Un photographe réalise d’étonnants portraits d’animaux en voie de disparition: des ours polaires qui nagent, des saïgas étranges, des tigres trempés, etc.

Par Michael Wing
9 juin 2022 15:53 Mis à jour: 9 juin 2022 17:14

Le photographe britannique Tim Flach braque son objectif sur certains des animaux les plus menacés de la planète.

Se remémorant ses souvenirs d’enfance où il faisait des croquis en plein air, il témoigne du lien qu’il a tissé avec la nature en y passant du temps, ressentant littéralement l’énergie d’une abeille filant dans le ciel lorsqu’elle passait devant lui alors que son crayon l’esquissait sur la page. C’est ce lien primitif qu’il cherche à éveiller chez le spectateur à travers ses photographies.

Pour ce faire, il emploie un anthropomorphisme conscient de la flore et de la faune, voire en attribuant des traits humains aux animaux ou à quoi que ce soit dans la nature qui rampe, nage et vole.

Des espèces en voie de disparition, comme le lémurien couronné aux yeux écarquillés qui figure sur la couverture de son livre Endangered [Espèce en danger], sont dépeintes par Tim Flach d’une manière à laquelle nous pouvons nous identifier, suscitant une nouvelle sympathie pour ces magnifiques créations, une sympathie nécessaire à leur préservation.

Selon M. Flach, une étude de 2001 de Kalof, Zammit‑Lucia et Kelly, donne à réfléchir, expliquant que « le fait de placer des représentations d’animaux dans un contexte visuel habituellement associé à la représentation humaine a pour effet de renforcer les sentiments de parenté ».

Un lémurien couronné. (Avec l’aimable autorisation de Tim Flach)

Ledit lémurien couronné, recroquevillé, les bras enroulés autour des jambes repliées, ressemble à un jeune enfant. « Ce langage corporel évoque un enfant qui tient ses genoux », déclare Tim Flach à Epoch Times, rappelant au spectateur une scène de son jeune âge lors d’un rassemblement scolaire sur le sol d’un gymnase.

Alors que la photographie traditionnelle de la vie sauvage, comme celle du National Geographic, crée un sentiment d’ « altérité », Tim Flach cherche à combler le fossé qui nous sépare d’eux pour insuffler un sentiment de « similitude ». Plutôt que de photographier ce à quoi « on s’attend de voir » dans un livre sur la faune, soit – « ce genre d’animaux que l’on peut trouver dans une chambre d’enfant, le flamant rose, le toucan », dit M. Flach – il y a de la place pour de l’inattendu, qui révèle l’histoire de leur environnement, si importante.

« La richesse des images est qu’elles peuvent avoir ce glissement entre différentes possibilités… » À titre d’exemple, la photo du tigre en train de se sécher désigne, dit-il un gros plan plutôt étonnant d’un tigre du Bengale trempé qui secoue l’eau de sa fourrure – rappelant « votre golden retriever », vivant avec des bajoues et des moustaches ondulantes, tourbillonnant et pulvérisant eau et salive dans toutes les directions.

Un tigre du Bengale trempé. (Avec l’aimable autorisation de Tim Flach)
Un ours polaire en train de nager. (Avec l’aimable autorisation de Tim Flach)
Tim Flach montre sa photo de sterne inca du Pérou. (Avec l’aimable autorisation de Tim Flach)

Il montre une sterne inca du Pérou avec une « moustache en guidon » presque absurdement ridicule, renforçant sa technique d’anthropomorphisme en puisant dans notre conscience culturelle l’état de la pilosité faciale sans diminuer la beauté de l’oiseau.

Photographier des ours polaires peut devenir « assez cliché », dit‑il. Mais avec leurs yeux fermés comme s’ils réfléchissaient ? Sous l’eau ? Cela pourrait faire écho à la façon dont nous nous voyons en train de réfléchir à un problème. Dans une baignoire, peut‑être.

Il dévoile le portrait d’une créature à l’allure étrange, appelée saïga, photographiée près de la mer Caspienne en Russie, qui a été braconnée pour ses cornes, une alternative prisée à l’ivoire. Cette petite antilope, étrange et merveilleuse se caractérise par une fourrure claire, des cornes nervurées et un nez en trompe‑l’œil semblable à celui d’un extraterrestre. « Ils ont ce – nous l’appelons proboscis – nez, qui se nourrit dans des environnements très poussiéreux », précise Tim Flach. « Mais ils ont été chassés au maximum. » Cela fait penser à quelque chose sorti de la saga « Star Wars », de la culture pop d’aujourd’hui.

