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Ultradroite: ouverture du premier procès aux assises, pas de huis clos

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Photo: DAMIEN MEYER/AFP via Getty Images

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Durée de lecture: 3 Min.

Le procès de quatre hommes de la mouvance néonazie soupçonnés de projets criminels, notamment contre des mosquées, s’est ouvert lundi devant la cour d’assises des mineurs spéciale de Paris, qui a décidé de lever le huis clos.
« La cour considère qu’il importe de lever la publicité restreinte », a indiqué le président Christophe Petiteau, après une brève suspension de cette audience criminelle qui constitue une première pour l’ultradroite.
D’après l’accusation, les hommes, aujourd’hui âgés de 22 à 28 ans, imprégnés de l’idéologie « d’extrême droite néonazie », participaient à un forum privé nommé « projet WaffenKraft » sur lequel leurs discussions avaient « très rapidement dérivé vers l’élaboration de projets terroristes sous l’impulsion d’Alexandre Gilet », le « plus radical et plus motivé » du groupe. Un des accusés étant âgé de 16 à 17 ans au moment des faits, ils sont jugés devant une cour d’assises des mineurs spéciale, juridiction où les débats se déroulent d’ordinaire à huis clos.
« Une menace nouvelle, inquiétante, grandissante »
Mais à l’ouverture de l’audience, l’avocat général, Olivier Dabin, a demandé une levée de cette « publicité restreinte des débats », estimant qu’il y avait un « réel intérêt public » à ce que ce premier procès de terrorisme d’ultradroite jugé aux assises et non en correctionnelle puisse se tenir publiquement.
« Il s’agit d’une menace nouvelle, inquiétante, grandissante qui est celle des tueries de masse, inspirée des pays anglo-saxons, qui tendent à être importées sur notre territoire » et l’opinion publique « mérite d’être informée de la réalité de cette menace, de ses modalités d’action, de ses projets », a-t-il argumenté.
« Des représailles conséquentes »
Le représentant du parquet national anti-terroriste a aussi fait valoir que l’accusé concerné, Julien (prénom modifié), n’était « pas l’accusé principal » à ses yeux et qu’il ne présentait pas « des aspects de personnalité qui rendent indispensable d’en préserver la divulgation ».
L’avocate du jeune homme, Modestie Corde, s’était opposée à cette analyse, indiquant qu’il était « certes majeur » aujourd’hui mais qu’il souffrait de « pathologies » psychiques qui en faisaient « une personne vulnérable ». Un procès public l’exposerait « à des représailles conséquentes », avait-elle aussi fait valoir.
Les autres avocats de la défense s’étaient aussi opposés à la levée du huis clos, Fanny Vial, avocate d’Alexandre Gilet, 27 ans aujourd’hui, estimant qu’un procès sans public aurait permis à ces « jeunes majeurs qui ont du mal à s’exprimer sur leur parcours de vie » de mieux « s’expliquer », et Olivia Ronen, avocate d’Evandre Aubert, 28 ans, mettant en garde contre une « tendance à gommer la spécificité du droit des mineurs ».
Le procès doit durer jusqu’au 30 juin.