Nouvelle nuit de violences urbaines à Sens avec 3 magasins saccagés et 5 voitures brûlées – une demi-compagnie de CRS déployée

Par Emmanuelle Bourdy
8 juin 2021 20:33 Mis à jour: 8 juin 2021 20:33

Dans la nuit du samedi 5 au dimanche 6 juin, des violences ont éclaté à Sens (Yonne), dans le quartier des Chaillots. Au cours de celles-ci, des policiers ont été pris pour cible par une trentaine de jeunes, des magasins ont également été saccagés et des voitures incendiées.

Voitures brûlées, magasins endommagés : un bilan matériel assez lourd

Le bilan s’élève à cinq voitures incendiées, ainsi que des poubelles, et trois magasins dont les vitrines ont été cassées et l’intérieur détérioré, dans la nuit du samedi 5 au dimanche 6 juin à Sens. Les faits se sont produits dans le quartier des Chaillots et les auteurs, des jeunes, étaient au nombre de 30.

Parmi les commerces touchés figure un magasin d’antennes et télésurveillance, la station-service Avia, ainsi que le salon de coiffure Lumin’ & Sens Coiffure, qui a déjà été pris pour cible en mars de cette année. La gérante de la station-service se désole après la découverte du carnage. « Tout est cassé à l’intérieur, les vitrines, les ordinateurs, même le garage a été visé », se désole-t-elle. Ainsi que le relate France Bleu, un poteau de caméra de vidéo-surveillance a même été scié.

L’entreprise de sécurité du domicile Marinelli précise sur sa page Facebook que les dégâts matériels sont nombreux et que l’alarme s’est déclenchée à 00 h 11, le dimanche 6 juin. Ainsi, les forces de l’ordre ont immédiatement été alertées. « Grâce aux caméras, nous voyons des individus mettre le feu aux véhicules sur le parking […] Ils rentrent ensuite par la vitrine […] l’alarme nous informe qu’ils sont à l’intérieur. La police protège le périmètre. Seulement, à cause des émeutes, les pompiers ne peuvent pas intervenir de suite », est-il encore indiqué sur Facebook, qui mentionne que « malheureusement, en tant qu’entreprise de sécurité […] nous ne sommes pas intouchables ! Notre équipement a malgré tout fait son rôle ».

« C’est très difficile de faire des interpellations dans le cadre de violences urbaines »

De plus, lorsque les forces de l’ordre sont arrivées sur place, elles ont été la cible de jets de pierres. Des tirs de mortiers ont également été lancés entre minuit et 3 heures du matin le dimanche, selon France Bleu. Le procureur de la République de Sens Arnaud Laraize indique à L’Yonne républicaine qu’une enquête a été ouverte « pour dégradation de biens publics, dégradation par moyens dangereux, participation à un attroupement en vue de commettre des violences ». Elle a été confiée à la police de Sens.

Selon l’adjoint à la sécurité à la mairie de Sens, Jean Pierre Crost, « tout est prémédité, des cailloux, une scie, tout ça ne se ramasse pas sur la route », rapporte encore France Bleu. Aucune interpellation n’a eu lieu. « C’est très difficile de faire des interpellations dans le cadre de violences urbaines. On a affaire à des groupes extrêmement mobiles, et il ne faut pas mettre en danger la vie des policiers », confie de plus Arnaud Laraize.

« C’est le troisième épisode de la sorte sur une période assez courte »

Le syndicat de police Alliance regrette quant à lui le manque d’effectifs, ainsi qu’il l’a exprimé dans un communiqué. Le procureur souligne en outre que « c’est le troisième épisode de la sorte sur une période assez courte ».

À la suite de ces événements, une demi-compagnie de CRS a été déployée sur Sens, précise L’Yonne républicaine qui ajoute qu’elle y restera « aussi longtemps que nécessaire », selon le parquet. À noter que « le directeur départemental de la sécurité publique a signé une convention ces dernières semaines avec son homologue de Seine-et-Marne afin d’intervenir dans de pareilles situations », indique le procureur.

On ignore pour l’instant le facteur déclencheur d’un tel déchaînement de violences. Une des pistes possibles serait l’interpellation d’un mineur le mardi 1er juin, au cours de laquelle il aurait reçu un « coup de menottes à la tête », après avoir porté lui-même un coup au policier qui l’interpellait pour « consommation ou détention de stupéfiants », stipule le quotidien.

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