Pékin menace de prendre des «contre-mesures» face aux restrictions mondiales sur les voyageurs chinois relatives au Covid-19

Par Katabella Roberts
5 janvier 2023 16:44 Mis à jour: 6 janvier 2023 08:31

Le régime chinois s’en prend à ce qu’il appelle les mesures « inacceptables » adoptées par plusieurs pays pour les voyageurs en provenance de Chine, alors que le pays est confronté à un afflux de nouveaux cas de Covid‑19.

Lors d’un point de presse quotidien le 3 décembre, la porte‑parole du ministère des Affaires étrangères, Mao Ning, a déclaré que ces mesures « manquent de base scientifique ».

Ces commentaires surviennent après que l’Australie et le Canada ont rejoint cette semaine un nombre croissant de pays exigeant désormais des passagers en provenance de Chine un test de dépistage du Covid‑19 avant d’embarquer sur leur vol.

« Nous pensons que les restrictions d’entrée adoptées par certains pays visant la Chine manquent de base scientifique, et que certaines pratiques excessives sont encore plus inacceptables », a déclaré Mao Ning.

« Nous sommes fermement opposés aux tentatives de manipulation des mesures Covid à des fins politiques et nous prendrons des contre‑mesures basées sur le principe de réciprocité », a‑t‑elle ajouté, sans donner plus de détails.

Les États‑Unis, le Royaume‑Uni, l’Australie, le Canada, la France, l’Inde, l’Italie, le Japon, la Corée du Sud, l’Espagne, la Malaisie et le Qatar sont quelques‑uns des pays exigeant désormais des passagers en provenance de Chine des tests de Covid‑19 négatifs avant leur arrivée, en raison des inquiétudes suscitées par l’augmentation du nombre de cas dans le pays.

La Commission européenne, l’organe exécutif de l’Union européenne, a déclaré qu’un « nombre écrasant » d’États membres souhaitaient que des restrictions similaires soient imposées aux passagers en provenance de Chine.

Hôpital Tianjin Nankai à Tianjin, Chine, le 28 décembre 2022. (Noel Celis/AFP via Getty Images)

Alors que les médias d’État chinois continuent de minimiser le nombre des cas de Covid‑19 dans le pays, les experts de la santé estiment que les chiffres sont élevés.

Dans un article publié mardi, le Quotidien du Peuple, la gazette officielle du Parti communiste chinois (PCC), a cité plusieurs experts affirmant que la maladie causée par le virus était « relativement bénigne » pour la plupart des gens.

« Les maladies graves et critiques représentent 3% à 4% des patients infectés actuellement admis dans les hôpitaux désignés de Pékin », a affirmé au journal Tong Zhaohui, vice‑président de l’hôpital Chaoyang de Pékin.

Les chiffres publiés par le régime chinois montrent que le nombre de décès dans le pays depuis le début de la pandémie est de 5253. Selon la dernière mise à jour quotidienne du Covid, le 24 décembre, il y avait moins de 5000 cas.

Cependant, un rapport publié le 29 décembre par Airfinity, une entreprise britannique spécialisée dans les statistiques sanitaires, estime qu’environ 9000 personnes meurent probablement chaque jour du Covid‑19 en Chine.

En réponse aux commentaires acerbes du régime chinois mardi, la secrétaire de presse de la Maison Blanche, Karine Jean‑Pierre, a déclaré qu’« il n’y a aucune raison pour que Pékin exerce des représailles » simplement parce que les pays du monde entier « prennent des mesures sanitaires prudentes pour protéger leurs citoyens ».

« C’est comme ça que nous le voyons chez nous et chez les autres », a déclaré Karine Jean‑Pierre parlant au nom de Washington. « Cette décision est basée sur la santé publique et la science. Cela vient de nos experts ici. »

La Première ministre française, Elisabeth Borne, a également défendu les tests, déclarant mardi sur France Info : « Mon gouvernement a joué son rôle en protégeant les Français et en exigeant des tests. »

La Chine fait face à une recrudescence des cas après l’assouplissement de la politique zéro Covid.

Salle des urgences bondée d’un hôpital de Pékin, le 2 janvier 2023. (Getty Images)

Pénurie chronique de médicaments, les coûts s’envolent

Par ailleurs, le ministre britannique des Transports, Mark Harper, a déclaré mardi pour la radio LBC que les tests exigés par le pays étaient nécessaires pour recueillir des informations, car le PCC ne partage aucune donnée sur le Covid‑19 avec la communauté internationale.

La Chine a mis en place certaines des mesures contre le Covid des plus strictes au monde, notamment des tests en continu et l’isolement des quelques étrangers qui avaient pu entré dans le pays.

Mais, à la surprise générale, le PCC a abandonné en décembre sa politique zéro Covid draconienne, y compris les confinements et les tests de masse, et a annoncé son intention de rouvrir ses frontières le 8 janvier.

Depuis lors, les médias font état d’une pénurie généralisée de médicaments dans les pharmacies.

Dans certains cas, le prix des médicaments s’envole. L’ibuprofène liquide, par exemple, qui se vend généralement autour de 20 euros le flacon, est désormais vendu à plus de 100 euros. Les Chinois désespérés sont prêts à tout pour mettre la main sur ce médicament contre la fièvre dans ce contexte de pénurie.

Washington et l’Union européenne ont proposé d’aider la Chine, notamment en faisant des dons de vaccins, mais ces offres ont été repoussées. Pékin a déclaré que la situation était « sous contrôle » et qu’il disposait de fournitures médicales « en quantité suffisante ».

L’Organisation mondiale de la santé a également appelé la Chine à partager davantage d’informations en temps réel sur la situation du virus, le pays étant notoirement peu enclin à partager ces statistiques avec la communauté internationale.

Les autorités sanitaires chinoises ont déclaré la semaine dernière qu’elles avaient soumis des données au GISAID, une plateforme mondiale de partage des données sur les coronavirus.

L’Associated Press a contribué à cet article.

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