Début du procès en France d’un couple de Britanniques recherchés au Royaume-Uni pour fraude financière

Par Epoch Times avec AFP
7 juin 2023 13:10 Mis à jour: 7 juin 2023 13:40

Le procès d’un couple de Britanniques soupçonnés d’une vaste fraude financière portant sur plus de 290 millions d’euros au Royaume-Uni s’est ouvert mercredi devant le tribunal correctionnel de Montluçon (Allier) pour des infractions commises en France.

L’un des deux hommes, Richard Yeowart, toujours en fuite, sera jugé par défaut. Dès l’ouverture de son procès, Robert Hopkinson, 42 ans, vêtu d’un polo gris, cheveux noirs gominés, s’est dédouané, rejetant la faute sur son compagnon. « Je ne me souviens pas », « je n’étais pas au courant », « je savais pas », « j’ai mal jugé » : l’homme, qui bénéficie d’un interprète, a assuré devant la cour avoir suivi un conjoint « très convaincant ».

« Vous ne pensez pas que c’est un peu facile ? », l’a questionné la présidente. « Je ne veux pas vous donner des réponses qui ne sont pas vraies », a-t-il répondu, assurant ne plus avoir de nouvelles de son compagnon dont il partageait la vie depuis 20 ans. « J’ai été manipulé par une personne très habile », a-t-il assuré.

Recherché dans leur pays, les deux hommes avaient trouvé refuge dans la campagne bourbonnaise, où ils avaient acquis une maison, et où M. Hopkinson a été arrêté en mars 2022 par les gendarmes français. Un commerçant de Cérilly (Allier) avait donné l’alerte après avoir découvert dans un colis deux faux permis de conduire.

Une saisie pour un montant de 1,4 millions d’euros

L’enquête menée par la gendarmerie a permis de saisir des pièces d’or, de l’argent, des voitures et deux maisons, pour un montant total de 1,4 million d’euros, selon une source proche du dossier. Les gendarmes avaient également retrouvé de nombreux documents d’identité falsifiés, de fausses plaques d’immatriculation ainsi que des perruques et des postiches.

Placé en détention provisoire depuis son interpellation, Robert Hopkinson comparaît pour blanchiment aggravé, association de malfaiteurs, détention de faux documents, usage de faux, prise de nom d’un tiers et usage de fausses plaques d’immatriculation.

Dix ans d’emprisonnement

Les deux hommes encourent dix ans d’emprisonnement. Les deux Britanniques sont suspectés de malversations à la tête d’Arena Television, une société britannique de diffusion d’événements sportifs comme l’Euro 2020 ou culturels. Ils avaient quitté le Royaume-Uni en novembre 2021, au moment où Richard Yeowart avait envoyé un mail assurant que la société était en cessation de paiement.

Nommé après leur départ d’Arena Television, un administrateur avait constaté le détournement de 250 à 300 millions de livres (290 à 350 millions d’euros), a indiqué à l’AFP une source proche du dossier, confirmant des informations de la presse britannique.

Les deux hommes auraient bénéficié de prêts pour des équipements de retransmission jamais retrouvés, ce qui constitue pour les médias britanniques l’une des plus grandes escroqueries dans le secteur des prêts d’actifs. L’affaire fait l’objet d’une enquête criminelle du Serious Fraud Office (SFO) qui a indiqué sur son site avoir mené deux arrestations en février 2022 en lien avec cette escroquerie.

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