La Hongrie se retire de l’Eurovision : le concours jugé « trop gay » ?

Par Paul Tourège
30 novembre 2019 14:00 Mis à jour: 30 novembre 2019 14:01

La télévision publique hongroise, qui diffusait le concours jusqu’ici, a annoncé qu’elle préférait désormais soutenir « des productions de qualité créées par des talents hongrois ».

L’an prochain, la Hongrie ne devrait pas présenter de représentant officiel pour la 65édition du concours de l’Eurovision qui aura lieu à Rotterdam, aux Pays-Bas.

Selon le journal britannique The Guardian, cette décision viendrait du fait que les autorités hongroises considèrent que la communauté LGBT est surreprésentée parmi les candidats participant au célèbre concours musical.

Interrogée par les journalistes du Guardian, la télévision publique hongroise MTVA, qui diffusait l’événement jusqu’ici, a expliqué qu’elle comptait désormais consacrer les fonds alloués au programme aux jeunes artistes nationaux.

« Plutôt que de participer au concours de l’Eurovision en 2020, nous soutiendrons directement des productions de qualité créées par des talents hongrois de la pop », a sobrement déclaré le groupe audiovisuel dans un courriel adressé au quotidien britannique.

« Le goût du public est détruit à coups de travestis hurlants et de femmes à barbe » 

La semaine dernière, le gouvernement hongrois a affirmé qu’il n’était pas à l’origine du retrait du concours et que la décision avait été prise par MTVA.

Éditeur d’un magazine favorable au gouvernement de Viktor Orban et habitué des plateaux de télévision locaux, András Bencsik s’est félicité du retrait du concours de l’Eurovision qu’il a comparé à « une flottille homosexuelle ».

« Beaucoup de jeunes pensent que c’est une émission tout public, mais durant ce spectacle, le goût du public est détruit à coups de travestis hurlants et de femmes à barbe », a-t-il ajouté dans des propos relayés par The Guardian.

D’après le site hongrois Index.hu, des sources internes aux médias publics locaux auraient confirmé que la décision de quitter l’Eurovision était liée au fait que la compétition était jugée « trop gay ».

Secrétaire d’État chargé des relations internationales et porte-parole du gouvernement de Viktor Orban, Zoltan Kovacs a énergiquement démenti ces allégations, accusant le Guardian et le site Index.hu de relayer de fausses informations.

« De quoi parlez-vous ? Il s’agit de ragots éhontés propagés par des organes de presse libéraux. Personne au sein du gouvernement hongrois n’a jamais dit que l’Eurovision était ‘trop gay’. […] », a déclaré M. Kovacs sur Twitter ce jeudi, en réponse à un eurodéputé belge ayant relayé l’article du Guardian.

« Cela n’a rien à voir avec le mouvement LGBT »

Dans un billet publié le 28 novembre sur le site About Hungary, le secrétaire d’État a vigoureusement fustigé les médias de masse occidentaux, accusés de se complaire dans la diffusion de fausses informations sur la Hongrie.

« Ils ne pouvaient pas se contenter d’une explication factuelle et raisonnable. Ils avaient besoin de quelque chose d’autre, quelque chose qui favorise les clics et la vente de journaux […] », écrit Zoltan Kovacs.

« Dans un communiqué de presse publié il y a quelques semaines, la télévision publique d’État a pourtant fait part de la véritable raison motivant le retrait du concours de l’Eurovision. Et c’est quelque chose que vous ne trouverez dans aucun des grands médias », poursuit le porte-parole du gouvernement hongrois.

« D’après ce communiqué, MTVA, le groupe qui gère la télévision publique et la radio d’État, réallouera les ressources autrefois consacrées au processus de sélection du candidat hongrois pour l’Eurovision de façon à encourager la carrière des jeunes talents de la pop hongroise. Cela n’a rien à voir avec le mouvement LGBT ou le fait que l’Eurovision soit ‘trop gay’. Il s’agit au contraire d’un changement nécessaire et d’un emploi plus judicieux de ces fonds pour soutenir les talents hongrois », conclut Zoltan Kovacs.

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