Un ballon espion chinois survole l’Amérique du Nord

Par Epoch Times avec AFP
3 février 2023 12:45 Mis à jour: 3 février 2023 15:13

Les États-Unis et le Canada traquaient vendredi au moins un ballon espion chinois volant à haute altitude depuis plusieurs jours au-dessus de l’Amérique du nord et de sites militaires sensibles, un épisode qui ravive les tensions entre Washington et Pékin à quelques jours d’une visite prévue du chef de la diplomatie américaine Antony Blinken en Chine.

Le Pentagone a annoncé jeudi la présence du ballon dans l’espace aérien des États-Unis, et le gouvernement canadien a dit vendredi enquêter sur « un deuxième incident potentiel ».

À la demande du président Joe Biden, le Pentagone a envisagé d’abattre le ballon, mais la décision a été prise de ne pas le faire en raison des risques posés par les débris pour les personnes au sol, a indiqué jeudi à des journalistes un haut responsable américain de la Défense, sous le couvert de l’anonymat.

« Nous n’avons aucun doute sur le fait que le ballon provient de la Chine », a-t-il précisé.

« Nous prenons des mesures afin de nous protéger contre la collecte d’informations sensibles », a-t-il encore dit, tout en insistant sur « la valeur ajoutée limitée en termes de collecte d’informations » de l’engin, décrit comme un ballon aux dimensions assez grandes.

« Nous avons considéré qu’il était suffisamment gros pour que les débris provoquent des dégâts » s’il était abattu au-dessus une zone habitée, selon la même source.

Le porte-parole du Pentagone, Pat Ryder, a précisé que le commandement de la défense aérospatiale des États-Unis et du Canada (Norad) surveillait la trajectoire du ballon.

« Le ballon vole actuellement à une altitude bien au-dessus du trafic aérien commercial. Il ne présente pas de menace militaire ou physique pour les personnes au sol », a-t-il dit dans un communiqué.

Un ballon destiné à la surveillance

« Les Canadiens sont en sécurité et le Canada prend des mesures pour assurer la sécurité de son espace aérien, y compris la surveillance d’un deuxième incident potentiel », a affirmé pour sa part le ministère de la Défense du Canada dans un communiqué, sans plus de précisions sur cet éventuel deuxième ballon.

Le Canada n’a pas fait référence à la Chine. « Les agences de renseignement du Canada travaillent avec leurs partenaires américains et continuent de prendre toutes les mesures nécessaires pour protéger les informations sensibles du Canada contre les menaces des services de renseignement étrangers », s’est contenté d’indiquer le ministère.

« Clairement, ce ballon est destiné à la surveillance et sa trajectoire actuelle l’amène au-dessus de sites sensibles » notamment des bases aériennes et des silos de missiles stratégiques, a indiqué le premier responsable de la Défense américain, évoquant l’État du Montana, dans le nord-ouest des États-Unis.

Le ballon est entré dans l’espace aérien des États-Unis « il y a environ deux jours » mais le renseignement américain le surveillait déjà, a indiqué cette source, en ajoutant que ce n’était pas la première fois que l’armée américaine constatait une telle intrusion.

Cette fois, cependant, le ballon est resté dans l’espace aérien des États-Unis beaucoup plus longtemps.

Des avions de chasse se sont approchés de l’engin au-dessus du Montana, selon la même source.

Ironie de la presse chinoise

Washington a évoqué l’affaire avec les autorités chinoises.

« Nous leur avons communiqué la gravité de l’incident », a affirmé le responsable américain. « Nous leur avons dit clairement que nous ferons tout ce qui est nécessaire pour protéger notre peuple sur notre territoire ».

Pékin n’avait pas officiellement réagi vendredi en début d’après-midi. Mais le journal Global Times, financé par le Parti communiste chinois sans toutefois être un organe officiel, a raillé l’incident.

« Le ballon lui-même est une grosse cible », a tweeté le Global Times. « Si des ballons provenant d’autres pays peuvent vraiment pénétrer sans encombre dans le territoire continental américain, ou même entrer dans le ciel au-dessus de certains États, cela ne fait que prouver que le système de défense aérienne des États-Unis n’est là que pour faire joli et n’est pas digne de confiance », a-t-il ironisé.

Une « action déstabilisatrice »

Le président républicain de la Chambre des représentants américaine, Kevin McCarthy, a dénoncé une « action déstabilisatrice » d’une Chine qui « méprise éhontément la souveraineté des États-Unis ». Il a appelé Joe Biden à « ne pas rester silencieux ».

Le déplacement d’Antony Blinken en Chine, prévu pour dimanche et lundi, doit constituer la première visite dans le pays d’un secrétaire d’État américain depuis octobre 2018, au moment où les deux superpuissances cherchent à éviter que les vives tensions qui les opposent ne dégénèrent en conflit ouvert.

Parmi les nombreux sujets de contentieux figurent Taïwan, que la Chine revendique comme faisant partie intégrante de son territoire, et les activités de la Chine en Asie du Sud-Est.

Aux Philippines, le secrétaire américain de la Défense Lloyd Austin a justement signé jeudi des accords visant à y renforcer la présence militaire américaine face à la montée en puissance de la Chine.

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