Un sondage montre que RFK Jr. bénéficie de la meilleure cote de popularité de tous les candidats à l’élection présidentielle

Par Jeff Louderback
20 juin 2023 12:50 Mis à jour: 20 juin 2023 12:50

Longtemps considéré comme un candidat improbable par les experts politiques, le démocrate Robert F. Kennedy Jr. jouit de la cote de popularité la plus élevée de tous les candidats à l’élection présidentielle de 2024, selon un récent sondage (pdf) réalisé par The Economist/YouGov.

M. Kennedy est perçu favorablement par 49 % des personnes interrogées, soit une cote de favorabilité nette de 19 points. Il est considéré comme Les opinions défavorables concernent 30 % des personnes interrogées.

Le président Joe Biden et l’ancien président Donald Trump, qui est actuellement le favori parmi les candidats républicains, sont perçus favorablement par 45 % et 43 % des personnes interrogées.

La cote de favorabilité nette de Joe Biden affiche un score de moins 7, tandis que celle de Trump est de moins 10.

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Robert F. Kennedy Jr. annonce sa candidature à l’élection présidentielle de 2024 et son défi aux primaires démocrates face au président Joe Biden, à Boston, le 19 avril 2023. (Madalina Vasiliu/Epoch Times)

Trois pour cent des personnes interrogées se sont déclarées incertaines à propos de Biden et Trump, contre 21 % pour Kennedy.

Le sénateur de Caroline du Sud Tim Scott obtient la deuxième meilleure cote de popularité de tous les candidats, avec 8 points.

L’entrepreneur Vivek Ramaswamy est perçu favorablement par 26 % des personnes interrogées et défavorablement par 19 % d’entre elles. Scott est perçu favorablement par 33 % des personnes interrogées et défavorablement par 25 % d’entre elles.

Le sondage a été réalisé du 10 au 13 juin auprès de 1500 adultes américains, avec une marge d’erreur de 2,7 points.

Soutien bipartisan

Pour son début de campagne, M. Kennedy bénéficie d’un soutien bipartisan.

Les résultats du sondage montrent que les républicains et les conservateurs ont une opinion plus favorable de lui que les démocrates et les libéraux.

« [Kennedy] est le seul démocrate qui peut toucher l’ensemble du spectre politique, ce qui signifie qu’il peut gagner en 2024 », a déclaré à Epoch Times Dennis Kucinich, l’ancien député de l’Ohio et deux fois candidat démocrate à l’élection présidentielle, et directeur de campagne de M. Kennedy.

« Les conservateurs, les libéraux, les indépendants et les libertaires réagissent positivement à sa campagne en raison des qualités uniques qu’il possèdent et parce qu’ils comprennent que Robert F. Kennedy représente l’unité, la liberté, la vérité et l’authenticité », a ajouté M. Kucinich. « C’est ce qui touche les gens. »

M. Kennedy est le fils du sénateur Robert F. Kennedy, assassiné en 1968 et le neveu du président John F. Kennedy, assassiné en 1963. Il est aussi le neveu du sénateur Ted Kennedy, décédé en 2009. 

Avocat spécialiste de l’environnement et fondateur de Children’s Health Defense, M. Kennedy est largement connu pour ses prises de position franches sur les dangers que les vaccins Covid-19 font courir à certaines catégories de la population, et sur les vaccins en général.

M. Kennedy a beaucoup parlé de l’impact négatif des confinements liés au Covid, et il s’oppose farouchement à l’influence qu’exerce l’industrie pharmaceutique sur le gouvernement.

C’est également un fervent opposant à la censure exercée par les Big Tech.

Il se démarque du président Joe Biden et des démocrates progressistes sur de nombreux points.

Interrogé sur sa position à l’égard du deuxième amendement, il a déclaré : « Je crois en la Constitution et je ne vais pas retirer leurs armes aux gens. »

« J’ai eu deux membres de ma famille qui ont été tués par balles, je comprends donc l’angoisse et la douleur de perdre un être cher à cause des armes. Nous devons trouver un moyen d’y remédier, mais parler de retirer les armes à feu aux gens à ce stade de l’histoire, ça n’est pas une solution ».

Il a également une position plus conservatrice que libérale concernant la crise frontalière.

