Les autorités dissimulent la gravité de la réapparition du virus à Pékin et dans la province voisine

Par Nicole Hao
2 juillet 2020 16:04 Mis à jour: 2 juillet 2020 16:04

Les autorités de Pékin ont sous-déclaré le nombre de patients diagnostiqués, selon des documents divulgués par le seul hôpital de la ville désigné pour le traitement des patients atteints de Covid-19.

La Ville affirme que la deuxième vague est sous contrôle et qu’une seule structure suffirait. Mais le journal Epoch Times a déjà obtenu des documents des autorités municipales qui montrent que les services sanitaires exigent que les hôpitaux locaux préparent des lits supplémentaires en prévision d’une augmentation du nombre de patients atteints du Covid-19.

En outre, un document émanant des autorités d’un comté de la province voisine du Hebei, où l’épidémie s’est depuis propagée, souligne que les informations sur l’épidémie locale doivent être tenues secrètes.

Les documents confidentiels proviennent d’une source fiable ayant accès aux bases de données du gouvernement.

Publiquement, les autorités du Hebei n’ont confirmé aucune nouvelle infection, mais ont imposé des mesures de confinement à environ un demi-million d’habitants.

CORONAVIRUS : CE QUE VOUS DEVEZ SAVOIR

Pendant ce temps, les autorités ont annoncé la venue d’autres patients atteints du virus du PCC*, également nommé le coronavirus de Wuhan, à Pékin.

Pour empêcher la propagation du virus, la Ville a lancé une série de règles strictes.

La commission municipale de la santé de Pékin a déclaré dans un document interne du 24 juin : « Toutes les chambres des patients [dans les hôpitaux] doivent être fermées à clé 24 heures sur 24 […] À l’exception des diagnostics ou des traitements nécessaires, les patients ne sont pas autorisés à quitter la zone des patients. » La commission a ajouté qu’aucun visiteur ne sera autorisé à voir les patients dans les hôpitaux pour le moment.

Le Centre médical d’urgence de Pékin, une division de la commission de la santé, a déclaré dans un document interne daté du 22 juin que le personnel médical de Pékin qui s’est rendu dans le Hubei pour soutenir ses efforts de lutte contre l’épidémie ne sera pas autorisé à revenir à Pékin pour le moment. En outre, les écoliers doivent contrôler leur température corporelle tous les matins, midi et après-midi.

Rapport partiel

Xu Hejian, porte-parole de la Ville de Pékin, a déclaré lors d’une conférence de presse le 30 juin que le total du nombre d’infections de cette deuxième vague a atteint 325 patients diagnostiqués et 27 porteurs asymptomatiques. Cette résurgence a commencé à la mi-juin, selon les autorités.

Mais Ma Yanfang, directeur du bureau médical du seul hôpital Ditan de Pékin désigné pour la lutte contre le Covid, a admis que les 300 lits de l’établissement pour les patients atteints du virus n’étaient pas suffisants et a récemment aménagé environ 180 lits supplémentaires, lors d’une interview accordée le 30 juin à un journal d’État, Health News.

Les 18 et 19 juin, l’hôpital Ditan a transféré tous ses patients exempts du Covid vers d’autres hôpitaux et ne traite depuis que les patients Covid.

Le journal Epoch Times a obtenu des documents internes de l’hôpital Ditan qui présentent une synthèse quotidienne des résultats des tests d’acide nucléique effectués au mois de juin pour différentes dates.

Par exemple, le 19 juin, l’hôpital a testé 773 personnes et 246 d’entre elles se sont révélées porteuses. Le rapport a noté que les 246 patients étaient tous traités à l’hôpital.

Cependant, la commission de la santé de Pékin n’a annoncé que 22 patients nouvellement diagnostiqués pour le 19 juin, avec un total cumulé de 205 infections depuis le 11 juin.

La Ville de Pékin a annoncé le 14 juin que 79 établissements médicaux de la ville allaient effectuer des tests Covid-19. L’hôpital Ditan compte à lui seul plus de diagnostics positifs que ce qui est officiellement annoncé, le nombre réel de diagnostics pour l’ensemble de la ville est probablement beaucoup plus élevé, étant donné la probabilité d’un plus grand nombre de résultats positifs sur d’autres sites de test.

Selon un autre rapport interne, le 17 juin, l’hôpital Ditan a enregistré que son service de consultations externes a testé 288 personnes, dont 26 ont été testées positives au Covid-19. Trois autres ont été désignées comme porteuses asymptomatiques ; les autorités chinoises les comptent dans un décompte séparé.

Dans son service d’hospitalisation, l’hôpital a diagnostiqué 83 patients atteints du Covid-19 le 17 juin, ce qui signifie que l’hôpital a diagnostiqué un total de 109 porteurs du Covid ce jour-là.

