Le président de la République promet deux milliards d’euros de baisses d’impôts pour les classes moyennes

Par Romain Delisle
20 mai 2023 19:47 Mis à jour: 20 mai 2023 19:47

Lundi soir sur TF1, le chef de l’État a annoncé une baisse de la fiscalité de deux milliards d’euros pour les classes moyennes sans que, semble-t-il, les pistes d’allègements aient été définitivement arrêtées.

Celle qui consisterait à réduire l’impôt sur le revenu n’est, en tout cas pour le moment, pas évoquée. L’action du gouvernement se porterait vraisemblablement sur une diminution des charges sociales applicables aux salaires compris entre 1,5 et 2,5 Smic.

Traditionnellement, les politiques de baisses des charges sociales se concentrent sur les salaires les plus faibles, créant un effet de « trappe à bas salaires » que l’on peut plus vulgairement qualifier de smicardisation des Français.

Celle-ci génère plusieurs effets pervers : en favorisant l’embauche des travailleurs les moins qualifiés, elle freine l’augmentation des gains de productivité, concentre les coûts du travail sur l’industrie manufacturière et ralentit la mobilité sociale telle qu’appréciée par l’échelle des salaires.

À ce raisonnement, il faut ajouter l’impact de la prime d’activité (ex-prime pour l’emploi), qui disparaît lorsque la rémunération d’un salarié dépasse 1885€, le plaçant alors dans le creux de la vague jusqu’à ce que celle-ci augmente à nouveau.

Même si l’intention est louable et même si le président de la République a bien saisi l’ampleur des difficultés de progression dans l’échelle des salaires, cette mesure ne ferait que déplacer le problème au niveau de la barre des 2,5 Smic.

Aussi faut-il recommander une baisse des charges sociales étendue à l’ensemble des salariés et financée, par exemple, par la disparition de la prime d’activité. Une mesure qui aurait également le mérite de redonner de la compétitivité à long terme à notre industrie.

Article écrit par Romain Delisle. Publié avec l’aimable autorisation de l’IREF.

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