Une ville chinoise dissimule des cas récents d’infection virale et des décès

Par Nicole Hao
6 juin 2020 17:25 Mis à jour: 7 juin 2020 06:58

Les autorités chinoises n’ont pas publié de nouvelles mises à jour sur l’épidémie du virus du PCC* dans la ville de Harbin, au nord-est de la Chine, depuis la seconde vague apparue au mois d’avril.

Des patients locaux ont récemment déclaré au journal Epoch Times qu’ils connaissaient au moins cinq personnes décédées de la maladie causée par le Covid-19, qui n’ont pas été déclarées par les autorités. Dans un hôpital, 30 patients ne sont pas encore complètement rétablis et restent isolés, a déclaré une personne interrogée. Ils étaient eux-mêmes sous traitement.

Cependant les autorités ont affirmé que le dernier patient atteint de Covid-19 a été libéré le 16 mai de l’hôpital où il était soigné.

« Nous sommes très inquiets, mais les médecins ont affirmé qu’ils n’avaient pas de solutions. Ils ne nous ont pas donné de médicaments et espèrent que notre corps se remettra de lui-même », a déclaré Zhang Ling, un patient de Harbin diagnostiqué le 12 avril dernier lors d’une récente interview.

Le virus du PCC (Parti communiste chinois), communément appelé nouveau coronavirus, a fait son apparition dans la ville de Wuhan en Chine centrale fin 2019, et s’est rapidement répandu en Chine et dans le monde.

CORONAVIRUS : CE QUE VOUS DEVEZ SAVOIR

Depuis début avril, après une brève période pendant laquelle la plupart des régions chinoises ont signalé peu ou pas de nouvelles infections, une deuxième vague est apparue dans plusieurs provinces chinoises, dont le Heilongjiang, dont Harbin est la capitale.

Li Ping, Zhang Ling, Zhou Yang et Mme Wang ont parlé de leur expérience de contamination après avoir visité l’hôpital Harbin n° 2 du 2 au 6 avril.

Ils étaient en bonne santé lorsqu’ils sont allés à l’hôpital, mais ont contracté le virus alors qu’ils étaient dans l’établissement où ils prenaient soin de leurs conjoints qui y étaient traités pour des affections sans rapport avec le virus.

Selon les autorités de Harbin, tous les patients qui ont été infectés à l’hôpital n° 2 avaient été contaminés par un patient Covid-19 de 87 ans, surnommé Chen, qui séjournait au 17e étage.

Les conjoints des quatre personnes interrogées se trouvaient également au 17e étage. Trois ont également été diagnostiqués porteurs du Covid-19, et deux sont décédés.

Li Ping et son mari

Li Ping et son mari, tous deux âgés d’une cinquantaine d’années, étaient restés à la maison tout l’hiver afin d’éviter de contracter le virus. « Mon mari avait pris des médicaments à la maison pendant des mois », a-t-elle déclaré à l’édition chinoise du journal Epoch Times le 28 mai.

Le 29 mars, le mari de Mme Li est tombé très malade et a été conduit en ambulance à l’hôpital n° 2. Le médecin a expliqué à Mme Li qu’il lui restait environ un mois à vivre.

À l’époque, les autorités n’avaient signalé aucune nouvelle infection depuis plus d’un mois. Mme Li et son mari ne se sentaient donc pas concernés.

Le 6 avril, le mari de Mme Li a soudainement perdu connaissance et est décédé le 8 avril. Le personnel n’avait pas informé Mme Li et son mari des risques d’infection par le virus du PCC avant le 16 avril.

Mme Li était rentrée chez elle le 8 avril pour y organiser les funérailles de son mari le 10 avril. Deux jours plus tard, Mme Li est retournée à l’hôpital pour récupérer ses affaires. Elle a remarqué que tous les médecins et les infirmières du 17e étage étaient différents de ceux qui avaient soigné son mari.

Le 14 avril, Mme Li a commencé à avoir de la fièvre. Elle a été diagnostiquée avec le Covid-19 le 16 avril, découvrant que ses poumons ont été endommagés par le virus. Sa sœur et sa belle-fille ont également été diagnostiquées par la suite. Mme Li a expliqué qu’elles avaient contracté le virus par son intermédiaire.

Depuis, Mme Li est sortie de l’hôpital et s’est retrouvée isolée dans un hôtel quand elle a été interviewée par téléphone. Elle pense que son mari est mort du Covid-19, même si l’hôpital ne l’a jamais testé, car il est mort avant que le médecin ne le diagnostique.

Mme Zhang et M. Wang

Le mari de Zhang Ling avait une tumeur. Le 9 avril, le médecin a affirmé que son mari s’était très bien rétabli et qu’il pourrait être libéré deux jours plus tard. Cependant, son mari a commencé à avoir de la fièvre dans la soirée du 10 avril.

