L’administration Biden a approuvé des « vols secrets » pour 320.000 immigrés clandestins aux États-Unis indique un rapport

Cette initiative fait partie de la stratégie des "voies légales" mise en place par l'administration pour réduire le nombre de passages illégaux à la frontière sud.

Par Emel Akan
7 mars 2024 02:04 Mis à jour: 7 mars 2024 02:04

Un nouveau rapport révèle que l’administration Biden a approuvé des « vols secrets » qui ont permis de transporter des centaines de milliers d’immigrés clandestins d’Amérique latine vers les aéroports américains.

L’administration Biden « est responsable du transport aérien quasi invisible de 320.000 étrangers sans droit légal d’entrer aux Etats-Unis » depuis fin 2022, selon un rapport du Centre d’études sur l’immigration (CIS), un groupe de réflexion basé à Washington, publié le 4 mars dernier.

Selon le rapport rédigé par Todd Bensman, chercheur confirmé en sécurité nationale au CIS, cet effort participe à la stratégie de « voies légales » de l’administration visant à réduire le nombre de passages illégaux à la frontière méridionale.

Le programme permet aux demandeurs d’asile de prendre rendez-vous en utilisant l’application téléphonique du Service des douanes et de la protection des frontières des États-Unis (CBP), baptisée CBP One, sans avoir à se précipiter à la frontière du Texas.

Selon M. Bensman, le programme a permis de faire entrer « des étrangers interdits de territoire dans quelque 43 aéroports américains au cours de l’année écoulée, tous approuvés au préalable par une application sur téléphone portable ».

« Les pays dont les citoyens sont éligibles sont Cuba, Haïti, le Venezuela, le Nicaragua, le Salvador, le Guatemala, le Honduras, la Colombie et l’Équateur », a-t-il écrit.

Le CIS a obtenu ces informations en poursuivant le département de la sécurité intérieure en vertu de la loi sur la liberté de l’information (Freedom of Information Act, FOIA).

Le CBP a toutefois refusé de révéler les noms de ces 43 aéroports, invoquant des inquiétudes quant à d’éventuelles « vulnérabilités opérationnelles ».

La divulgation de ces informations révélerait « des vulnérabilités opérationnelles qui pourraient être exploitées par de mauvais acteurs qui modifieraient leurs schémas de conduite, adopteraient de nouvelles méthodes d’opération et prendraient d’autres contre-mesures, sapant ainsi les efforts déployés par le CBP pour sécuriser les frontières des États-Unis », ont déclaré les avocats du CBP dans des courriels adressés au CIS.

Selon le CIS, le nombre impressionnant d’immigrés clandestins qui s’installent dans de nombreuses grandes villes fait que les données relatives à la localisation des aéroports donneraient une vision plus précise et plus complète de la crise de l’immigration dans le pays.

« Dans le cadre de ces programmes de libération conditionnelle juridiquement douteux, les étrangers qui ne peuvent pas entrer légalement dans le pays utilisent l’application CBP One pour demander une autorisation de voyage et une libération humanitaire temporaire depuis ces aéroports », a déclaré M. Bensman dans le rapport.

Les migrants qui obtiennent un rendez-vous CBP One peuvent demander un permis de travail une fois libérés de la garde à vue américaine.

« Après avoir été autorisés par Washington, ils achètent un billet d’avion pour les aéroports internationaux des États-Unis, où le personnel de la CBP les traite en vue de leur libération dans les plus brefs délais. Ils sont tous tenus de payer leur propre billet d’avion », a écrit M. Bensman.

La Maison Blanche n’a pas répondu à une demande de commentaire.

Invitation ouverte

En mai 2022, Epoch Times a rapporté que la patrouille frontalière avait commencé à recourir massivement à une exception spéciale de « libération conditionnelle » utilisée jusqu’alors avec parcimonie.

La désignation de libération conditionnelle a permis à des postes de patrouille frontalière débordés de traiter un grand nombre d’étrangers en situation irrégulière et de les libérer sur le territoire national beaucoup plus rapidement que ne le permettait l’ancien système.

À l’époque, le CIS avait fait valoir que le recours à l’autorité de libération conditionnelle à grande échelle allait à l’encontre de l’intention du Congrès, qualifiant cette pratique de « mauvaise utilisation et d’abus » de l’autorité en matière d’immigration par l’administration.

L’administration a admis plus d’un million d’immigrés clandestins aux États-Unis en vertu de son pouvoir de libération conditionnelle au cours des trois dernières années, a rapporté CBS en janvier, citant des données internes du gouvernement.

Selon Jessica Vaughan, directrice des études politiques au CIS, les politiques de l’administration Biden ont donné aux immigrants illégaux une « invitation ouverte » aux États-Unis.

« L’annonce et la mise en œuvre d’une politique massive de détention et de remise en liberté, tout en utilisant l’autorité de libération conditionnelle pour faire entrer des centaines de milliers de personnes sans visa, est vraiment une porte ouverte », a déclaré Mme Vaughan à Epoch Times.

« Ce message a été reçu haut et fort. Et c’est pourquoi les gens continuent à venir de plus en plus nombreux », a-t-elle ajouté.

En mai 2023, le CBP a annoncé des modifications apportées sur son application téléphonique destinée à augmenter le nombre de rendez-vous disponibles pour les demandeurs d’asile.

Cependant, quelques mois après l’annonce, des rapports ont fait surface selon lesquels les cartels et les passeurs avaient coopté l’application pour accélérer le processus d’entrée des personnes et des marchandises illicites aux États-Unis.

Au cours de l’exercice 2023, le CBP a enregistré près de 3,2 millions de passages illégaux à l’échelle nationale, soit le total annuel le plus élevé jamais enregistré.

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