Kiev s’inquiète de l’aggravation de la situation à Marioupol avant de nouveaux pourparlers

Par Epoch Times avec AFP
28 mars 2022 15:48 Mis à jour: 29 mars 2022 17:51

Les autorités ukrainiennes s’inquiétaient lundi 28 mars d’une aggravation de la situation dans le port assiégé de Marioupol, où au moins 5000 personnes auraient déjà péri, à la veille de nouveaux pourparlers entre négociateurs russes et ukrainiens à Istanbul.

Selon une conseillère de la présidence ukrainienne, Tetyana Lomakina, « environ 5000 personnes ont été enterrées, mais les gens ne sont plus enterrés depuis dix jours à cause des bombardements continus ». Elle a estimé qu’ « au vu du nombre de personnes encore sous les décombres (…) il pourrait y avoir autour de 10.000 morts ».

160.000 habitants à Marioupol encore coincés

Plus d’un mois après le début de l’invasion russe, le président ukrainien Volodymyr Zelensky avait dénoncé dimanche 27 mars un blocus total de ce port stratégique sur la mer d’Azov, où environ 160.000 personnes sont toujours coincées, selon son maire Vadim Boïtchenko.

« Toutes les entrées et sorties de la ville sont bloquées (…) il est impossible de faire entrer à Marioupol des vivres et des médicaments », a affirmé dimanche soir M. Zelensky, accusant les forces russes de bombarder les convois d’aide humanitaire et indiquant que les rues étaient jonchées de « cadavres » qu’il était impossible d’enterrer.

Et avec l’annonce vendredi par Moscou d’« une concentration de ses efforts sur la libération » du Donbass, un conseiller de la présidence ukrainienne a indiqué redouter une « aggravation » de la situation dans cette ville située au sud de ce bassin minier.

Le décompte des victimes actuellement impossible

On ignore toujours aussi, près de deux semaines après le bombardement de son théâtre, le sort des centaines de civils qui y avaient trouvé refuge : la municipalité, citant des témoins, a dit redouter environ 300 morts.

Mais selon une élue municipale de Marioupol ayant fui la ville le jour de ce bombardement, tout décompte des victimes était impossible, vu les communications défaillantes et l’absence d’autorités locales.

Des négociations en préparation entre la Russie et l’Ukraine, mais peu convaincantes

Sur le front diplomatique, les négociateurs russes sont arrivés lundi à Istanbul pour une nouvelle session de pourparlers avec les Ukrainiens qui devrait débuter mardi, selon des images de la chaîne turque NTV.

Une précédente séance de négociations en présentiel avait déjà eu lieu le 10 mars en Turquie, à Antalya, au niveau des ministres des Affaires étrangères, mais n’avait débouché sur aucune avancée concrète.

Les discussions s’étaient ensuite poursuivies en visioconférence pour tenter d’arrêter ce conflit qui a déjà contraint près de 3,9 millions d’Ukrainiens à fuir leur pays selon l’ONU, et causé plus de 500 milliards d’euros de pertes économiques à l’Ukraine selon une estimation de la ministre ukrainienne de l’Économie.

Un des points importants des négociations porte sur « les garanties de sécurité et la neutralité, le statut dénucléarisé de notre Etat », a déclaré dimanche le président Zelensky à des médias russes.

Ce point « est étudié en profondeur », mais il nécessitera un référendum et des garanties de sécurité, a-t-il prévenu, accusant Vladimir Poutine et son entourage de faire « traîner les choses ».

Le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a cependant tempéré les attentes lundi, en affirmant que les négociations jusqu’ici n’avaient pas produit d’ « avancées significatives ».

Le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov a affirmé qu’une rencontre entre Vladimir Poutine et Volodymyr Zelensky, que ce dernier appelle de ses vœux, serait pour l’heure « contre-productive ». Il l’a conditionnée à la satisfaction des exigences de Moscou dans les négociations, dont la « démilitarisation » et la « dénazification » de l’Ukraine.

A la veille de ces nouveaux pourparlers, la vice-Première ministre ukrainienne Iryna Verechtchouk a indiqué que Kiev avait renoncé à ouvrir des couloirs humanitaires lundi, redoutant de possibles « provocations » des troupes russes.

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