Une école primaire a décidé de modifier le programme de son spectacle de fin d’année en retirant trois textes célébrant la naissance de l’enfant Jésus, pour ne pas froisser les autres communautés religieuses.
La direction d’une école primaire de la commune de Wil, située dans le canton de Saint-Gall, au nord-est de la Suisse, vient de décider de retirer trois chants de l’Avent du traditionnel spectacle de fin d’année interprété par les enfants de l’établissement.
Selon l’édition helvète en langue française du journal 20 minutes, la direction de l’école a prévenu les enseignants que les chants de Noël en question seraient supprimés « par respect pour les autres cultures et religions ».
Présents dans le livre de chants officiels du canton, les textes incriminés célèbrent la naissance de l’enfant Jésus. Il s’agit des chants Go Tell It on the Mountain, Fröhliche Weihnacht überall et S’gröschte Gschänk.
« Cette décision a été probablement prise car un nouveau directeur vient d’être nommé. Il souhaite sûrement commencer sa carrière du bon pied », a expliqué un enseignant de l’école sous couvert d’anonymat.
Selon lui, cette initiative fait suite à plusieurs incidents qui ont eu lieu pendant le spectacle de Noël au cours des dernières années. Il y a deux ans, un père se serait ainsi levé pendant l’événement pour se plaindre du choix des chansons.
De confession musulmane, il estimait que les textes interprétés « s’adressaient davantage aux chrétiens qu’aux musulmans », rapportent les journalistes du quotidien. L’année dernière, un spectateur qui n’était pas musulman aurait de nouveau perturbé le spectacle pour les mêmes raisons.
Enfants privés de trois chants religieux à l’école https://t.co/ppbOm7GZI2
— 20 minutes (@20minutesOnline) November 26, 2019
« Regrettable que dans un pays chrétien, il n’y ait plus de chants de cette confession »
Responsable de l’éducation de la commune de Wil, Tobias Mattes approuve la décision prise par l’établissement scolaire.
« Nous planifions la fête en équipe. Il y a aussi beaucoup de discussions sur la façon dont nous pouvons tous nous impliquer. Le programme devrait davantage être équilibré », a-t-il déclaré.
Contacté par la rédaction de 20 Minuten, le président de la Coordination des organisations islamiques de Suisse Farhad Afshar a pour sa part regretté l’initiative prise par l’école primaire de Wil, qui témoignerait selon lui d’une méconnaissance de l’islam.
« De notre point de vue, il est très regrettable que dans un pays chrétien, il n’y ait plus de chants de cette confession », conclut M. Afshar.
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