La Chine lève les restrictions aux voyages dans le Hubei, alors que les résidents continuent de remettre en question les chiffres officiels

Par Nicole Hao
25 mars 2020 18:50 Mis à jour: 26 mars 2020 09:51

Le 25 mars, la province chinoise du Hubei, l’épicentre de l’épidémie du virus du PCC*, a annoncé qu’elle lèverait les restrictions de voyage pour les personnes quittant la région.

Cette décision a été prise après une période de cinq jours, du 19 au 23 mars, au cours de laquelle la Commission nationale chinoise de la santé n’a signalé aucune nouvelle infection par le virus du PCC à Wuhan, d’où le virus est originaire.

Les citoyens sur place ont un point de vue différent.

La Commission de la santé du Hubei a annoncé qu’elle lèverait les restrictions et les limitations de transport pour les voyageurs sortants à partir du 25 mars, à condition qu’ils disposent d’un code d’autorisation sanitaire.

Wuhan, qui est totalement fermée depuis le 23 janvier, verra ses restrictions de voyage levées le 8 avril.

L’annonce, rapportée par l’agence de presse d’État Xinhua, a cependant noté que toutes les écoles du Hubei, y compris les collèges, les écoles techniques, les lycées, les collèges, les écoles primaires et les crèches, resteraient fermées.

Les écoles sont fermées depuis le 25 janvier, la fin du dernier semestre précédant le Nouvel An lunaire.

Nouvelles infections

Le 24 mars, la Commission nationale chinoise de la santé a annoncé quatre nouvelles infections par le virus du PCC. Ces patients étaient originaires de Wuhan, Pékin, Shanghai et Foshan, dans la province orientale du Guangdong. Les autres cas signalés étaient des infections importées.

Le média d’État The Paper a rapporté que les cas de Pékin et de Shanghai étaient attribuables au fait que ces patients avaient été infectés par une personne récemment revenue en Chine depuis l’étranger.

China News, un média d’État, a rapporté que le cas de Wuhan est celui d’un médecin de l’hôpital général du Hubei.

« Le médecin travaillait à l’hôpital ces derniers jours. Nous ne pouvons pas exclure que le médecin ait été infecté à l’intérieur de l’hôpital », indique le rapport.

Le cas du Guangdong est celui d’un homme de 51 ans du Hubei qui travaille à Foshan. Le 15 janvier, l’homme est allé dans sa ville natale, la ville de Xianning dans la province du Hubei, pour le Nouvel An lunaire. Le 17 mars, il a quitté Xianning et est arrivé dans la ville de Huizhou dans le Guangdong avec un ami et y est resté deux jours.

Le 19 mars, il est rentré chez lui à Foshan et s’est rendu dans un hôpital le deuxième jour en raison d’une fièvre. Le 23 mars, il a été signalé comme ayant été infecté.

Cette affaire a inquiété les internautes chinois, car les autorités chinoises ont affirmé qu’il n’y avait pas eu de nouvelles infections à Xianning depuis un mois. Les internautes se sont donc interrogés sur le lieu où l’homme a contracté le virus, certains soupçonnant que cela indique que l’épidémie à Xianning pourrait encore être grave.

Les habitants de Wuhan restent sceptiques

Les responsables chinois ont récemment déclaré qu’il n’y avait pas eu de nouvelles infections dans la ville de Wuhan du 19 au 23 mars. Cependant, la Commission sanitaire de la province du Hubei a confirmé le 23 mars que les patients en rechute et les patients asymptomatiques ne sont pas inclus dans ce décompte, ce qui soulève des questions quant à la fiabilité de ces données.

Entretemps, des habitants sur place ont confié à Epoch Times qu’ils ne faisaient pas confiance aux chiffres officiels.

« Nous connaissons la situation selon diverses sources. Les nouvelles infections ne sont pas zéro », a dit M. Wang, un résident du district de Wuchang, dans la ville de Wuhan, à l’édition chinoise d’Epoch Times le 23 mars.

M. Wang a dit qu’il connaissait plusieurs cas de rechute et de nouvelles infections à Wuhan qui n’avaient pas été signalés par le gouvernement. Il a ajouté que les cas de rechute étaient particulièrement alarmants, car il avait entendu dire que plusieurs patients avaient rechuté après s’être remis de la maladie. Certaines de ces personnes étaient exemptes du virus depuis plus d’un mois, mais ont récemment rechuté.

Le 24 mars, Luo Bin, un habitant de Wuhan, a dit dans sa vidéo quotidienne sur YouTube qu’un membre de la famille de sa tante avait récemment rechuté.

Le 22 mars, le People’s Daily, un média d’État, a rapporté que trois membres d’une famille de Wuhan avaient récemment rechuté et étaient à nouveau soignés à l’hôpital. Parmi eux, le parent âgé de 70 ans était dans un état critique.

Le 24 mars, Zhang Yong, un résident de Wuhan, a confié à l’édition en langue chinoise d’Epoch Times : « [Le gouvernement] essaie toujours de cacher la vérité. … Deux personnes du complexe résidentiel où je vis ont été diagnostiquées avec le virus au cours des deux derniers jours. Mais il [le gouvernement] ne l’a pas rapporté. »

La mère de Zhang est morte du virus en février, mais n’a pas été comptée comme un cas confirmé, parce que l’hôpital où elle a été diagnostiquée n’était pas un hôpital désigné.

« Ma famille compte six personnes dont deux sont mortes du virus. Vous savez, beaucoup de familles à Wuhan ont perdu tous les membres de leur famille [à cause du virus] », a ajouté M. Zhang. « Dans mon quartier, deux enfants sont morts de faim après que toute leur famille est morte du virus. »

M. Zhang a souligné que la dévastation causée par l’épidémie faisait des ravages psychologiques sur les habitants.

« Nous, les survivants du virus du PCC, sommes confrontés à des problèmes tels que comment gagner notre vie, comment rester en sécurité et à d’autres difficultés. De plus en plus, les gens luttent pour faire face à la pression et à la peur », a-t-il dit.

* Epoch Times évite le terme « COVID-19 » et utilise plutôt l’expression « virus du Parti communiste chinois », du fait de la dissimulation et de la gestion déplorable du Parti communiste chinois qui ont permis au virus de se propager dans toute la Chine, générant ainsi une pandémie à l’échelle mondiale.

 

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