Une antilope saïga en Russie. (Avec l’aimable autorisation de Tim Flach)

Malheureusement, l’antilope saïga subit les conséquences désastreuses liées aux interactions humaines. « Ils ont tellement peur des gens car souvent ils sont pourchassés au moyen de motos, qui les écrasent littéralement », a déclaré T. Flach. « Ils ont parfois des crises cardiaques, et donc quand ils rencontrent une activité humaine, ils sont vraiment, vraiment nerveux. »

Le photographe s’est d’abord rendu au Kenya pour voir le tout dernier rhinocéros blanc mâle, ensuite aux îles Galápagos pour regarder des requins-marteaux tournoyer gracieusement au-dessus de lui, et enfin au Mexique pour contempler des milliers de papillons monarques flottant comme des confettis dorés.

Bien que M. Flach planifie ses excursions en pensant à un animal précis, un élément de hasard entre toujours en ligne de compte ; « cela fait partie du processus créatif », dit-il.

En se rendant dans la province du Sichuan, en Chine, pour photographier des pandas près de Chengdu, il a également eu la chance de photographier des singes dorés et des pandas roux. Son imagination ne peut être à la hauteur de la réalité. « Je sais que j’ai besoin d’une double page », dit-il. « Mais ce dont j’ai besoin, c’est de voir ce qui se révèle, alors je vais chercher. »

Il a ajouté : « Le processus créatif est le suivant : pour saisir quelque chose, il faut ‘aller à la pêche’. Quand vous êtes là, vous devez être présent, vous devez observer – regarder vraiment et voir ce qui se révèle. Lorsque quelque chose se pointe, qui vous surprend, cela surprendra nécessairement d’autres personnes. Si vous vous contentez de faire seulement ce que vous pouvez prévoir, c’est souvent moins intéressant. »

Gros plan d’un singe à nez retroussé du Yunnan. (Avec l’aimable autorisation de Tim Flach)

Faisant allusion aux défis auxquels nous, les humains, sommes actuellement confrontés pour trouver l’harmonie avec Dame Nature, il évoque « l’époque de l’Anthropocène ». Une période où l’homme façonne géographiquement la planète  plutôt que des flux résultant des forces naturelles, à l’inverse de « l’Holocène » qui a précédé jusqu’à l’ère industrielle.

La réussite du livre de Tim Flach tient également au fait qu’il a été produit en collaboration avec l’éminent défenseur de l’environnement Jonathan Bailey. Celui‑ci fournit les histoires derrière les images. Grâce à la liste rouge des espèces menacées de l’Union internationale pour la conservation de la nature (l’UICN en anglais), il a trouvé des ressources précieuses pour illustrer en détail comment les espèces animales connaissent un déclin dangereux et fatal.

En aidant les humains à établir un lien émotionnel avec les créatures de la terre, grandes et petites, le photographe espère toucher le cœur et l’esprit des responsables politiques et décideurs du monde entier.

Autres photographies de Tim Flach :

Gros plan d’un ange de mer. (Avec l’aimable autorisation de Tim Flach)
Une mère chimpanzé et son bébé. (Avec l’aimable autorisation de Tim Flach)
Des éléphants d’Afrique. (Avec l’aimable autorisation de Tim Flach)
Des requins-marteaux festonnés tournent en rond. (Avec l’aimable autorisation de Tim Flach)
Un couple de lémurs catta à longue queue annelée de blanc et de noir. (Avec l’aimable autorisation de Tim Flach)
Un lémurien huppé noir et blanc. (Avec l’aimable autorisation de Tim Flach)
Un essaim de lucioles. (Avec l’aimable autorisation de Tim Flach)
Champignons lumineux de la forêt (Avec l’aimable autorisation de Tim Flach)
Un hippopotame. (Avec l’aimable autorisation de Tim Flach)
La zone de conservation de Danum Valley à Sabah, Bornéo. (Avec l’aimable autorisation de Tim Flach)
Un ours polaire au repos. (Avec l’aimable autorisation de Tim Flach)
Un axolotl. (Avec l’aimable autorisation de Tim Flach)
Une tortue à soc de charrue. (Avec l’aimable autorisation de Tim Flach)
Des papillons monarques. (Avec l’aimable autorisation de Tim Flach)
Un ours polaire sous l’eau. (Avec l’aimable autorisation de Tim Flach)
Un aigle des Philippines. (Avec l’aimable autorisation de Tim Flach)
Un bec-en-sabot. (Avec l’aimable autorisation de Tim Flach)
Des guépards. (Avec l’aimable autorisation de Tim Flach)
Plusieurs anges de mer. (Avec l’aimable autorisation de Tim Flach)
Un lynx ibérique. (Avec l’aimable autorisation de Tim Flach)
Un léopard des neiges. (Avec l’aimable autorisation de Tim Flach)
Pangolins. (Avec l’aimable autorisation de Tim Flach)
Des pandas. (Avec l’aimable autorisation de Tim Flach)
Un bébé panda avec des défenseurs de l’environnement.(Avec l’aimable autorisation de Tim Flach)
Un singe à trompe. (Avec l’aimable autorisation de Tim Flach)
Un mandrill.(Avec l’aimable autorisation de Tim Flach)
Tim Flach montre une photo du pigeon jacobien. (Avec l’aimable autorisation de Tim Flach)

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