« Nous devons mettre fin à la crise frontalière. Nous devons fermer nos frontières. Aucune nation ne peut exister si l’on ne contrôle pas l’immigration [illégale] », a-t-il déclaré à Epoch Times.

« Il existe un grand nombre d’autres choix possibles. Les Israéliens utilisent la technologie pour contrôler leurs frontières et y parviennent très bien, car ils ont le même problème avec l’immigration africaine. Je veux parler à toutes les parties prenantes avant d’élaborer une politique, mais je vais sceller la frontière ».

En ce qui concerne l’avortement, sa position s’aligne sur celle de l’administration Biden.

« Je peux affirmer que personne dans ce pays n’a travaillé plus dur que moi pour défendre les droits à la liberté médicale et à l’autonomie corporelle », a-t-il déclaré. « Cela vaut pour les vaccins et l’avortement. »

« Je ne pense pas que le gouvernement doit nous dire ce que nous devons faire de notre corps et dicter aux Américains ce qu’ils peuvent ou ne peuvent pas faire au cours des trois premiers mois de leur grossesse. C’est le choix de la femme ».

Un sondage Harvard Center for American Political Studies-Harris Poll publié le 16 juin a montré que Kennedy bénéficie du soutien de 15 pour cent des électeurs des primaires du parti, et 21 pour cent des inscrits déclarent avoir une opinion positive de lui.

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Le président américain Joe Biden s’exprime lors d’une conférence de presse avec le premier ministre britannique Rishi Sunak dans la salle Est de la Maison Blanche à Washington le 8 juin 2023. (Madalina Vasiliu/Epoch Times)

Biden reçoit 62% de soutien dans ce sondage, réalisé entre le 14 et le 15 juin auprès de 2.090 personnes. Le Centre d’études politiques américaines de l’Université de Harvard et le Harris Poll ont collaboré à ce sondage.

Une vague passagère

Pour David Carlucci, ancien législateur de l’état de New York et stratège politique démocrate, l’engouement pour M. Kennedy est une « vague passagère » qui finira par retomber.

« C’est un nom que les gens pensent connaître. Mais lorsque les électeurs des primaires apprendront ce qu’il représente, je ne pense pas qu’ils l’aimeront », a déclaré M. Carlucci à Epoch Times. « Ses positions ne correspondent pas à celles du parti démocrate. Je ne pense pas qu’il gagnera une primaire face à Biden ».

Wes Farno, stratège républicain basé dans l’Ohio, estime que les résultats de Kennedy reflètent le mécontentement du parti démocrate à l’égard du mandat de Joe Biden.

« Joe Biden peut dire ce qu’il veut, mais ce qui compte c’est ce que les Américains ressentent tous les jours », a déclaré M. Farno à Epoch Times. « L’économie est en mauvais état, le coût de la vie est si élevé que beaucoup de gens qui n’avaient pas de problème auparavant ont du mal à s’en sortir, le pays est divisé et il y a une crise frontalière qui n’affecte pas seulement les états frontaliers, mais le pays tout entier. Rien de tout cela ne s’est produit avant l’entrée en fonction de Biden. »

« Je pense que le parti démocrate fera ce qu’il faut pour qu’il soit nommé, mais quand on parle aux Américains, la plupart du temps ils veulent un candidat qui produise des résultats », a ajouté M. Farno. « Biden a montré qu’il n’était pas cette personne, et c’est probablement la raison pour laquelle un nom aussi connu que celui de Kennedy attire l’attention. »

Certains démocrates pensent que les premiers résultats de Kennedy dans les sondages inciteront un autre candidat à se lancer dans la course aux primaires, bien que le Comité national démocrate ait déjà décidé d’apporter son soutien total à Biden lors de sa réunion d’hiver au début de l’année.

Selon M. Carlucci , les démocrates les plus en vue ont hésité à se lancer dans la course parce qu’ils ne voulaient pas « nuire au parti ou à leur base ».

« Trump a son ancien vice-président qui se présente contre lui, et plusieurs républicains qui se présentent contre lui. Les démocrates projettent une unité bien plus grande que les républicains », dit-il. « Personne n’est aussi fort que Joe Biden au sein du parti démocrate en ce moment. Il serait préjudiciable à une présidence démocrate et à leur propre marque que d’autres candidats se lancent dans la course. »

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