Le PCC s’apprête à resserrer encore les contrôles idéologiques par le biais d’une «loi sur l’éducation patriotique»

Par Alex Wu
30 juin 2023 16:00 Mis à jour: 30 juin 2023 16:00

Le régime communiste chinois a rédigé une « loi sur l’éducation patriotique » lors d’une réunion du Comité permanent du Congrès national du peuple, l’organe législatif de Pékin, afin de maintenir « l’unité nationale ».

Un porte-parole de la commission des affaires législatives du Congrès national du peuple a annoncé le 25 juin qu’un projet de loi sur l’éducation patriotique serait examiné dans les jours suivants. Le porte-parole a ajouté que cette mesure visait à promouvoir et à garantir « l’éducation au patriotisme dans la nouvelle ère » par le biais de l’État de droit.

Les experts estiment que le Parti communiste chinois (PCC) a toujours délibérément confondu les concepts de Parti et de pays. Selon eux, l’élaboration de cette loi sur l’éducation patriotique est une nouvelle tentative de forcer les citoyens chinois à aimer le Parti et son régime.

Li Yuanhua, universitaire basé en Australie et ancien professeur à l’université normale de la capitale à Pékin, a fait part Epoch Times de son point de vue, le 26 juin. Il affirme que le PCC a regroupé l’amour de la patrie, du Parti et du socialisme. « Cette législation vise à protéger le Parti de la chute, son régime totalitaire et le socialisme. »

Des partisans pro-PCC protestent contre l’arrivée de la présidente de Taïwan, Tsai Ing-wen, à la bibliothèque présidentielle Ronald Reagan à Simi Valley, en Californie, le 5 avril 2023. (John Fredricks/Epoch Times)

L’avocate Yang Ning (pseudonyme), originaire de Chine continentale, explique que le PCC prêche le patriotisme depuis des décennies par le biais de l’enseignement public obligatoire d’une durée de neuf ans. « Maintenant que le PCC estime que la tromperie par la plume ne lui permet plus d’atteindre son objectif, il utilise la forme de la loi pour forcer les gens à baisser la tête ou à rester silencieux. C’est son objectif le plus direct. »

L’élaboration de cette loi fait suite à trois années de politique draconienne de « zéro Covid » menée par le régime, dans un contexte de récession économique et de chômage élevé.

Cette loi est considérée comme une volonté de doubler le contrôle idéologique en Chine, ce qui inclut la promulgation d’un plus grand nombre de lois et de règlements sur l’information et la liberté d’expression.

Le 26 juin, Yuan Hongbing, un juriste basé en Australie, a confié à Epoch Times que le comportement du PCC a suscité l’indignation et le ressentiment d’une partie de la population chinoise. Selon lui, le PCC veut utiliser la force coercitive de la loi pour s’assurer de la « loyauté » des gens à son égard – « forcer les gens à aimer la tyrannie, c’est ce qu’ils font maintenant. »

Selon Yuan Hongbing, cela n’arrive que lorsqu’une dictature totalitaire se développe à l’extrême. « Il n’existe aucun parti politique au monde qui puisse forcer les gens à l’aimer par le biais de la loi. Le PCC a privé les gens de leur droit à la liberté de pensée et de croyance. »

« Aujourd’hui, il veut même priver les gens de leur liberté émotionnelle et utiliser la violence d’État pour les forcer à aimer le Parti. Cela viole les normes fondamentales de la civilisation moderne. »

Le PCC n’est pas la Chine

Li Yuanhua estime que la communauté internationale a distingué le PCC du peuple chinois et de la Chine, ce qui constitue la plus grande crainte du Parti. « Le Parti doit lier le PCC et la Chine, le peuple chinois et le soi-disant socialisme comme monnaie d’échange contre le monde. »

Selon lui, l’élaboration de la loi sur l’éducation patriotique est une manifestation de la réponse du régime à sa crise de gouvernance. « Elle confond d’abord un concept : Le patriotisme n’est pas l’amour de la nation mais l’amour de la tyrannie du PCC. »

« Il a le sentiment d’être en crise et trouve donc, par le biais de la législation, d’autres moyens de faire pression pour laver le cerveau de la population. »

Selon Li Yuanhua, cela semble être la préparation légale du Parti pour annexer Taïwan. « À l’avenir, si le PCC envahit Taïwan par la force, si les gens refusent d’être enrôlés, il dira que vous n’êtes pas patriote et que vous violez la loi. »

Li Yuanhua craint également que la législation sur l’éducation patriotique ne cultive davantage de « petits roses » ou de « grands roses » (jeunes nationalistes chinois favorables au PCC). Il ajoute qu’après avoir été stimulées par le patriotisme du PCC, ces personnes deviendront des outils pour le Parti afin de lutter contre le monde libre.

Des hélicoptères militaires chinois survolent l’île de Pingtan, l’un des points de la Chine continentale les plus proches de Taïwan, dans la province de Fujian, le 4 août 2022. (HECTOR RETAMAL/AFP via Getty Images)

Selon Yuan Hongbing, le Parti veut désormais utiliser le pouvoir coercitif de l’État pour supprimer toute résistance, qu’il s’agisse de pensée ou d’action. Mais cela signifie également que le PCC a atteint le point de rupture d’une crise plus dangereuse.

« Près d’une décennie de tyrannie du PCC a ruiné toute sa technique de lavage de cerveau, et le PCC est confronté à une crise politique sans précédent et à une crise de confiance sociale », affirme Yuan Hongbing.

« Il essaie maintenant de forcer les gens à aimer sa tyrannie, ce qui ne fera que renforcer la résistance du peuple chinois. »

Ning Haizhong et Luo Ya ont contribué à cet article.

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