Le dernier décret de Biden finance l’armée chinoise, soutient l’esclavage, mène dans le mur

Par Peter Schweizer
17 juin 2022 01:44 Mis à jour: 17 juin 2022 12:11

Comme nous le savons, les Américains ont dressé une « liste noire » de sociétés qui étaient soit directement impliquées dans le secteur militaire chinois, soit dans l’oppression du peuple chinois et de certaines minorités, soit dans la menace des pays voisins. Jusque-là, il était interdit pour les Américains d’investir dans les sociétés de cette liste noire. Mais l’administration Biden vient de mettre en place de nouvelles « mesures » qui rendent caduque cette précaution. Celle-ci était pourtant soutenue par tous les bords politiques.

Juste avant la date limite fixée au 10 juin 2022, date à laquelle les investisseurs américains devaient se débarrasser des actions des sociétés officiellement liées à l’armée chinoise, l’Office of Foreign Assets Control (OFAC) du département du Trésor a discrètement informé qu’il n’y aurait finalement aucune sanction à l’encontre de ceux qui conserveraient ces titres.

Ce revirement est peut-être le résultat d’un lobbying réussi de la part des sociétés financières américaines. Celles-ci ont peut-être fait valoir que ces règles ne les empêcheraient pas de négocier ces actions pour le compte de leurs clients non américains pour redistribuer ensuite les dividendes à leurs clients américains.

Ou alors il s’agit tout simplement d’une manœuvre visant à torpiller toujours davantage les acquis de l’administration Trump, une volonté de démonter toutes les sanctions économiques imposées par l’ancien président tout en dégradant le prestige américain et en réduisant à néant un levier de négociation avec la Chine.

Les 48 entreprises figurant sur la liste noire initiale de l’administration Trump travaillent toutes directement avec l’Armée populaire de libération ou les services de renseignement chinois, à moins de fournir des produits ou des services en lien avec l’intelligence artificielle utilisée pour écraser les Ouïghours et autres.

Parmi eux figurent les trois principaux opérateurs chinois, China Telecom, China Unicom et China Mobile. Parmi les autres, citons le fabricant de caméras de surveillance Hangzhou Hikvision Digital Technology et le conglomérat énergétique et chimique Sinochem. Bien que les filiales cotées de Hikvision et Sinochem ne soient pas négociées sur les principales bourses américaines, elles ont été incluses dans des fonds indiciels proposés par des géants tels que Vanguard et BlackRock.

Le conseiller à la sécurité nationale de Trump, Robert O’Brien, avait expliqué à l’époque que le décret servait « à protéger les investisseurs américains contre tout apport involontaire de capitaux destinés à renforcer les capacités de l’Armée populaire de libération ou [celles] des services de renseignement de la République populaire de Chine ».

Avant de quitter ses fonctions, Trump a ajouté un deuxième décret interdisant la détention de titres dans ces sociétés après une période de grâce d’un an.

En juin de l’année dernière, l’administration Biden a porté à 59 le nombre d’entreprises figurant sur la liste noire. Elle en a supprimé quelques-unes et en a ajouté quelques autres. La justification du décret était encore plus large. « Ce décret … permet aux États-Unis d’interdire – de manière ciblée et étendue – les investissements américains dans les entreprises chinoises qui portent atteinte à la sécurité ou aux valeurs démocratiques des États-Unis et de nos alliés », clamait alors la Maison Blanche dans un communiqué de presse.

Pourtant, dans la FAQ mise à jour par le département du Trésor, cette « manière ciblée et étendue » ne signifie plus rien. Aucune pénalité n’est prévue pour les investisseurs qui continuent à détenir ces actions après la période de grâce. L’ordonnance stipule simplement qu’ils ne peuvent plus acheter d’actions, ni (après la période de grâce) vendre celles qu’ils ont, sans l’approbation de l’OFAC.

Juste avant cette annonce, le gouvernement communiste chinois a engagé des sommes importantes pour racheter les actions des sociétés figurant sur la liste noire via la Bourse de Shanghai.

Le problème, bien sûr, est qu’une telle manœuvre n’aurait dû avoir lieu que dans le cadre d’une négociation avec la Chine sur des questions importantes de sécurité nationale américaine ou de paix et de liberté pour les pays alliés. Abandonner ce projet parce qu’il était « déroutant » pour les institutions financières internationales est une excuse lamentable.

Par ailleurs, cette mesure survient alors que l’administration Biden annonce une exemption des droits de douane sur les panneaux solaires provenant du Cambodge, de la Malaisie, de la Thaïlande et du Vietnam.

Cette action, ce « pont », alors que la fabrication nationale de panneaux solaires s’accélère, rouvre la porte précédemment fermée à la prolifération des panneaux solaires chinois sur le marché américain.

C’est exactement sur ce point que devait enquêter le département du Commerce suite à une plainte d’Auxin, un petit fournisseur national de panneaux solaires. Selon Auxin, les importations en provenance de ces pays d’Asie du Sud-Est précisément permettaient de contourner les sanctions en place contre la Chine.

Le PDG d’Auxin, Mamun Rashid, se montre donc extrêmement critique face à cette ultime manœuvre de la Maison Blanche : « [Cela] ouvre grand la porte aux intérêts financés tout spécialement par la Chine pour tenir en échec l’application équitable du droit commercial américain. »

Selon le principal fabricant américain de panneaux solaires, First Solar : « [La décision de la Maison Blanche] porte atteinte à la fabrication américaine de panneaux solaires. »

L’administration Biden est passée maître dans l’art de faire des discours musclés et d’annoncer fortissimo les mesures à prendre contre la stratégie commerciale prédatrice et le capitalisme fantoche de la Chine… pour finalement faire marche arrière sur les différents sites Web fédéraux et accorder des exemptions pianissimo.

Dans le même temps, la Chine se montre chaque jour plus belliqueuse, plus agressive, plus problématique.

Qu’obtient exactement l’administration Biden en échange de son revirement discret sur les politiques commerciales fermes de Donald Trump ?

Une position plus conciliante sur Taïwan ? Pas vraiment. Le général Wei Fenghe, ministre chinois de la Défense, a récemment averti les États-Unis que la Chine « n’hésitera certainement pas à déclencher une guerre » en cas de crise avec Taïwan.

Un avantage pour les entreprises américaines ? Pas vraiment. Le 31 mai, le secrétaire adjoint au Trésor américain Wally Adeyemo a annoncé que l’administration Biden envisageait de réduire certains droits de douane sur les produits chinois…

S’il a ensuite admis qu’il faudrait équilibrer les objectifs de réduction des prix à court terme et la nécessité à plus long terme de lutter contre la concurrence déloyale de la Chine, est-ce vraiment suffisant ?

À long terme, la Chine reste en effet une menace stratégique pour les États-Unis mais le gouvernement américain devrait montrer qu’il est parfaitement lucide sur cette menace et ce n’est sûrement pas avec des concessions commerciales unilatérales qu’il le fait.

 

Peter Schweizer, président du Governmental Accountability Institute, est un membre éminent du Gatestone Institute. Il est l’auteur de plusieurs livres à succès « Profiles in Corruption » (Profils de corruption), « Secret Empires » (Empires secrets) et « Clinton Cash » (L’argent des Clinton), entre autres. Son nouveau livre s’intitule « Red Handed : How American Elites are Helping China Win » (La main dans le sac : Comment les élites américaines aident la Chine à gagner).

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Les opinions exprimées dans cet article sont celles de l’auteur et ne reflètent pas nécessairement celles d’Epoch Times.

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