Le dirigeant d’une Chine abusée, Jiang Zemin, mort après avoir berné l’Occident

Par Nathan Su
15 décembre 2022 21:58 Mis à jour: 15 décembre 2022 22:04

Au lendemain de la mort de l’ancien chef du Parti communiste chinois (PCC), Jiang Zemin, de nombreux médias et universitaires occidentaux ont, de manière surprenante, fait son éloge en le présentant comme un réformateur. Qu’en était-il vraiment ?

Alors qu’actuellement que le PCC durcit le ton envers l’Occident, un examen des 40 dernières années nous confronte une réalité brutale : la combinaison des manœuvres trompeuses de Jiang Zemin et de l’optimisme des Occidentaux a engendré la plus grande menace qui pèse aujourd’hui sur le monde libre.

Les médias et les universitaires occidentaux ont largement salué l’entrée de la Chine dans l’Organisation mondiale du commerce (OMC) en 2001, sous la conduite de Jiang Zemin. Mais l’histoire nous montre que cette adhésion du régime chinois à l’OMC a été la plus grande erreur jamais commise par les pays démocratiques.

De 2001 à 2021, l’économie chinoise a décuplé. L’économie russe représente aujourd’hui moins d’un dixième de celle de la Chine. En comparant la Chine à toute autre nation à partir de cinq critères fondamentaux il n’est pas difficile d’arriver à la conclusion qu’aujourd’hui le PCC représente la plus grande menace pour la paix jamais connue :

1/ Puissance économique globale
Le PCC représente désormais la deuxième économie mondiale, derrière les États-Unis, si on se fie au PIB. Si on compare le PIB de ces deux nations traités avec la parité du pouvoir d’achat (PPA), le PIB de la Chine (PPA) s’élève à 27,31 billions de dollars, soit environ 18,7% de plus que les 23 billions de dollars des États-Unis, selon les chiffres du rapport 2021 de la Banque mondiale.

2/ Puissance militaire globale
Le PCC possède désormais la deuxième plus grande armée du monde. Le rapport 2022 du Congressional Research Service indique que la marine chinoise a supplanté la marine américaine en nombre de navires de guerre.

3/ Technologie moderne
Le PCC rattrape rapidement le monde occidental au niveau technologique, sous l’impulsion des entreprises américaines qui investissent massivement en Chine.

4/ Population totale sous contrôle central
La Chine compte aujourd’hui une population totale de 1,4 milliard d’habitants, soit la population la plus importante de tous les pays depuis l’origine.

5/ Histoire d’un génocide national
Des recherches ont montré que le PCC a assassiné pas moins de 80 millions de Chinois depuis qu’il a pris le contrôle de la nation en 1949.

Mais comment Jiang Zemin a-t-il fait pour que le monde occidental intègre la Chine au sein de l’OMC ?

L’interview de Jiang Zemin réalisée par Mike Wallace, présentateur et animateur de CBS, en 2000, illustre parfaitement la stratégie adoptée par Jiang Zemin pour berner l’Occident. Au cours de l’interview, Jiang Zemin a récité le discours du président Abraham Lincoln à Gettysburg et a même loué l’idée de Lincoln d’un « gouvernement du peuple, par le peuple, pour le peuple ».

Jiang Zemin a fait croire au monde démocratique que le PCC souhaitait une réforme démocratique et que la Chine finirait par faire partie du monde libre.

Mais Jiang Zemin voulait-il vraiment réformer le PCC et construire un gouvernement populaire fondé sur les idéaux de Lincoln ?

Jiang Zemin a pris la tête du PCC après le massacre de la place Tiananmen en 1989. Deux raisons majeures ont poussé Deng Xiaoping à laisser Jiang Zemin accéder au pouvoir :

– D’une part, la répression orchestrée par Jiang Zemin à l’encontre des médias favorables à une réforme politique en Chine menant vers l’ouverture. En tant que secrétaire du Parti de Shanghai en 1989, Jiang Zemin a ordonné la fermeture du World Economic Herald, le principal journal réformiste en Chine.

La même année Hu Yaobang, l’ancien secrétaire du Parti, un réformiste limogé à force de prêcher l’ouverture, est mort.

La fermeture du Word Economic Herald et la mort de Hu Yaobang, une figure de liberté, ont entraîné les mouvements étudiants de 1989.

