Nord : obligé d’enterrer son père lui-même, il décide de porter plainte contre la société de pompes funèbres

Par Paul Tourège
17 août 2019 20:21 Mis à jour: 17 août 2019 20:21

Le 3 août, Richard Bruyère et ses frères ont été obligés d’enterrer eux-mêmes leur père faute de porteurs et de maître de cérémonie. Une expérience particulièrement éprouvante pour les enfants du défunt.

Décédé fin juillet en Normandie, le père de Richard Bruyère devait être enterré le samedi 3 août dans le cimetière de Condé-sur-l’Escaut, une commune d’environ 10 000 habitants située à 12 kilomètres au nord-est de Valenciennes, dans le Nord.

Si le père de Richard Bruyère avait souscrit un contrat obsèques avec la société PFG, leader français des pompes funèbres, la compagnie n’a pourtant envoyé personne pour s’occuper de la mise en terre du cercueil le jour de la cérémonie.

« Nous ne sommes pas des gens riches alors mon père était tout content de pouvoir dire à tout le monde qu’il avait préparé ses obsèques et qu’il n’y aurait plus rien à faire », a confié le quadragénaire aux journalistes de France Bleu.

« Je n’étais pas du tout préparé à cela »

En l’absence de porteurs et d’un maître de cérémonie, Richard Bruyère s’est résolu à prendre les choses en main et à procéder lui-même à la mise en terre avec le concours de ses frères et de deux marbriers.

« J’ai improvisé moi-même une cérémonie, j’ai fait avancer le véhicule, les marbriers nous ont prêté deux cordes et mes deux frères et moi avons dû descendre nous même le cercueil dans le caveau », explique le Nordiste.

« J’ai failli tomber moi-même dans le caveau puisque je n’étais pas du tout préparé à cela avec la peine que je pouvais ressentir », ajoute-t-il.

Une expérience particulièrement éprouvante qui a beaucoup choqué la famille du défunt. « Mon frère s’est fait prescrire des médicaments parce qu’il ne dort plus », souligne Richard Bruyère.

La société de pompes funèbres met en cause un sous-traitant

Ce dernier a d’ailleurs décidé de porter plainte contre la société PFG. Contactée par France Bleu, l’entreprise de pompes funèbres a pour sa part affirmé que l’absence de personnel le jour de l’enterrement serait le fait d’un manquement d’un sous-traitant à qui elle avait délégué l’exécution de la cérémonie.

« Quand bien même cette société tiers existe, juridiquement et moralement, l’entreprise PFG s’était engagée contractuellement auprès de mes clients à tout faire pour avoir une prestation dans le respect de la dignité humaine », observe Maître Stéphane Dominguez, avocat des plaignants.

La société PFG a déclaré qu’elle avait saisi son service juridique afin de dédommager la famille. Selon La Voix du Nord, Richard Bruyère aurait reçu un courrier de la part de PFG lui indiquant qu’il serait dédommagé à hauteur de 800 euros.

Si l’entreprise assure n’avoir pour l’instant reçu « aucun dossier de la part de l’avocat », elle a précisé qu’elle comptait désormais « aller au-devant de la famille pour proposer un dédommagement complémentaire ».

« Être appuyé par autant de personnes, c’est un encouragement »

Une initiative qui ne sera néanmoins peut-être pas suffisante pour faire changer d’avis la famille du défunt, celle-ci semblant bien décidée à aller au bout de la procédure judiciaire.

Richard Bruyère affirme d’ailleurs avoir reçu de nombreux témoignages de soutien depuis la médiatisation de l’affaire. « Les gens évoquent les indélicatesses qu’ils ont eues avec des pompes funèbres. On me parle d’urne oubliée, de cercueil trop grand… Être appuyé par autant de personnes, c’est un encouragement », conclut le quadragénaire.

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