ANTIFA ou la terreur léniniste anticapitaliste

Par Nicolas Lecaussin
10 juin 2020 14:00 Mis à jour: 10 juin 2020 14:00

A première vue, cette organisation donne l’impression d’une nébuleuse dont le but serait juste de créer le chaos dans les rues. On aurait tort de la sous-estimer et les tragiques événements qui se déroulent ces jours-ci montrent, une fois de plus, qu’une foule déchaînée et coordonnée peut créer d’énormes dégâts.

C’est vrai, ANTIFA vise le chaos, c’est son premier but. Mais, derrière, c’est bien la prise du pouvoir qui est visée avec des objectifs bien précis : l’instauration d’une dictature bolchévique. On a trop vite oublié ses origines qui remontent aux années 1920 et à l’URSS. C’est Lénine (et Trotsky en grande partie), lors de la création du Komintern ou Internationale communiste en mars 1919, qui soutient que la révolution russe n’a de sens que si elle est suivie d’autres révolutions bolchéviques dans le monde entier. Leur objectif prioritaire était, à l’époque, l’Allemagne, le pays le plus industrialisé de l’Europe continentale. Lors du IVe Congrès du Komintern, en 1922, les intentions de prise du pouvoir en Allemagne par les communistes sont clairement énoncées sous le slogan « Pour les masses ! ». Tous les moyens sont bons, en particulier la violence et la terreur, si chères et utiles à Lénine.

En réalité, l’antifascisme n’est qu’un prétexte pour cette organisation

Le combat contre le fascisme n’est qu’un moyen pour justifier ses actions. L’alliance de l’URSS avec Hitler et la sympathie pour Mussolini, à l’origine un vrai socialiste, a clarifié les vraies intentions du Komintern (devenu Kominform après 1943) : le partage du monde et la destruction des démocraties capitalistes. S’appuyant sur une idéologie noble – l’antifascisme – l’organisation profite de tout événement ou situation grave, comme la terrible mort George Floyd ou les événements de 2017 à Charlottesville, ou encore les manifs des gilets jaunes en France, pour infiltrer les manifestations et provoquer le plus de dégâts et de chaos possible.

Au nom du « progressisme » et de l’ « antiracisme », on détruit et on pille

Aujourd’hui, ANTIFA profite aussi de l’idéologie « progressiste » et « politiquement correcte » qui s’empare de plus en plus de la vie politique et culturelle. L’organisation a bien infiltré de nombreux campus universitaires et dicte sa loi à chaque scandale considéré comme raciste ou lors des accusations de harcèlement sexuel. Les auteurs de ces actes deviennent, bien avant qu’ils ne soient considérés comme coupables, des parias. Pour ANTIFA, la liberté de parole n’existe pas.

On n’a pas le droit de tout dire car on prend le risque de diffuser des idées « fascistes ». Par « fasciste », il faut toujours comprendre tout ce qui n’est pas lié à la révolution léniniste. Avec ce genre d’arguments, des conférences ont dû être annulées sur des campus universitaires et même en France, à Sciences po par exemple, car les conférenciers ne réunissaient pas les conditions idéologiques estimées indispensables pour s’exprimer.

Dans la rue, ce mouvement s’inspire des actions menées par les Black Panthers dans les années 1960-1970 dont les membres, masqués, détruisaient des commerces, des magasins de luxe, des agences bancaires ou des restaurants, tous des symboles capitalistes. Lénine était convaincu que, pour en finir avec la société capitaliste, il fallait supprimer tout ce qui la représente.

Sous la couverture de bonnes intentions – antiracisme, antifascisme – le mouvement ANTIFA pratique le vandalisme, le terrorisme, les pillages et même le lynchage. Le considérer comme un simple groupuscule anarchiste serait une erreur et ce qui se passe aux Etats-Unis montre qu’il est bien organisé. D’ailleurs, plusieurs démocrates bien connus, comme Bernie Sanders, Elisabeth Warren ou Alexandria Ocasio-Cortez, ont montré leur sympathie envers ce mouvement. Ses origines léninistes devraient inciter à la prudence et à plus d’attention : c’est le chaos qui mène à la révolution.

Article de Nicolas Lecaussin avec l’aimable autorisation de l’IREF

Directeur de l’IREF, Nicolas Lecaussin est diplômé de Sciences-po Paris, ancien président de l’iFRAP (Institut Français de Recherche sur les Administrations Publiques), fondateur de l’association Entrepreneur Junior et auteur de plusieurs ouvrages sur le capitalisme, l’Etat et les politiques publiques.

Auteur de plusieurs ouvrages dont : Cet Etat qui tue la France (Plon, 2005), L’absolutisme efficace (Plon, 2008), Au secours, ils veulent la peau du capitalisme ! (First Editions, 2009), A quoi servent les riches, coauteur (Lattès, 2012), L’obsession antilibérale française, Anti-Piketty, coauteur (libréchange, 2015).

Les opinions exprimées dans cet article sont celles de l’auteur et ne reflètent pas nécessairement celles d’Epoch Times.

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