« La destruction de l’État islamique est dans l’intérêt immédiat des Français » déclarait récemment un général

14 novembre 2015 05:56 Mis à jour: 16 novembre 2015 18:17

Vendredi soir, Paris a été ciblée par des attentats quasi simultanés qui ont, au cours d’une prise d’otage, de fusillades et d’explosions, fait 128 morts et plus de 200 blessés. L’ensemble des services du GIGN, du RAID, de la Brigade de Recherches et d’Interventions (BRI) ainsi que les forces de polices sont mobilisés. Le pays est sous le choc après une tragédie d’une ampleur jamais vue depuis la Seconde Guerre mondiale. La guerre contre le djihadisme semble avoir atteint le sol français.

Pour avoir une idée des moyens à mettre en œuvre pour désormais faire face aux menaces djihadistes, moins d’un mois avant les terribles évènements parisiens, le général Desportes publiait «  La dernière Bataille de la France « , ouvrage dans lequel il tirait la sonnette d’alarme sur l’état de l’armée française et sur ses éventuelles perspectives.

Dans une interview accordée au journal Les Échos, le Général Desportes décrit :  » Au rythme actuel, [l’armée] sera bientôt épuisée, particulièrement dans les forces terrestres « . Or, au vu de la situation actuelle et alors même que l’armée va contribuer à la sécurisation des points sensibles, ces enjeux touchent de près au déploiement des troupes sur le sol national.

Aujourd’hui, l’excellence de l’armée française ne laisse de doutes à personne. Au point d’être aux yeux du général la  » seule qui puisse encore défendre l’Europe « . Celle ci a entre autres été amenée à former l’Armée nationale afghane et a repoussé avec succès les djihadistes au Mali en 2013. Elle a récemment renforcé sa présence en Syrie, aux côtés des forces américaines et de DamasCependant, le militaire s’alarme de la voir s’épuiser au fil du temps et met le doigt sur un effet inévitable d’usure.

Personne, aujourd’hui, ne se risquerait à prédire de quelle façon se résoudront les longs conflits comme ceux qui embrasent le Moyen Orient. Et la France, autant que ses alliés, doit faire face à des interventions comprenant des enjeux complexes. À titre d’exemple, en Syrie, l’engagement français n’a été lancé qu’une fois qu’il a été montré que le régime Assadien, déjà affaibli, ne recevrait aucun bénéfice de l’intervention.

 » On ne sait plus s’engager efficacement sur le long terme alors que tous les conflits auxquels nous prenons part sont des conflits longs  » estime ainsi le général DesportesDe plus,  » l’armée française est largement sur-employée par rapport à ses capacités. Elle s’use. Elle ne peut plus se reconstituer (formation, entraînement, remise en condition…) entre deux engagements  » note t-il. Le général cite l’armée britannique, qui malgré un budget supérieur, s’est épuisée après des déploiements excessifs de soldats en Irak et en Afghanistan, au point de ne plus être en capacité d’intervenir au sol pendant les temps qui ont suivi.

Deuxième « Grand Satan » des djihadistes

Le 27 octobre dernier, l’Assemblée nationale votait en un temps record une rallonge de l’enveloppe de la Défense pour 2016, qui sera de 32 milliards au lieu des 31,4 milliards d’euros prévus. Une révision de la Loi de programmation militaire (LPM), qui fait suite à la non suppression de 15 000 postes votée en mai et décidée par le président de la République. Un engagement osé, faisant écho aux demandes les plus élevées des officiers, alors même que le temps est à la recherche d’économies.

Autrement dit, la France est en guerre et elle hausse graduellement le ton depuis janvier. Malgré toute l’horreur que peuvent inspirer les attentats et l’assassinat d’innocents sur le sol français, il était cependant clair qu’après l’élimination des djihadistes maliens et les renforts envoyés en Syrie, l’Hexagone était plus que jamais dans le collimateur des djihadistes.

 » Après les États-Unis, [la France] est pour les djihadistes le deuxième « Grand Satan ». Les menaces sont concrètes. […] L’intention de Daech est de perpétrer des attentats de masse sur le territoire national et la destruction de l’État islamique est dans l’intérêt immédiat des Français. Cela rend bien secondaires beaucoup d’autres considérations « , souligne le général Desportes.

Que faire à présent ? Dans les faits, une ligne Maginot antiterroriste semble bien improbable. Si les militaires doivent se coordonner avec les forces de police à l’intérieur du pays, la progression pour la destruction totale de Daech demandera des moyens de coordination européens. Aux dernières nouvelles, 3,8 milliards d’euros supplémentaires étaient prévus d’ici 2019, dans le cadre du déploiement de 10 000 soldats sur le territoire et tel que le prévoit la LPM.

La question des moyens d’une Europe de la Défense et d’un OTAN fort pourrait éventuellement ressurgir. Une  » défense de l’avant  » indispensable selon le général Desportes, qui estime qu’il faut  » sans relâche en expliquer la nécessité aux Français : plus les théâtres d’opérations sont lointains, moins le citoyen les relie à sa propre sécurité « .

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