TIK TOK : les «jeunes Australiens» tiktokeurs font partie d’une «base de données attrayante» pour le régime chinois, selon un député australien

Par Daniel Y. Teng
31 mai 2020 21:50 Mis à jour: 31 mai 2020 21:50

Le député d’Australie-Occidentale Andrew Hastie a qualifié l’application de streaming musical de TikTok, soutenue par Pékin, de « base de données attrayante » au bénéfice du régime communiste chinois, qui recueille des données sur les « habitudes, la psychologie et les préférences personnelles » de plus d’un million de jeunes Australiens.

Très apprécié par les 13-19 ans, le réseau social TikTok remporte un franc succès en France et dans le monde entier.

Les commentaires du député fédéral de la circonscription de Canning font suite aux récentes mesures législatives prises contre Tik Tok aux États-Unis, où on attend la ratification d’un trio de nouvelles lois visant à réduire son influence dans le pays.

Le député Andrew Hastie, également président de la commission parlementaire conjointe sur le renseignement et la sécurité, a déclaré à l’édition anglaise d’Epoch Times le 28 mai dernier que les États-Unis estiment que l’appli Tik Tok est une « menace pour la sécurité ».

Il a précisé : « En tant que notre plus proche allié, je me réjouis de la nouvelle selon laquelle les législateurs américains considèrent ces risques à la lumière de leur sécurité nationale et personnelle. »

(Commonwealth d’Australie)

Andrew Hastie a mis en exergue qu’il y avait « de sérieuses inquiétudes sur la façon dont les données collectées par Tik Tok sont utilisées ».

TikTok est l’une des applications de médias sociaux qui bat tous les records au monde, elle cartonne en ce moment avec plus de 800 millions d’utilisateurs actifs dans le monde. Les utilisateurs peuvent filmer, éditer, télécharger et réaliser des gifs, des choréographies d’une quinzaine de secondes d’eux-mêmes superposées à toute une liste de lecture de musique.

L’application est populaire auprès des célébrités australiennes, mais les nouveaux toqués du réseau social Tik Tok se trouvent parmi les jeunes Australiens nés après 1991, avec plus de 1,2 million d’utilisateurs par mois.

Deux enfants jouent à des jeux vidéo sur leur téléphone. (Sean Gallup/Getty Images)

L’application Tik Tok, dont le logo évoque une note musicale, a d’abord été lancée sous le nom de Douyin, courte vidéo vibrato, à Pékin par la société mère ByteDance. Entièrement basée sur l’intelligence artificielle, l’agorythme peut suivre et connaître les préférences personnelles de ses utilisateurs.

Non négligeables, les données collectées par Tik Tok peuvent être utilisées à de nombreuses fins. Selon M. Hastie, « pour le Parti communiste chinois (PCC), TikTok est une base de données attrayante sur les habitudes, la psychologie, les préférences personnelles de plus d’un million de jeunes Australiens ».

« C’est une intelligence puissante à conquérir sur nos futurs dirigeants politiques, militaires, commerciaux et sociaux. »

« Notre pays a raison de s’inquiéter de la manière dont leurs données pourraient être utilisées », a-t-il martelé. « Nous devrions chacun considérer dans quelle position nous et nos enfants nous trouvons. »

Andrew Hastie a également fait part de ses préoccupations concernant la Loi relative au renseignement national 2017 du régime chinois, expliquant qu’elle oblige « les entreprises chinoises à partager toute information » avec le régime communiste de Chine.

La Loi relative au renseignement national a été introduite par l’actuel dirigeant chinois Xi Jinping et oblige les entreprises chinoises locales à « soutenir, assister et coopérer avec les activités reliées aux renseignements de l’État ».

Une lecture large de la loi signifie que le régime a le pouvoir d’accéder aux données et aux informations personnelles stockées par les entreprises basées en Chine si le régime en fait la demande.

La loi est à l’origine de la plupart des préoccupations majeures en matière de sécurité autour des technologies chinoises, ainsi que des mesures à propos de la fusion « civile-militaire » lancées par Xi Jinping en 2016.

Ces mesures développeront, en tandem, la puissance militaire et les technologies civiles développées en Chine. Le département d’État américain a déjà exprimé de sérieuses inquiétudes à propos de ce décret.

L’influence combinée de ces éléments a contribué à déclencher un mouvement de rejet contre les entreprises technologiques chinoises telles que Zoom, Huawei et WeChat.

En l’occurence, les forces de défense australiennes interdisent actuellement l’utilisation de TikTok et de WeChat.

Le gouvernement fédéral américain a actuellement Tik Tok dans sa ligne de mire, et l’application de médias sociaux est soumise à trois lois en cours visant à réduire l’influence des applications chinoises dans le pays.

Ces lois interdiront aux employés fédéraux de télécharger Tik Tok sur les téléphones portables gouvernementaux et obligeront les applications développées à l’étranger à inclure un avertissement très visible dans le logiciel. Cette mise en garde comprendra des informations sur la société propriétaire des applications et la juridiction dont elle relève.

Considérée comme risque majeur pour la sécurité du peuple, Tik Tok fait l’objet d’une enquête en cours par le comité sur les investissements étrangers.

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