« Toutes les infirmières et leurs directeurs étaient réunis dans le bureau. Personne ne s’occupait des patients. Un infirmier m’a annoncé qu’ils quitteraient l’hôpital le lendemain matin », a déclaré Mme Zhang. « Le 11 avril au matin, tous les médecins et les infirmières ont été remplacés. Le personnel médical nouvellement arrivé portait des combinaisons de protection. Les précédents n’en portaient pas », a-t-elle confié.

Le 12 avril, tous les patients du 17e étage ont été transférés à d’autres étages. Mme Zhang et son mari ont ensuite subi des tests d’acide nucléique. Ils ont tous deux été testés positifs.

Mme Zhang a également parlé du cas de M. Wang, qui est resté dans la même chambre d’hôpital que son mari. « M. Wang, sa femme, mon mari et moi-même avons été diagnostiqués avec le Covid-19 et plus tard transférés et isolés à l’hôpital des infections de Harbin… M. Wang est mort du virus le 29 avril. Mme Wang a été isolée à l’hôpital jusqu’à présent. Elle est très triste », a déclaré Mme Zhang.

Selon Mme Zhang, son mari est tombé très malade après avoir contracté le virus. Elle, son mari et Mme Wang sont tous trois actuellement à l’hôpital des infections de Harbin.

Mme Zhang a déclaré que 30 patients Covid-19 y sont actuellement traités, 20 d’entre eux étant testés négatifs aux tests d’acide nucléique, mais positifs aux tests d’anticorps. Les 10 autres ont été testés positifs aux tests d’acide nucléique et aux tests d’anticorps.

Epoch Times n’a pas pu vérifier ces informations de manière indépendante.

Zhou

La femme de Zhou Yang est soignée à l’hôpital n° 2 de Harbin pour démence depuis le 28 mars. Le 10 avril dans la soirée, M. Zhou a constaté que tout le personnel médical était affolé, sans pour autant en connaître la raison.

« Le soir du 11 avril, ils ont effectué des tests d’acide nucléique sur mon épouse et moi-même ainsi que sur d’autres patients se trouvant dans la même chambre d’hôpital, et sur ceux qui les accompagnaient », a déclaré M. Zhou. « Ma femme et un autre patient atteint de démence, M. Gao, ont été diagnostiqués le 12 avril. […] J’ai été diagnostiqué plusieurs jours plus tard. »

M. Zhou et sa femme ont depuis été transférés à l’hôpital des infections de Harbin.

Rapport partiel

Contacté par le journal Epoch Times, le service d’accueil de l’hôpital Harbin n° 2 a affirmé qu’il n’accueillait plus de patients et qu’il avait été mis en quarantaine. « Je ne sais pas quand notre hôpital va ré-ouvrir. C’est une décision qui sera prise par les dirigeants de haut niveau. »

Epoch Times avait auparavant obtenu une série de documents internes du gouvernement qui montraient que le personnel médical de l’hôpital avait été infecté. Ces documents ont également révélé que les autorités de Harbin ont sous-estimé le nombre d’infections.

Mme Zhang a affirmé que 30 patients étaient traités à l’hôpital des infections de Harbin à la fin du mois de mai, mais les autorités de Heilongjiang ont annoncé qu’il n’y avait plus aucun nouveau malade dans la province le 17 mai et chaque jour depuis.

La province de Heilongjiang a également annoncé que le dernier décès dû au Covid-19 était survenu le 27 février. Depuis lors, le nombre de morts dans la province est resté le même, soit 13 personnes.

Mais le mari de Li Ping, M. Wang, ainsi qu’un parent de M. Chen, 87 ans, et deux autres patients ont déclaré au journal Epoch Times que leurs proches étaient morts du virus du PCC aux mois d’avril et de mai.

* Epoch Times désigne le nouveau coronavirus, responsable de la maladie du Covid-19, comme le « virus du PCC », car la dissimulation et la mauvaise gestion du Parti communiste chinois (PCC) ont permis au virus de se propager dans toute la Chine et de créer une pandémie mondiale.

Le saviez-vous ?

Epoch Times est un média indépendant, différent des autres organisations médiatiques. Nous ne sommes influencés par aucun gouvernement, entreprise ou parti politique. Notre objectif est d’apporter à nos lecteurs des informations factuelles et précises, en étant responsables envers notre lectorat. Nous n’avons d’autre intention que celle d’informer nos lecteurs et de les laisser se faire leur propre opinion, en utilisant comme ligne directrice les principes de vérité et de tradition.

Soutenez Epoch Times à partir de 1€

Comment pouvez-vous nous aider à vous tenir informés ?

Epoch Times est un média libre et indépendant, ne recevant aucune aide publique et n’appartenant à aucun parti politique ou groupe financier. Depuis notre création, nous faisons face à des attaques déloyales pour faire taire nos informations portant notamment sur les questions de droits de l'homme en Chine. C'est pourquoi, nous comptons sur votre soutien pour défendre notre journalisme indépendant et pour continuer, grâce à vous, à faire connaître la vérité.