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«Je suis très fière d’être la 3e génération de coiffeuse»: la grand-mère de Carine a fondé le salon en 1938, à Alençon

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Photo: Pixabay

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Durée de lecture: 4 Min.

Dans ce salon de coiffure d’Alençon, depuis 85 ans, on coiffe les clients de mère en fille. Carine Ballanger a succédé à sa mère, qui avait elle-même repris le salon de sa grand-mère.
Ce salon de coiffure, situé au 16 place du bas de Montsort à Alençon (Orne), a vu passer trois générations de femmes depuis 1938. Carine Ballanger, qui se prédestinait à une carrière d’hôtesse de l’air, a finalement repris le flambeau derrière sa mère, rapporte Actu.fr.
« On porte une responsabilité, celle de continuer à faire vivre un héritage »
« La coiffure me plaisait, j’aidais toujours au salon pendant mes vacances. J’ai donc obtenu mon CAP coiffure après le BAC », explique à Actu.fr l’Alençonnaise, qui avait fait une croix sur des études d’hôtesse de l’air, beaucoup trop chères.
En 85 ans, le salon a subi quelques transformations, passant d’une tapisserie aux fleurs marrons du temps de sa grand-mère à une moquette murale prune sous la gérance de sa mère. Quand Carine a repris, en 2003, elle a tout enlevé pour y apposer sa patte. Outre la décoration, des travaux ont également permis d’agrandir le lieu, qui se composait au départ d’une seule pièce. « La pièce principale a doublé de volume quand ma mère a fait tomber la cloison. Avant, près du fond, c’était une chambre, là où ma mère est née ! » révèle Carine.

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Sa grand-mère, une « femme de caractère »
C’est le 1er mars 1938, date de la déclaration d’activité, qu’Alice Marchand s’est installée place du bas de Montsort. Au préalable, l’aïeule était montée à Paris pour se former. « Une formation qu’elle a elle-même payée », précise à nos confrères sa petite-fille. « Je ne sais plus ce qui l’a conduite, elle et son époux bûcheron, à Alençon, mais c’est ici même, dans cet immeuble, qu’ils se sont installés », explique celle qui décrit sa grand-mère comme une « femme de caractère ».
« Je me souviens encore de son appareil immense pour friser les cheveux. Il fallait venir deux fois dans la journée. On parlait d’indéfrisable et non de permanente à l’époque », raconte-t-elle. Née le 24 février 1907, Alice Marchand avait été placée à l’assistance publique, à Paris, lorsque la Première Guerre mondiale a éclaté. « Ses parents ne pouvaient pas nourrir tout le monde », mentionne-t-elle. « Seulement voilà, après la guerre, pour récupérer les enfants placés, il fallait payer… Mes arrière-grands-parents n’ont pas pu et elle est restée là-bas. »
Il n’y aura pas de quatrième génération
C’est en 1969 qu’Annick, la fille d’Alice, a repris la gestion du salon, après avoir passé son CAP à Alençon. « Ma mère faisait des études en comptabilité, mais ma grand-mère est tombée malade. Elle est donc venue au salon pour l’aider. Elle savait déjà presque tout faire et ma grand-mère a continué de la former », mentionne la gérante.
Carine Ballanger loue au fauteuil à son cousin depuis deux ans. Cela permet au coiffeur indépendant, avec lequel elle a signé un contrat, de profiter de son salon. Il peut ainsi venir « avec sa propre clientèle et son matériel, sa caisse », moyennant un loyer mensuel précise Carine qui ajoute : « On appelle cela louer au fauteuil. »
Mais si trois générations de coiffeuses se sont succédé dans ce salon, Carine Ballanger sait qu’après elle, ce sera terminé, ses enfants n’ayant pas l’intention de reprendre l’affaire. « Il faut une fin à tout », conclut-elle.