Les Canadiens libérés de la « diplomatie des otages » de la Chine

Par Epoch Times avec AFP
25 septembre 2021 15:15 Mis à jour: 25 septembre 2021 20:35

L’un est un spécialiste de la Corée du Nord, l’autre un ancien diplomate: Michael Spavor et Michael Kovrig, les deux Canadiens accusés d’espionnage ont été libérés et rentrent chez eux samedi, mettant fin à une amère dispute diplomatique de trois ans.

La directrice financière du géant chinois des télécoms Huawei, Meng Wanzhou, a dans le même temps pris le chemin du retour depuis Vancouver, dans ce qui a été appelé la « diplomatie des otages ».

 Michael Spavor spécialiste de la Corée du Nord

Spécialiste de la Corée du Nord, Michael Spavor parle couramment le coréen et ses relations à Pyongyang vont jusqu’au sommet.

Rare Occidental à avoir ses entrées dans les hautes sphères du pouvoir nord-coréen, ce quadragénaire joue depuis une décennie les entremetteurs entre les autorités de ce pays isolé et des hommes d’affaires, organisations et touristes étrangers.

Organise les visites en Corée du Nord de Dennis Rodman

Il avait notamment organisé les visites en Corée du Nord de Dennis Rodman, lors desquelles l’ex-gloire des Chicago Bulls avait scellé une surprenante amitié avec le numéro un Kim Jong Un, lui chantant même « Joyeux anniversaire » lors d’un match de gala.

Une opération rendue possible par la proximité entre le Canadien et le leader nord-coréen: nombre de photos montrent les deux hommes tout sourire en train de se serrer la main ou de partager cigarettes et boissons à bord d’un bateau.

Se passionne pour la Corée du Nord

Originaire de Calgary dans la province de l’Alberta (ouest du Canada), Michael Spavor, 45 ans, a commencé à se passionner pour la Corée du Nord lors d’un séjour à Séoul, en Corée du Sud, à la fin des années 1990.

Quelques années plus tard, en 2005, il séjourne plusieurs mois dans la capitale nord-coréenne en travaillant pour une association canadienne. Depuis lors et jusqu’à son arrestation fin 2018, il ne cesse d’effectuer des allers-retours à Pyongyang.

Ville chinoise de Dandong

Michael Spavor était basé principalement dans la ville chinoise de Dandong, principal point de passage entre les deux pays, où il a été jugé mi-mars.

Jusqu’à son arrestation, cet homme qui parle couramment coréen, servait d’intermédiaire pour des entreprises étrangères souhaitant s’établir dans le pays.

Pékin lui reprochait d’avoir fourni des secrets d’Etat à son compatriote Michael Kovrig, arrêté comme lui en décembre 2018.

Ancien diplomate en poste à Pékin, le Canadien Michael Kovrig travaille comme conseiller pour le centre de réflexion International Crisis Group jusqu’à son arrestation le 10 décembre 2018.

Diplomate de carrière âgé de 49 ans

Il apporte son expertise sur la Chine et publie périodiquement des analyses géopolitiques pour certains médias spécialisés.

Diplômé en relations internationales, ce diplomate de carrière âgé de 49 ans a été arrêté alors qu’il était en congé sabbatique.

Il avait auparavant travaillé à l’ambassade du Canada à Pékin, à Hong Kong ainsi que pour les Nations unies. Il parle mandarin et est décrit par son entourage comme quelqu’un de réservé.

Pour garder le moral, il dévorait des livres, notamment de philosophie mais aussi « des biographies de gens qui ont traversé le même type d’épreuves que lui », racontait en décembre à l’AFP sa femme Vina Nadjibulla, qui vit à Toronto.

Dans une cellule de moins de 10 m2

Né d’une mère tchèque et d’un père hongrois, ce fan de Leonard Cohen et des rockeurs britanniques Sisters of Mercy chantait aussi pour passer le temps — dans sa jeunesse il a brièvement fait partie d’un groupe punk.

Michael Kovrig était détenu dans une cellule de moins de 10 m2, selon des informations de presse, où il s’efforçait de faire 7.000 pas par jour, selon son épouse.

Durant les six mois qui ont suivi leur arrestation, MM. Kovrig et Spavor ont subi des heures d’interrogatoire et étaient contraints de dormir la lumière allumée, ont raconté à l’AFP plusieurs personnes au fait de l’affaire.

 

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