Cependant, la ville n’a annoncé que 21 patients nouvellement diagnostiqués le 17 juin.

D’autres rapports obtenus par le journal Epoch Times ne montrent que des données pour le service d’hospitalisation, avec 15 patients positifs le 13 juin, 27 positifs le 14 juin, 27 positifs le 15 juin et huit positifs le 18 juin.

Les autorités ont annoncé un total de 36 diagnostics confirmés dans la ville le 13 juin, 36 le 14 juin, 27 le 15 juin et 25 le 18 juin. Étant donné qu’il y avait probablement plus de cas positifs provenant du seul service de consultation externe de Ditan, la ville a probablement aussi sous-estimé les données pour ces dates.

Tests à grande échelle

La Ville a commencé à exiger que certains résidents subissent des tests d’acide nucléique, notamment ceux qui ont récemment visité le marché alimentaire de Xinfadi – que les autorités ont désigné comme étant la source de la dernière épidémie – ou ceux qui vivent dans des quartiers proches du marché.

Les résidents se sont plaints de ces tests. Un travailleur migrant de Pékin qui prévoyait retourner dans sa ville natale a passé un test le 24 juin, car les autorités empêchent actuellement les gens de quitter Pékin à moins de présenter un résultat négatif à un test d’acide nucléique effectué au cours des sept derniers jours.

Un agent des services médicaux prélève un échantillon sur une résidente dans une station de test Covid-19 à Pékin, en Chine, le 30 juin 2020. (Lintao Zhang/Getty Images)

Le travailleur a déclaré à l’édition chinoise du journal Epoch Times dans une interview téléphonique qu’il n’avait pas encore reçu le résultat du test le 27 juin et qu’il avait dû dormir dans la gare pendant qu’il attendait.

Le travailleur a expliqué qu’il craignait que l’hôpital où il avait été testé ne lui envoie pas le résultat dans les sept jours – ce qui aurait fait expirer le résultat du test.

Wang Tianhe, résident de Pékin, a également déclaré avoir passé un test le 22 juin sans en avoir reçu le résultat le 27 juin. M. Wang a besoin du résultat du test pour continuer à travailler.

Les autorités ont exigé des travailleurs de certains secteurs professionnels, tels que la restauration et le courrier, qu’ils présentent un résultat négatif au test d’acide nucléique avant d’aller travailler.

Confinement

Le Hebei est la province qui entoure Pékin. Après la résurgence du virus au mois de juin, le Hebei n’a depuis annoncé que 12 patients diagnostiqués dans toute la province. Le 27 juin, les autorités de la province n’ont signalé aucune nouvelle infection, mais ont fermé le comté d’Anxin pour empêcher le virus de se propager.

L’agence de presse publique Xinhua a rapporté que tous les résidents d’Anxin, à l’exception des personnes très malades qui doivent être soignées dans les hôpitaux ou du personnel qui doit faire respecter les règles de confinement, doivent rester chez eux.

Une seule personne de chaque foyer est autorisée à sortir une fois par jour pour acheter des produits de première nécessité.

Selon les statistiques officielles du Hebei, Anxin comptait environ 458 000 habitants en 2018.

Les autorités locales ont gardé le silence sur l’épidémie, malgré des mesures strictes.

Le journal Epoch Times a obtenu un document interne publié par les autorités du comté d’Anxin le 13 juin, dans lequel elles ordonnent à tous les fonctionnaires de contrôler étroitement l’opinion publique et de ne pas divulguer d’informations relatives à l’épidémie. « Toutes les informations relatives à l’épidémie ne peuvent être publiées que par les autorités provinciales », selon le document.

Un document interne qui détaille les tests obligatoires destinés aux « groupes clés » de la province du Hebei. (Fourni au journal Epoch Times)

Une autre série de documents internes obtenus par le journal Epoch Times montre que la province du Hebei a également ordonné des tests à grande échelle auprès des habitants.

Dans un avis du 24 juin, les autorités provinciales ont demandé à ce que les « groupes clés » soient testés deux fois en trois jours. Ces groupes comprennent les enseignants, les étudiants, les nouveaux patients de chaque hôpital local, les personnes récemment arrivées dans le Hebei, les personnes qui travaillent dans des environnements où les travailleurs sont physiquement proches les uns des autres, etc.

* Epoch Times désigne le nouveau coronavirus, responsable de la maladie du covid-19, comme le « virus du PCC », car la dissimulation et la mauvaise gestion du Parti communiste chinois (PCC) ont permis au virus de se propager dans toute la Chine et de créer une pandémie mondiale.

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