Avec Jerome Powell à la Fed, Donald Trump fait le choix de la continuité

2 novembre 2017 21:51 Mis à jour: 2 novembre 2017 21:54

Déjà haut responsable à la Fed, Jerome Powell, 64 ans, est un républicain modéré, juriste et ancien banquier.

Si sa nomination pour quatre ans est confirmée par le Sénat –ce qui est quasiment acquis– il remplacera Janet Yellen, la première femme à diriger cette puissante institution, dont le mandat expire en février.

« Il est fort, il est déterminé, il est intelligent », a déclaré le président américain en annonçant cette nomination à la Maison Blanche. Il a souligné que cet ancien banquier allait apporter « une expérience unique du monde des affaires ».

« Il apportera à notre gouvernement une perspective du monde réel », a ajouté Donald Trump qui a aussi loué le travail de la présidente sortante qu’il a qualifié de « personne extraordinaire ».

Ce choix est une des décisions économiques les plus importantes du mandat de Donald Trump.

Les initiatives monétaires de la banque centrale peuvent doper ou ralentir la première économie mondiale en fixant le coût du crédit, influer sur le dollar et par là sur tous les marchés financiers dans le monde entier.

Jerome Powell, est un multi-millionnaire mais qui pas un économiste de formation. Il est gouverneur de la Fed depuis 2012, nommé à l’époque par le président démocrate Barack Obama.

Il est vu comme un homme de compromis et de consensus. Tout au long de sa carrière, M. Powell « a gagné le respect des membres du Congrès au-delà des lignes partisanes », a souligné le président républicain.

Visiblement ému en s’exprimant dans les jardins de la Maison Blanche, M. Powell s’est engagé « à prendre des décisions avec objectivité sur la base des meilleures données disponibles dans la longue tradition d’indépendance de la politique monétaire ».

En tant que participant au Comité de politique monétaire (FOMC), Jerome Powell a toujours suivi Janet Yellen dans ses décisions monétaires et symbolise une continuité rassurante pour les marchés, tout en permettant à Donald Trump de marquer de son sceau la direction de la banque centrale en choisissant un républicain.

Janet Yellen, 71 ans, une démocrate nommée par Barack Obama en 2014, a été la première femme à diriger l’institution monétaire.

Elle a réagi immédiatement jeudi à la nomination de M. Powell se disant « confiante dans son profond engagement à mener à bien la mission publique vitale de la Réserve fédérale ». « Je suis déterminée à travailler avec lui pour assurer une transition en douceur », a-t-elle ajouté dans un communiqué louant sa « longue et éminente carrière ».

À l’issue de son mandat en février, elle peut encore retourner au sein du directoire de la banque centrale en tant que gouverneur jusqu’en 2024, une possibilité toutefois rarement utilisée par ses prédécesseurs.

Même si Donald Trump lui a rendu hommage jeudi, c’est la première fois depuis 40 ans qu’un président américain ne reconduit pas un patron de la Fed nommé par son prédécesseur.

Pour de nombreux acteurs financiers, M. Powell incarne peu de changement dans la politique monétaire prudente menée par Mme Yellen qui a fait relever progressivement les taux d’intérêt trois fois depuis l’élection de Donald Trump.

« Voilà le nouveau boss, presque le même que l’ancienne boss », résumaient les analystes de Barclays Research.

Sur le front monétaire, l’ancien banquier a toujours suivi les décisions de sa prédécesseur. Sur la régulation financière, un des chevaux de bataille de l’administration Trump qui veut déréglementer, il apparaît plus souple.

Bien qu’il ne soit pas un docteur en économie comme ses prédécesseurs, ce juriste de formation, qui fut un secrétaire-adjoint au Trésor sous George Bush père, a « obtenu un certificat d’apprentissage en économie après cinq ans de délibérations du Comité monétaire de la Fed », a plaisanté Terry Sheehan, économiste pour Oxford Economics.

« Powell est un bon compromis pour Trump », assure cette économiste. « Il permet de changer le leadership de la Fed sans modifier la base de la stratégie de politique monétaire », a ajouté pour l’AFP Tim Duy, un professeur d’économie spécialiste de la banque centrale.

« C’est un homme calme, à l’écoute, apprécié à l’intérieur de la Fed et très capable de créer un consensus », a estimé l’économiste de FTN Financial Chris Low.

Les trois autres candidats que Donald Trump avait examinés restent éventuellement en lice pour les postes vacants de gouverneur, dont celui du vice-président. Il s’agit notamment de John Taylor, un professeur d’économie réputé et de Kevin Warsh, un ancien gouverneur de la Fed proche du cercle de M. Trump.

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