je ne laisserai pas mes enfants y aller. Je suis quelqu’un qui vit au bas de l’échelle sociale. Personne ne se souvient de nous en temps de paix. Ce n’est que dans les moments difficiles que l’on commence à penser à nous. Ils disent que lorsque le pays est en difficulté, tout le monde doit accomplir son devoir. Mais on ne nous traite pas de la même manière alors que eux bénéficient d’avantages ou de privilèges nationaux. Que celui qui veut aller à la guerre y aille. En tout cas, je n’irai pas et je ne laisserai pas mes enfants y aller. »

Epoch Times Photo
Des cadets de l’Armée populaire de libération de la Chine effectuent des exercices à la baïonnette à l’Académie du génie des forces blindées de l’APL à Pékin, le 22 juillet 2014. (Greg Baker/AFP/Getty Images)

Le message anti-guerre a été reposté sur plusieurs plateformes en ligne en Chine continentale, et de nombreux net-citoyens ont partagé des points de vue similaires dans leurs commentaires en ligne.

L’un d’entre eux a posé la question suivante dans son message « Les enfants et les épouses des hauts fonctionnaires ont tous déménagé aux États-Unis. Pourquoi nous, les gens ordinaires, devrions-nous risquer nos vies [pour aller à la guerre pour eux] ? »

Un autre a déclaré dans un message : « Donnez-moi une arme et voyez sur qui je tirerai. Je viserai sans aucun doute ceux qui me forcent à aller sur le champ de bataille. Je n’ai aucune rancune envers qui que ce soit d’autre ».

Sur Zhihu, une plateforme de type Quora, un net-citoyen qui se fait appelé « Le Si » a posté : « Ceux qui ont reçu plus d’avantages de la part du pays devraient être plus actifs pour participer à la guerre. »

Hélicoptères de l’APL (armée chinoise) survolant l’île de Pingtan, un des points de la Chine continentale les plus proches de Taïwan, dans la province de Fujian, le 4 août 2022, à l’approche d’exercices militaires massifs au large de Taïwan, suite à la visite de Nancy Pelosi. (HECTOR RETAMAL/AFP via Getty Images)

Certains internautes ont également suggéré que les fonctionnaires corrompus soient envoyés à la guerre : « Que les personnels de la gestion urbaine et de la gestion agricole partent en premier ! »

Dans un autre post sur Zhihu, un net-citoyen qui se fait appeler « Thinking Slowly about the World » (Penser lentement le monde) a partagé son point de vue sur les raisons pour lesquelles « ne pas vouloir se battre pour le pays » a trouvé un écho favorable auprès de tant de Chinois.

« Tout d’abord, les abus de pouvoir et les mauvais traitements infligés à la population par les responsables de l’agriculture, de la gestion urbaine et même de la police de la circulation ont eu un impact négatif considérable, en particulier les responsables de l’agriculture qui ont scandalisé au moins 60 % de la population ».

La deuxième raison est l’énorme disparité entre les riches et les pauvres dans la société chinoise, écrit le net-citoyen, « notamment les entreprises de produits de test PCR Covid-19 qui se sont servies de la pandémie pour gagner des dizaines de milliards de dollars ».

La troisième raison est la corruption massive des fonctionnaires communistes. « Ils utilisent leur pouvoir au profit de leurs amis, c’est dégoûtant. C’est pour cela que certains internautes se demandent : « Qui allons-nous défendre ? Défendre le ‘jeune maître’ Zhou ou défendre le ‘poisson-chat arctique’ et son épargne à neuf chiffres ? »

Zhou fait référence à Zhou Jie, le fils d’un responsable du Parti communiste chinois (PCC) dans la province de Jiangxi, qui un jour a étalé sa fortune sur les réseaux sociaux, affirmant que le thé qu’il buvait coûtait 200.000 yuans le catty, une unité de poids en Asie, soit environ 10.000 euros le kilo.

Le « poisson-chat arctique » est le nom utilisé par les Chinois sur les réseaux sociaux pour désigner la petite-fille d’un fonctionnaire à la retraite de la ville de Shenzhen qui étudie actuellement en Australie. Elle s’est vantée sur les réseaux sociaux que sa famille dispose d’une épargne à neuf chiffres, entièrement fournie par le commun des Chinois, ce qui a déclenché la colère du public.

Sentiment persistant

Ce n’est pas la première fois que le public chinois exprime un sentiment anti-guerre à l’égard des efforts de mobilisation et de propagande de guerre du PCC.

En février, les médias chinois ont publié un article en ligne intitulé « Si la patrie en a besoin, irez-vous au front ? » L’article affirmait que 94 % des personnes interrogées étaient « prêtes à se mobiliser ».

Cependant, dans la section des commentaires de l’article, la majorité des personnes interrogées ont réagi différemment. Les net-citoyens chinois ont posté l’un après l’autre : « Que les fonctionnaires passent en premier ».

« Si je suis enrôlé, je me rebellerai car j’aurai une arme à la main. »

Epoch Times Photo
Des soldats de l’Armée populaire de libération (APL) chinoise se rassemblent lors d’un entraînement militaire dans les montagnes Pamir à Kashgar, dans la région du Xinjiang, au nord-ouest de la Chine, le 4 janvier 2021. (STR/AFP via Getty Images)

Le PCC a pris toute une série de mesures militaristes pour se préparer à envahir Taïwan et contrer les États-Unis et le Japon, qui viendront probablement à son secours.

Le 1er mars, le PCC a mis en place une nouvelle loi sur le personnel militaire de réserve, qui a relevé la limite d’âge pour les différents grades des forces de réserve chinoises, des soldats aux officiers, jusqu’à 60 ans.

Le 24 février, le régime chinois a également adopté une résolution visant à ajuster l’application de certaines dispositions du droit de procédure pénale pour les militaires en temps de guerre, qui est entrée en vigueur le lendemain. Les nouveaux ajustements visent les « crimes de nature militaire » susceptibles de constituer une menace pour le PCC, tels que la « défection et la désertion » en temps de guerre.

La résolution définit également une base juridique permettant au PCC de déclarer la loi martiale si nécessaire pour contrôler la situation intérieure.

Lors de son émission NTD News du 29 avril, Li Dayu, commentateur des affaires chinoises, a parlé du message anti-guerre récemment posté sur Internet : « Si ce que le régime fait représente vraiment la volonté du peuple, et si son pouvoir est vraiment reconnu par le peuple, les gens n’en parleraient pas de cette manière ».

« En lançant une guerre injuste, ils n’obtiendront que l’indifférence des gens, qui iront même jusqu’à aider l’autre camp. »

Li Yun a contribué à cet article.

Soutenez Epoch Times à partir de 1€

Comment pouvez-vous nous aider à vous tenir informés ?

Epoch Times est un média libre et indépendant, ne recevant aucune aide publique et n’appartenant à aucun parti politique ou groupe financier. Depuis notre création, nous faisons face à des attaques déloyales pour faire taire nos informations portant notamment sur les questions de droits de l'homme en Chine. C'est pourquoi, nous comptons sur votre soutien pour défendre notre journalisme indépendant et pour continuer, grâce à vous, à faire connaître la vérité.