– D’autre part Jiang Zemin a personnellement aidé Deng Xiaoping à envoyer des chars sur les étudiants.

Avant que Deng Xiaoping n’envoie l’armée pour procéder à leur répression sanglante, il a d’abord dû limoger le secrétaire général du Parti, Zhao Ziyang, qui comme Hu Yobang était réformiste. Zhao Ziyang avait un allié de taille, le président Wan Li du Congrès du peuple. Mais Wan Li était loin de Pékin, en visite au Canada, à ce moment-là. Pour éviter que Wan Li ne retourne à Pékin en cette période critique, Jiang Zemin a exécuté l’ordre de Deng Xiaoping et a assigné Wan Li à résidence à Shanghai lorsque celui-ci est revenu du Canada.

C’est donc grâce au massacre de Tiananmen que Jiang Zemin s’est imposé comme un acteur majeur du paysage politique chinois en 1989, faisant avorter la réforme politique en cours qui menait la Chine vers plus d’ouverture et l’État de droit. Sans l’aide de Jiang Zemin, Deng Xiaoping aurait eu beaucoup de mal à arrêter la réforme politique chinoise.

Outre le rôle central qu’il a joué dans la répression du mouvement pro-démocratique chinois, Jiang Zemin a également lancé à lui seul la persécution la plus importante de l’histoire chinoise contre un groupe religieux : la persécution du Falun Gong. Enraciné dans la tradition chinoise, le Falun Gong est une pratique de méditation bouddhiste fondée sur trois principes : la vérité, la compassion et la tolérance.

Avant la persécution lancée par Jiang Zemin en juillet 1999, le régime chinois estimait à près de 100 millions le nombre de personnes pratiquant le Falun Gong en Chine.

Alors que Jiang Zemin dirigeait le PCC au plus fort de la persécution de 100 millions de Chinois pour leurs croyances, le monde occidental accueillait la Chine au sein de l’OMC.

Le président Bill Clinton, dans son discours prononcé à l’université Johns Hopkins en 2000 pour inciter le Congrès américain à accorder à la Chine des relations commerciales permanentes de qualité, a déclaré ce qui suit :

« En adhérant à l’OMC, la Chine n’accepte pas simplement d’importer davantage de nos produits, elle accepte d’importer l’une des valeurs les plus chères à la démocratie : la liberté économique. Plus la Chine libéralisera son économie, plus elle libérera le potentiel de son peuple – son initiative, son imagination, son remarquable esprit d’entreprise. Et lorsque les individus auront le pouvoir, non seulement de rêver mais de réaliser leurs rêves, ils exigeront d’avoir davantage voix au chapitre. »

Si l’on considère les deux dernières décennies et la décision d’autoriser la Chine à rejoindre l’OMC, on peut dire que Jiang Zemin a escroqué les dirigeants occidentaux en leur faisant croire qu’après avoir enrichi la Chine, elle entamerait tôt ou tard sa propre réforme politique et finirait par rejoindre le monde libre.

Quel vœu pieux !

Pourquoi le PCC n’a-t-il jamais entamé de réforme politique ?

Une façon simple de voir les choses est d’examiner le montant total des investissements en provenance de l’Occident après l’adhésion de la Chine à l’OMC. Le total des investissements directs des seuls États-Unis en Chine a atteint près de 120 milliards de dollars en 2021. Le total des investissements directs de l’ensemble du monde occidental se chiffre en centaines de milliards.

En quoi des centaines de milliards de dollars apportés par l’Occident peuvent-ils aider un régime communiste ?

Pendant la guerre froide opposant l’Union soviétique au monde libre, si l’Occident avait investi des centaines de milliards de dollars en sa faveur, l’Union soviétique se serait-elle jamais effondrée ? Aurait-il été possible pour le système politique de l’Union soviétique de faire émerger un leader réformateur comme Mikhail Gorbatchev ?

L’Occident doit regarder les choses en face : Jiang Zemin n’a jamais voulu de réforme politique en Chine, il voulait extraire le maximum de ressources possibles du monde libre pour renforcer le PCC et, hélas, l’Occident s’est laissé faire.

Les opinions exprimées dans cet article sont celles de l’auteur et ne reflètent pas nécessairement celles d’Epoch Times.

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