Le monde accro aux fossiles examine les solutions contre le réchauffement

Par Epoch Times avec AFP
21 mars 2022 06:55 Mis à jour: 21 mars 2022 06:57

Au moment où la guerre en Ukraine met en lumière des économies accros aux hydrocarbures, 195 pays commencent lundi l’approbation d’un rapport sur les scénarios pouvant permettre de limiter le réchauffement de la planète et ses effets dévastateurs.

Après plus d’un siècle et demi de développement économique consacrant les énergies fossiles, le monde a gagné environ +1,1°C en moyenne par rapport à l’ère pré- industrielle, multipliant déjà canicules, sécheresses, tempêtes ou inondations dévastatrices.

Le nouveau rapport des experts climat de l’ONU (Giec) sur les solutions pour réduire les émissions, qui sera publié le 4 avril à l’issue de deux semaines d’âpres discussions en ligne et à huis clos, « va peindre un tableau peu réjouissant de notre addiction aux énergies fossiles », estime Stephen Cornelius, de WWF, qui a un siège d’observateur des négociations.

Dans le premier volet de son rapport publié en août 2021, le Giec pointait du doigt l’accélération du réchauffement, prédisant que le seuil de +1,5°C par rapport à l’ère pré- industrielle -objectif le plus ambitieux de l’accord de Paris- pourrait être atteint déjà autour de 2030.

« Recueil de la souffrance humaine »

Le deuxième, fin février, qualifié de « recueil de la souffrance humaine » par le patron de l’ONU, dressait un tableau plus que sombre des impacts passés, présents et futurs sur la population et les écosystèmes, soulignant que retarder l’action réduisait les chances d’un « avenir vivable ».

Le troisième opus va se pencher sur les chemins possibles pour freiner le réchauffement, en déclinant les possibilités par grands secteurs (énergie, transport, industrie, agriculture…) sans oublier les questions d’acceptabilité sociale et la place des technologies comme le captage et le stockage du carbone.

-De hautes vagues s’écrasent sur la plage de Saint-Benoît, à l’est de l’île de La Réunion dans l’océan Indien français, avant le passage du cyclone Emnati, sur l’île de La Réunion, 20 février 2022. Photo de Richard BOUHET / AFP via Getty Images.

« On parle de transformation de grande ampleur de tous les grands systèmes: énergétiques, de transports, d’infrastructures, de bâtiments, agricole et alimentaire », a expliqué à l’AFP l’économiste du climat Céline Guivarch, une des auteurs du rapport.

Atteindre la neutralité carbone à l’horizon 2050

Des transformations majeures qu’il faut « enclencher dès maintenant » si on veut pouvoir atteindre la neutralité carbone à l’horizon 2050, a-t-elle ajouté, soulignant qu’il n’est « jamais trop tard pour agir » et éviter le pire.

Un pompier contrôle les incendies de forêt indigène à Paraje Uguay, Corrientes, Argentine le 22 février 2022 près du parc national d’Ibera. Photo de JUAN MABROMATA/AFP via Getty Images.

Ces questions qui touchent à l’organisation même de nos modes de vie, de consommation et de production risquent d’entraîner de vives discussions au cours de ces deux semaines où les 195 Etats vont passer au crible ligne par ligne, mot par mot, le « résumé pour les décideurs », sorte de condensé des milliers de pages du rapport scientifique.

Dans un contexte rendu encore plus « inflammable » par l’invasion de l’Ukraine par la Russie, note Alden Meyer, analyste au centre de réflexion E3G, qui s’attend à des prises de parole autour du conflit.

Sur le front du climat, il espère qu’« à long terme », cette guerre « donnera plus d’élan et d’impulsion au besoin de sortir du gaz et du pétrole en général ».

« Nous savons ce que nous devons faire, et depuis longtemps »

« C’est un rapport crucial publié à un moment crucial où les Etats, les entreprises et les investisseurs recalibrent leurs plans pour accélérer la sortie rapide des énergies fossiles et la transition vers des systèmes alimentaires durables et plus résilients », commente de son côté Kaisa Kosonen, de Greenpeace.

« Maintenant plus que jamais, le Giec doit fournir des outils concrets et pratiques pour l’humanité, qui est à un carrefour ».

Alors que selon l’ONU, les engagements actuels des États, s’ils étaient respectés, mèneraient vers un réchauffement « catastrophique » de +2,7°C, les signataires de l’accord de Paris sont appelés à renforcer leurs ambitions de réduction d’émissions de gaz à effet de serre d’ici la conférence sur le climat de l’ONU COP27, en Egypte en novembre.

« Nous savons ce que nous devons faire, et depuis longtemps (…) Nos dirigeants doivent nous sortir des énergies fossiles », insiste Taryn Fransen, du World Resources Institute. « Ils le feront, ou pas ».

 

Soutenez Epoch Times à partir de 1€

Comment pouvez-vous nous aider à vous tenir informés ?

Epoch Times est un média libre et indépendant, ne recevant aucune aide publique et n’appartenant à aucun parti politique ou groupe financier. Depuis notre création, nous faisons face à des attaques déloyales pour faire taire nos informations portant notamment sur les questions de droits de l'homme en Chine. C'est pourquoi, nous comptons sur votre soutien pour défendre notre journalisme indépendant et pour continuer, grâce à vous, à faire connaître la vérité.