Kirghizstan: un défenseur des droits humains meurt en prison (avocat)

Par Epoch Times avec AFP
25 juillet 2020 14:52 Mis à jour: 25 juillet 2020 15:11

Un défenseur des droits humain, dont la détention au Khirgizstan était devenue un sujet de discorde entre le pays d’Asie centrale et les Etats-Unis, est décédé en prison, a annoncé son avocat samedi.

Le Kirghizstan – ex-république soviétique et loyal allié de la Russie – avait rompu en 2015 un accord de coopération conclu en 1993 avec les Etats-Unis, après que Washington a remis un prix prestigieux au militant Azimjon Askarov, dénonçant une « provocation ».

– Pétitions pour les journalistes emprisonnés Dhondup Wangchen, du Tibet, et Azimjon Askarov, du Kirghizistan, leurs photos sur une table au Comité pour la protection des journalistes, le 20 novembre 2012 à La ville de New York. Photo de Michael Nagle / Getty Images pour le Comité pour la protection des journalistes.

Azimjon Askarov, 69 ans, directeur d’une ONG de défense des droits humains et militant en faveur de la minorité ouzbèke du pays, avait été condamné à la prison à vie en 2010 après des violences ethniques dans le sud du Kirghizstan.

Des preuves montées de toutes pièces

Il a été reconnu coupable d’incitation à la haine raciale et d’avoir participé au meurtre d’un policier, des accusations qu’il niait et que ses partisans dénoncent comme montées de toutes pièces.

Il était « incapable de marcher » à cause d’une maladie, a déclaré son avocat Valérian Vahitov à l’AFP par téléphone samedi, après avoir rendu visite à son client la semaine dernière.

« Personne n’a fait attention à lui. Le système l’a tué », a-t-il affirmé, confirmant la mort du détenu.

« Je lui ai apporté des melons et des pastèques. Je lui ai dit de manger, de tenir, que nous l’aimions tous », a-t-il poursuivi, racontant leur dernière entrevue. « Il pleurait. (Askarov) savait qu’il était en train de mourir et personne n’a levé le petit doigt ».

Askarov a été torturé en détention

En 2016, le Comité des droits de l’Homme de l’ONU a jugé que la détention d’Askarov était arbitraire et qu’il avait été torturé en détention. Mais plusieurs tribunaux kirghizs avaient maintenu sa condamnation.

En 2012, Azimjon Askarov s’était vu attribuer le « Prix international de la liberté de la presse » par le Comité de protection des journalistes (CPJ).

Originaire de la minorité ethnique ouzbèke du pays, Azimjon Askarov s’est longtemps érigé contre la violence policière et la torture dans sa ville natale de Jalal-Abad, un des points principaux des violences ethniques de 2010 suite auxquelles il avait été condamné.

 

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