Le pape invite les jeunes Congolais à être « acteurs » de l’avenir du pays

Par Epoch Times avec AFP
2 février 2023 14:15 Mis à jour: 2 février 2023 15:52

Accueilli dans une ambiance surchauffée jeudi dans le grand stade de Kinshasa, le pape François a invité les jeunes à être « acteurs » de l’avenir de la République démocratique du Congo (RDC), en proie au chômage et à des violences endémiques.

Au rythme des tambours, des chants et des danses traditionnelles, le chef spirituel de l’Eglise catholique a fait une entrée digne d’une rock star au stade des Martyrs à bord de sa « papamobile », saluant et bénissant la foule sur fond d’une sono endiablée.

Plus de 65.000 personnes, selon les organisateurs, ont participé à cette rencontre, avides de message de paix dans ce pays très catholique rongé par des exactions meurtrières à l’est.

Face au « tribalisme » et à « l’individualisme », François a appelé les fidèles à privilégier la « communauté », les invitant à prendre leur voisin par la main puis à faire silence en pensant « à des personnes qui les ont offensés ».

Les jeunes : acteurs d’une histoire plus grande

Le pape a aussi vilipendé la corruption, un problème aigu en RDC, disant à la foule : « Tous ensemble disons : pas de corruption ! »

« Tu es indispensable et responsable de ton Église et de ton pays. Tu appartiens à une histoire plus grande qui t’appelle à être acteur », a-t-il lancé alors que les conflits, le chômage et les luttes de pouvoir assombrissent l’avenir de la RDC, où environ 60% des habitants ont moins de 20 ans.

Dans les tribunes, des milliers d’adolescents, étudiants mais aussi des parents chantaient en frappant des mains, sous une chaleur intense. Beaucoup étaient vêtus de T-shirts, chemises ou casquettes à l’effigie de Jorge Bergoglio, premier pape à visiter le pays depuis Jean Paul II en 1985.

« Le M23 tue une multitude d’entre nous à l’est, j’aimerais que tout cela s’arrête car ça dure depuis trop longtemps », a confié à l’AFP Sheila Mangumbu, 21 ans, en référence au groupe rebelle accusé par le gouvernement d’être soutenu par le Rwanda.

(Photo : TIZIANA FABI/AFP via Getty Images)

Très attendue, cette visite entourée d’une immense ferveur a été marquée mercredi par une séquence chargée d’une lourde émotion lors de laquelle le pape François a lancé un « vibrant appel » devant les « cruelles atrocités » perpétrées dans l’est du pays, après avoir entendu les témoignages de victimes.

« Vos larmes sont mes larmes, votre souffrance est ma souffrance », s’est exprimé le pape, qui entend attirer l’attention sur les drames frappant certaines « périphéries » du monde.

Le souverain pontife s’est également « indigné » de « l’exploitation, sanglante et illégale, de la richesse » de la RDC, où les violences de groupes armés ont tué des centaines de milliers de personnes et jeté des millions d’autres sur les routes.

Il devait lui-même se rendre dans l’est du pays, à Goma, mais cette étape a été supprimée en raison des risques pour sa sécurité.

Malgré l’influence croissante des Églises évangéliques depuis les années 1990, l’Église catholique conserve un rôle majeur dans l’éducation, la culture, la politiques ou la tenue des infrastructures socio-sanitaires en RDC, où elle a souvent fait office de contre-pouvoir.

Le pape de 86 ans, qui se déplace en chaise roulante en raison de douleurs au genou, doit rencontrer en fin de matinée le Premier ministre Jean-Michel Sama Lukonde à la nonciature apostolique, « ambassade » du Saint-Siège en RDC.

Puis il se rendra en milieu d’après-midi à la cathédrale Notre-Dame du Congo, construite en 1947, où il prononcera un discours devant des prêtres et religieux.

Comme à son habitude lors de ses voyages, le jésuite argentin terminera cette troisième journée de visite par une rencontre privée avec des membres de la Compagnie de Jésus.

Mercredi, le pape avait célébré une messe en plein air qui a, selon les autorités, rassemblé plus d’un million de fidèles, sur un aéroport de l’est de la capitale.

Il s’agit du quarantième voyage international du chef de l’Église catholique depuis son élection en 2013, le cinquième sur le continent africain.

Vendredi, il rejoindra Juba, capitale du Soudan du Sud, plus jeune État du monde et parmi les plus pauvres de la planète.

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