La police d’Ottawa saisit du carburant sur le site de protestation du Convoi de la liberté et arrête ceux qui viennent les ravitailler

Par Mimi Nguyen-ly
10 février 2022 11:58 Mis à jour: 10 février 2022 11:58

La police de la capitale canadienne a commencé à saisir du carburant et déclare avoir procédé à de multiples arrestations après la publication d’un communiqué indiquant que ceux tentant d’apporter des fournitures pour soutenir les milliers de manifestants opposés aux mandats et restrictions Covid-19 rassemblés dans la ville seraient arrêtés.

« IMPORTANT : Toute personne tentant d’apporter des ressources matérielles (gaz, etc.) aux manifestants pourra être arrêtée. L’application de la loi est en cours », a déclaré la police d’Ottawa dans un communiqué sur les médias sociaux le 6 février en début d’après‑midi.

Dans un communiqué publié à 21 h, heure locale, la police a déclaré avoir arrêté sept personnes. Les arrestations ont eu lieu au motif de troubles à l’ordre public tout au long de la journée.

La police a également déclaré avoir saisi plusieurs véhicules et des contenants de carburant.

Certains manifestants ont déclaré à Epoch Times que la police ne les avait pas arrêtés le 6 février pour avoir transporté du carburant mais les avait avertis qu’ils risquaient d’être arrêtés pour cela à partir du 7 février.

Plus tôt le 6 février, le maire d’Ottawa, Jim Watson, a déclaré l’état d’urgence, ce qui, selon lui, « souligne la nécessité d’un soutien de la part des autres juridictions, à différents niveaux du gouvernement ».

Les organisateurs du mouvement soutiennent que leur manifestation est pacifique.

Initialement le mouvement s’opposait à l’obligation de vaccination des camionneurs tranfrontaliers. Il a rapidemment évolué en prenant de l’ampleur rejoint par tous types de personnes de par le pays exaspérées par toutes les mesures anti‑Covid. De nombreux convois sont arrivés à Ottawa le 29 janvier, et beaucoup sont restés dans la ville. Il s’agit de camions mais aussi d’autres véhicules stationnés près de la colline du Parlement. Bien des manifestants affirment vouloir rester jusqu’à ce que les mandats soient levés.

Le Centre de justice pour les libertés constitutionnelles (CJFC), un groupe juridique représentant le Convoi de la liberté à Ottawa, a déclaré que « la police enfreindrait la loi si elle tentait d’intimider ou d’arrêter les personnes qui apportent de la nourriture ou d’autres subsistances aux camionneurs qui exercent pacifiquement leurs droits et libertés à Ottawa, garantis par la Charte ».

« Les personnes qui apportent de la nourriture, de l’eau, de l’essence ou d’autres subsistances aux camionneurs qui protestent pacifiquement n’enfreignent aucune loi. Cette menace policière n’a aucun fondement », a déclaré Nicholas Wansbutter, avocat de la CJFC, dans un communiqué.

 « Dans une société libre et démocratique régie par la primauté du droit, les citoyens peuvent s’associer librement les uns avec les autres, y compris donner et recevoir des biens et des cadeaux. Il n’existe aucune loi qui permettrait à la police d’Ottawa d’arrêter des gens pour avoir donné du carburant ou de la nourriture à un autre Canadien. »

Les organisateurs de la manifestation se disent prêts à discuter avec le gouvernement, mais jusqu’à présent, aucun représentant du gouvernement ne les a contactés.

« La première chose qu’ils doivent faire, c’est de nous appeler. (…) Nous sommes assis ici, nous attendons près du téléphone », a déclaré Benjamin Dichter, organisateur de la manifestation, lors d’une conférence de presse à Ottawa le 6 février.

Le premier ministre canadien Justin Trudeau a déclaré qu’il ne rencontrerait pas les manifestants.

Limin Zhou a contribué à cet article.

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