Allemagne: les avantages accordés à Gerhard Schröder remis en cause par le gouvernement

Par Epoch Times avec AFP
30 avril 2022 13:33 Mis à jour: 30 avril 2022 13:40

Le gouvernement allemand envisage de revenir sur les avantages, dont l’attribution de bureaux, accordés à l’ex-chancelier social-démocrate Gerhard Schröder, proche de Vladimir Poutine, a indiqué samedi le ministre des Finances.

Il n’est « plus concevable qu’un bureau soit mis à sa disposition par le contribuable » à l’ex-chancelier (1998-2005), explique Christian Lindner dans les journaux du groupe Funke.

Responsabilités dans plusieurs groupes russes

« Nous devrions tirer les conséquences » du refus de M. Schröder de mettre fin à ses responsabilités dans plusieurs groupes russes et de condamner l’invasion russe de l’Ukraine.

En tant qu’ancien chancelier, il a droit encore à plusieurs bureaux à la chambre des députés et à un budget pour du personnel. Un privilège, qui coûte 400.000 euros par an aux contribuables.

La chancelière allemande Angela Merkel et l’ancien chancelier allemand Gerhard Schroeder discutent lors d’une cérémonie inaugurale du premier gazoduc de Nord Stream à travers la mer Baltique, le 8 novembre 2011. Photo JOHN MACDOUGALL/AFP via Getty Images.

« Les anciens titulaires de postes de haut niveau, qui sont manifestement aux côtés de gouvernements criminels, ne peuvent pas compter sur le soutien de l’Etat », assène M. Lindner.

M. Schröder, 77 ans, privé de distinctions honorifiques par plusieurs villes

Les avantages accordés à M. Schröder pourraient ainsi être réduits dans le cadre des débats à venir sur le budget 2023.

« Il serait avisé d’uniformiser l’équipement des anciens titulaires de postes de haut niveau et de le réduire au fil du temps. Dans ce contexte, il faudrait aussi parler d’une sorte de code d’honneur en ce qui concerne le comportement », ajoute M. Lindner, président du parti libéral FDP, membre de la coalition dirigée par le chancelier Olaf Scholz.

La pression s’accentue autour de M. Schröder, 77 ans, privé de distinctions honorifiques par plusieurs villes et ciblé par des appels à son éviction du parti social-démocrate SPD.

Figure encombrante

Il est devenu une figure encombrante, y compris pour l’actuel chef du gouvernement, Olaf Scholz, dont il fut le mentor.

La polémique avait encore rebondi après une interview diffusée le week-end dernier par le New York Times, dans laquelle M. Schröder affirmait n’avoir aucune intention en l’état de renoncer à ses mandats dans les entreprises russes, et qu’il ne le ferait que si Moscou venait à cesser ses livraisons de gaz à l’Allemagne. Un scénario auquel il disait ne pas croire.

La plupart des anciens dirigeants européens présents avant la guerre en Ukraine dans les instances dirigeantes des entreprises russes ont depuis démissionné.

Président du comité des actionnaires de Nord Stream AG

L’ancien chancelier est président du comité des actionnaires de Nord Stream AG, le gazoduc controversé entre la Russie et l’Allemagne qui n’a pas d’autorisation pour opérer, et président du conseil de surveillance de Rosneft, premier groupe pétrolier russe.

L’Allemagne a longtemps pratiqué la politique de la main tendue envers la Russie, suivant l’idée que le développement du commerce induirait une démocratisation progressive du pays.

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