Attaque au couteau à la Préfecture de Paris : les motivations de l’agresseur au cœur de l’enquête

Par Epoch Times avec AFP
4 octobre 2019 08:51 Mis à jour: 4 octobre 2019 13:03

Jeudi 3 octobre sur l’île de la Cité, dans l’enceinte de la préfecture de police de Paris, un homme a mené une attaque au couteau. Cet agent administratif a tué quatre personnes avant d’être neutralisé.

Les enquêteurs cherchent à comprendre les motivations qui ont poussé un agent administratif de la Préfecture de police de Paris (PP) à tuer la veille à coups de couteau quatre fonctionnaires au cœur du centre névralgique de la police parisienne.

Les perquisitions menées jeudi à son domicile à Gonesse (Val-d’Oise) n’ont par ailleurs pas révélé d’éléments accréditant l’hypothèse d’une radicalisation violente de cet informaticien de 45 ans converti à l’islam depuis 18 mois et en poste depuis 2003 à la PP où il était affecté au service technique de la Direction du renseignement de la Préfecture de police (DRPP), a précisé cette source.

Le matériel informatique saisi était toujours en cours d’examen vendredi.

En garde à vue depuis jeudi, l’épouse de l’assaillant a évoqué devant les enquêteurs de la Brigade criminelle le « comportement inhabituel et agité » de son mari, Michaël H., la veille de son passage à l’acte, a indiqué une source proche du dossier.

Coup de folie ? Attaque jihadiste ?

Un temps évoquée, l’hypothèse du conflit professionnel n’est pas privilégiée et toutes les pistes restaient à l’étude dont celle d’une radicalisation jihadiste, a appris l’agence France Presse (AFP) de source proche de l’enquête.

Interrogée par l’AFP jeudi, une voisine du couple a décrit l’assaillant comme « quelqu’un de très calme » qui « allait à la mosquée mais avait une pratique (religieuse) normale ». Selon des habitants, il avait deux enfants de 9 et 3 ans.

L’enquête a été ouverte par le parquet de Paris pour des chefs d’homicides volontaires sans qu’une qualification terroriste ait été retenue à ce stade. Le parquet national antiterroriste continue toutefois de suivre le dossier de très près.

Les enquêteurs appellent à la plus grande prudence sur les motivations pouvant expliquer le parcours meurtrier de cet employé atteint de surdité qui « n’avait jamais présenté de difficultés comportementales » ni « le moindre signe d’alerte », selon le ministre de l’Intérieur Christophe Castaner.

Attaque avec un couteau de cuisine

Vendredi matin, devant le bâtiment de la PP sur l’île de la Cité, les agents de la préfecture étaient visiblement marqués, tête baissée, visage fermé. « On est très secoués, on ne s’attendait pas à ça ici », lâche un fonctionnaire qui travaille avec une femme blessée dans cette attaque sans précédent.

Jeudi entre 12H30 et 13H00, muni d’un couteau de cuisine, Michaël H. a d’abord mortellement blessé deux policiers et un agent administratif de la DRPP, dans deux bureaux au premier étage du bâtiment.

Il s’en est ensuite pris, dans un escalier, à deux femmes : l’une policière à la Direction de la sécurité de proximité de l’agglomération parisienne (DSPAP), l’autre employée à la Direction des ressources humaines (DRH). La première a été mortellement blessée, la seconde conduite à l’hôpital où son état de santé n’inspirait plus d’inquiétude vendredi.

Il est ensuite descendu dans la cour du bâtiment. Là, un policier de la Direction de l’ordre public et de la circulation (DOPC) l’a sommé, en vain, de lâcher son couteau : il l’abattra avec son arme de service, le blessant mortellement à la tête.

Un autre fonctionnaire a été blessé et conduit à l’hôpital. Son pronostic vital n’était pas engagé, a indiqué vendredi matin une source judiciaire.

La direction du Renseignement de la préfecture de police de Paris (DRPP), à laquelle l’assaillant était rattachée, est l’héritière des ex-renseignements généraux de la Préfecture de Paris. Elle a compétence sur la capitale et sa proche banlieue et a pour mission notamment le recueil du renseignement intérieur sur la radicalisation jihadiste et la lutte contre l’immigration clandestine. Elle est dirigée par Françoise Bilancini.

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