Décès de Rémy Julienne, cascadeur légendaire du cinéma français et international

Par Epoch Times avec AFP
22 janvier 2021 07:57 Mis à jour: 22 janvier 2021 12:41

Il était le plus célèbre des cascadeurs français. Rémy Julienne est décédé dans la nuit de jeudi à vendredi 22 janvier des suites du Covid-19, à l’âge de 90 ans. Son décès a été confirmé par le député du Loiret, Jean-Pierre Door, un ami de l’ancien cascadeur.

Né en 1930 dans le Loiret, la carrière de Rémy Julienne commence en 1964, quand un autre cascadeur, Gil Delamare, lui propose de participer au tournage de Fantômas. « J’étais champion de France de moto et il fallait quelqu’un de très précis » pour piloter une moto et doubler Jean Marais. « C’est tombé sur moi », racontait-il volontiers.

« C’est le début d’une grande aventure », disait celui qui a travaillé auprès des plus grands réalisateurs — François Truffaut, Leos Carax, Dino Risi, Terence Young ou Sydney Pollack notamment– et les plus grands acteurs.

« Ce qui m’intéresse, c’est amuser, mais faut être crédible »

Son nom figure au générique de quelque 1400 films, longs métrages, clips et publicités, il a également doublé d’immenses stars comme : Yves Montand, Alain Delon, Roger Moore ou Sean Connery entre autres. Mais son plus beau souvenir reste la rencontre avec le tandem Belmondo-Lautner. Pour ces deux-là, M. Julienne va mettre au point une des plus spectaculaires cascades, dans « Le Guignolo »: l’acteur va survoler Venise suspendu à un trapèze accroché à un hélicoptère.

« Ce qui m’intéresse, c’est amuser, mais faut être crédible » dans des « conneries qui deviennent quelque chose d’utile », disait Rémy Julienne, en citant Lautner.

Une vie à cent à l’heure

Sa filmographie compte six James Bond, (de « Rien que pour vos yeux » en 1981 à « Goldeneye » en 1995), mais aussi des classiques du cinéma français : « Le Mur de l’Atlantique » (Marcel Camus), « Le Solitaire » (Jacques Deray), « Le Cerveau » (Gérard Oury), « L’Aventure c’est l’aventure » (Claude Lelouch)Il figure aussi au générique de « La Grande Vadrouille », du même Gérard Oury, avec Louis de Funès: le motard allemand « qui se prend une citrouille sur la figure », c’est lui.

Parmi ses prouesses, un camion citerne roulant en équilibre sur ses roues gauche dans « Permis de Tuer », un James Bond avec Timothy Dalton, ou une berline qui, d’un tremplin, s’envole dans les airs avant de retomber sur le toit d’un bus, dans « Dangereusement vôtre », un autre James Bond.

Crédibilité, précision, rigueur : ces mots revenaient constamment chez Rémy Julienne, dont la vie devant la caméra, ou celle de ses équipiers, était réglée au millimètre, à la seconde près. Sinon, « c’est là-haut dans une caisse en sapin ». « Quelquefois, il aurait suffi de peu pour que ça arrive », disait cet homme marqué par la mort d’un cameraman lors d’une cascade sur le tournage du film « Taxi 2 » en 1999, qu’il supervisait.

Avait-il peur ? « La peur, c’est nécessaire avant et après, mais jamais pendant ». Sinon, « on ne peut pas faire le geste juste au moment juste », répondait ce « fou raisonnable », pour reprendre les mots de Claude Lelouch. Infatigable, malgré plusieurs infarctus et cancers, il avait passé le flambeau à ses fils et petits-fils, mais continuait, à plus de 80 ans, de travailler pour des parcs à thème. Il avait confié en 2017 ses archives personnelles à la cinémathèque de Toulouse.

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