« Le dernier rempart de la paix civile est en train de céder »: Philippe de Villiers s’exprime sur la police

Par Sarita Modmesaïb
19 mai 2021 18:55 Mis à jour: 19 mai 2021 20:07

Interrogé sur la situation des policiers en France lors d’une interview sur CNews, Philippe de Villiers a exprimé son opinion et alerté sur les conséquences potentielles.

L’ancien ministre Philippe de Villiers était l’invité, mardi 18 mai, de Laurence Ferrari, dans La Matinale sur CNews.

Venu présenter son dernier ouvrage, Le jour d’après, l’ancien secrétaire d’État à la culture a été interrogé concernant la marche citoyenne prévue mercredi 19 par les policiers devant l’Assemblée nationale.

En effet, la violence à l’encontre des policiers est quotidienne : attaques lors d’interventions à l’image de celle d’Argenteuil où des tirs de mortiers ont visé les policiers, tags menaçants et assassinats d’agents, les meurtres récents de Stéphanie Montfermé au commissariat de Rambouillet et d’Eric Masson, en intervention à Avignon, étant encore bien présents dans les mémoires.

« La police est le dernier rempart de la paix civile, or ce rempart est en train de céder » a estimé Philippe de Villiers qui invoque « trois raisons ».

En premier lieu, il dénonce « une justice dévoyée », où les individus appréhendés sont « aussi vite menottés, aussi vite libérés », ainsi qu’un « état défaillant », prenant l’exemple de l’ancien ministre de l’Intérieur Christophe Castaner qui « s’agenouille moralement devant Assa Traoré ».

Christophe Castaner avait prôné, à la suite du décès d’Adam Traoré, « une sanction » de la police dans des cas avérés de racisme et toléré les nombreuses manifestations « anti-racistes », non autorisées en juin 2020.

Le fondateur du célèbre parc à thème Le Puy du Fou a aussi déploré « une nation absente »« il n’y a plus d’imaginaire collectif » et par voie de conséquence, « plus de cause à défendre ».

Selon M. de Villiers, « la nation est fracturée, elle se désagrège », à l’image des « 200 à 1 000 territoires qui sont en sécession », zones de quasi non-droit où « on envoie la police, les pompiers, les médecins… mais ils se font caillasser ! »

« Attaquer ceux qui nous attaquent »

Opposant la citation du Premier ministre, Jean Castex, « il faut protéger ceux qui nous protègent », Philippe de Villiers rétorque ainsi : « Il faut attaquer ceux qui nous attaquent. »

Il estime ainsi qu’il « faut donner aux policiers le sentiment qu’on est derrière eux, qu’on les soutient », prévenant ainsi des conséquences d’une éventuelle crise policière : « À l’Élysée ils devraient faire attention à ce qu’il ne s’effondre pas, parce qu’ils sont juste derrière ».

Face à ces violences qui mettent en souffrance la police, mais plus largement tous ceux qui sont dépositaires de l’autorité, Philippe de Villiers indique : « Tous les grands corps [de métier, N.d.l.r] sont concernés : les enseignants ne savent plus très bien s’ils doivent se censurer ou pas devant leurs élèves, les militaires font des tribunes pour dire ‘attention au délitement’, les préfets sont sur la sellette et on va les supprimer… nos gouvernants font le contraire de ce qu’ils devraient faire. »

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