Essonne : logée depuis 6 ans dans un appartement vétuste avec ses 2 enfants, une mère de famille en a ras-le-bol

Par Paul Tourège
24 juillet 2020 22:02 Mis à jour: 25 juillet 2020 03:40

Malgré plusieurs signalements effectués auprès de la mairie, une quadragénaire et ses deux filles désespèrent de se voir proposer un nouveau logement social bien que leur appartement soit rongé par l’humidité et les moisissures.

Voilà bientôt six ans que cette mère de famille de 45 ans réside dans un trois pièces de Palaiseau, une commune de plus de 30 000 habitants établie à une vingtaine de kilomètres au sud-ouest de Paris. Elle y habite avec ses deux filles, respectivement âgées de 15 et 19 ans. Celles-ci occupent les deux chambres de l’appartement, tandis que leur mère dort dans le salon, sur un vieux canapé-lit impossible à replier.

C’est la mairie de Palaiseau qui lui a proposé, en juillet 2014, ce logement social d’urgence situé dans un ancien immeuble de fonction autrefois occupé par le corps enseignant des écoles avoisinantes. À cette époque, la mère se trouvait en instance de divorce et au chômage avec deux enfants à charge.

En septembre 2014, la quadragénaire et ses deux filles avaient emménagé en lieu et place des anciens gardiens de l’immeuble, qui avaient quitté l’immeuble deux ans auparavant.

Mais une fois installée, la famille découvre avec stupeur que l’appartement est particulièrement vétuste. La moisissure recouvre les murs et, bien que l’électricité ait été refaite, les ampoules pendouillent au bout de fils électriques apparents. La chasse d’eau des toilettes ne fonctionne pas correctement et coule en permanence. La mère de famille a bien tenté de nettoyer les murs de l’appartement afin de faire partir les traces de moisissure, en vain.

« En 2018, le service hygiène a réalisé une visite du logement à la demande de la locataire. Il a constaté que l’appartement était vétuste sans que ce soit si gênant et m’a donné des instructions pour nettoyer les moisissures, les bouches de ventilation et mieux aérer le logement », a expliqué Grégoire de Lasteyrie, le maire (LR) de Palaiseau, dans les colonnes du Parisien.

Des « instructions » ménagères qui ne laissent pas de faire bondir la quadragénaire : « On a essayé la javel, le vinaigre avec le bicarbonate, on frotte toutes les semaines, mais c’est moi qui fais mal le ménage », s’étrangle-t-elle.

Selon la Palaisienne, seuls trois logements seraient habités de manière officielle dans l’immeuble. Une situation dont profitent les squatteurs, qui n’hésitent pas à s’installer dans les appartements vacants, bien que ceux-ci aient été murés.

« À chaque fois qu’un locataire part, la ville mure le logement. Il y a quelque temps, des gens sont arrivés, ont démuré et se sont installés au 3e étage », indique-t-elle.

Un état de fait que ne conteste pas le maire de Palaiseau. « Les occupations illégales peuvent arriver. Ici, le courrier signalant la présence d’occupants est arrivé durant la trêve hivernale, qui a été prolongée pendant la crise de la Covid. On ne pouvait donc rien faire jusqu’à présent », précise l’édile.

Beaucoup de demandes et peu de HLM vacantes

Désabusée, la mère de famille ne comprend pas pourquoi la municipalité ne lui propose pas un autre logement. « Je crois qu’ils sont en train de me laisser pourrir là », soupire-t-elle.

D’après Grégoire de Lasteyrie, « avec plus de 36 % de logements sociaux » parmi le parc total de la commune, Palaiseau « remplit largement les obligations » définies dans le cadre de la loi Solidarité et renouvellement urbains (SRU), qui impose notamment un quota de logements sociaux dans les villes de plus de 3500 habitants.

« Deux milles familles demandent un logement social dans la ville et la rotation est assez faible, donc il y a de l’attente », observe néanmoins l’édile.

Interrogé par Le Parisien, certains élus municipaux de l’opposition comme Claire Pinto (DVG) n’ont cependant « pas l’impression qu’une politique pour les plus vulnérables existe à Palaiseau ».

« Il y a aujourd’hui des logements non entretenus et jugés insalubres qui pourraient être réhabilités en logements sociaux », souligne pour sa part Éric Houët, un autre conseiller municipal d’opposition (DVD).

Pour classer les dossiers des personnes qui demandent un logement social et définir celles qui sont prioritaires, la mairie de Palaiseau a mis en place une grille de notation spécifique. Un système à points censé « favoriser la transparence des attributions », comme l’expliquait Grégoire de Lasteyrie aux journalistes du Parisien en 2016.

Depuis qu’elle a emménagé dans le logement d’urgence que lui avait proposé la mairie, la quadragénaire remplit une demande pour une nouvelle HLM chaque année. Mais en 2016, l’assistance sociale en charge de son dossier est partie en congé maternité sans faire de mise à jour. Son dossier aurait ensuite dégringolé « en fin de liste ».

« Depuis, on ne m’a jamais rien proposé ni fait visiter quoi que ce soit », conclut la Palaisienne avec dépit.

 

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