Vol La Réunion-Paris : 11 heures d’angoisse lors d’un rapatriement passant de 138 à 446 passagers

Par Léonard Plantain
6 mai 2020 20:53 Mis à jour: 6 mai 2020 20:54

Confinés dans un avion rempli de passagers, un couple de retraités évoque l’angoisse d’avoir passé 11 heures de vol dans des conditions qui n’étaient pas prévues ainsi au départ.

Françoise et Joël, un couple de retraités dans les Deux-Sèvres, sont partis début mars rendre visite à leurs enfants installés à La Réunion. Alors tout juste arrivés, ils apprennent que la France plonge en période de confinement. Mais presque 2 mois plus tard, l’heure de revenir se fait sentir, et l’annonce d’un éventuel déconfinement les décide à rentrer.

Le couple réussi tant bien que mal à avoir des places pour un vol Air France, AF 0671, le jeudi 23 avril. Et pour être rassurée, Françoise demande comment seront les conditions de vol et de la distance entre passagers (car tous deux souffrent d’hypertension et de problèmes cardiaques), l’hôtesse lui explique qu’ils seront 138 en tout, une réponse qui rassure Françoise. Cependant…

Une fois dans la salle d’embarquement, les deux retraités, âgés de 62 et 69 ans, ont une mauvaise surprise à la suite d’un message général informant les passagers que les mesures de sécurité avec une distance d’un mètre ne pourront finalement pas être tenues. La raison ? Le vol doit faire escale à Madagascar pour récupérer des ressortissants français.

C’est ainsi que l’avion se voit passer de 138 à 446 passagers, soit 308 personnes de plus, comblant la totalité des sièges en quelques minutes, et annulant au passage le respect des distances de sécurité. Pendant les 11 heures de vol, l’équipage invite fortement les passagers à rester à leur place et ne pas bouger. Mais pour Françoise, la situation est difficile.

« Je n’ai jamais fait un vol aussi stressant », déclare-t-elle, après avoir décidé de prendre une petite vidéo à l’intérieur :

Françoise et Joël ont ensuite tenté d’en savoir plus sur cet afflux de passagers.

À bord, certains membres de l’équipage évoquent que cette escale serait « un ordre du gouvernement ». Des propos confirmés par Air France, déclarant qu’il s’agit bien d’un rapatriement demandé par le ministère des Affaires étrangères, greffé sur un vol commercial. Air Madagascar ayant suspendu toutes ses lignes vers la France jusqu’au 12 mai prochain.

Mais en pleine crise du coronavirus, faire voyager 446 personnes côte à côte pendant 11 heures est-il normal ? En théorie, non, Air France assure d’ailleurs que ses vols « sont actuellement remplis à seulement 30 ou 40 % », mais la compagnie évoque des cas exceptionnels, « où ponctuellement il peut y avoir plus de monde ».

En effet, il n’existe aucun texte ou décret qui précise les modalités particulières de confinement lors d’un vol. Mais la compagnie assure que les consignes liées au nettoyage, à la désinfection des cabines et à la filtration de l’air sont strictement respectées.

En attendant, Françoise et Joël n’ont pas oublié leur retour de l’île de La Réunion. Dans les jours qui ont suivi, Françoise a déclaré, d’après France3 Régions, être très inquiète : « Je ne dors pas bien la nuit. Dès que j’ai mal au ventre ou que j’ai quelque chose qui ne va pas, je pense au pire. » Heureusement, les deux semaines de confinement de sécurité se terminent bientôt pour ce couple.

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