Les enfants du journaliste Khashoggi « pardonnent » à ses assassins saoudiens

Par Epoch Times avec AFP
22 mai 2020 15:26 Mis à jour: 22 mai 2020 16:34

Les enfants du journaliste saoudien Jamal Khashoggi ont déclaré vendredi qu’ils « pardonnaient » aux assassins de leur père, une annonce qui devrait permettre aux accusés d’échapper à la peine de mort, selon des analystes.

Jamal Khashoggi, critique du régime saoudien après en avoir été proche, a été assassiné et son corps découpé en morceaux le 2 octobre 2018 dans le consulat d’Arabie saoudite à Istanbul où il s’était rendu pour récupérer un document, selon la Turquie.

« Nous, les enfants du martyr Jamal Khashoggi, annonçons que nous pardonnons à ceux qui ont tué notre père », a écrit sur Twitter Salah Khashoggi, fils aîné de l’ancien collaborateur du quotidien américain Washington Post.

Salah Khashoggi, vit en Arabie saoudite

Les autorités saoudiennes n’ont pas réagi à cette annonce de Salah Khashoggi, qui vit en Arabie saoudite et a toujours nié un quelconque arrangement financier avec le pouvoir.

Pour Ali Shihabi, auteur et analyste saoudien proche du gouvernement, « cela signifie principalement que les assassins éviteront la peine capitale puisque c’est un droit que la famille détient par le pardon », selon la charia, la loi islamique.

« Selon la charia appliquée en Arabie saoudite, les meurtriers ne seront pas exécutés », a renchéri l’analyste Nabeel Nowairah sur Twitter.

 

Selon Hatice Cengiz personne n’a le droit de pardonner

Mais pour la fiancée turque de Jamal Khashoggi, Hatice Cengiz, qui mène une campagne internationale contre les responsables saoudiens, « personne n’a le droit de pardonner. Nous ne pardonnerons ni aux tueurs, ni à ceux qui ont ordonné le meurtre. »

A l’issue d’un procès opaque en Arabie saoudite, cinq Saoudiens ont été condamnés à mort et trois condamnés à des peines de prison pour l’assassinat de Khashoggi. Onze personnes avaient été inculpées au total.

Salah Khashoggi critiquait les opposants

Par le passé, Salah Khashoggi avait déjà assuré avoir « pleinement confiance » dans le système judiciaire saoudien, critiquant les opposants qui, selon lui, cherchaient à exploiter cette affaire.

-Salah Khashoggi, le fils du journaliste saoudien assassiné Jamal Khashoggi, et ses proches reçoivent des personnes en deuil dans une salle d’événements dans la ville côtière saoudienne de Djeddah le 16 novembre 2018. Photo par Amer HILABI / AFP via Getty Images.

En avril 2019, le Washington Post avait assuré que les quatre enfants du journaliste assassiné, y compris Salah, avaient reçu des maisons d’une valeur de plusieurs millions de dollars et étaient payés des milliers de dollars par mois par les autorités. La famille avait alors démenti.

Les autorités de Ryad ont affirmé qu’il avait été commis par des agents saoudiens ayant agi seuls et sans ordre de hauts dirigeants.

 MBS nie avoir eu connaissance du meurtre

Le prince héritier Mohammed ben Salmane, surnommé MBS, a été désigné par des responsables turcs et américains comme le commanditaire du meurtre. Il a dit plus tard assumer, en tant que dirigeant, la responsabilité du meurtre, niant cependant en avoir eu connaissance avant qu’il ne soit commis.

Fin mars, la justice turque a lancé des poursuites contre vingt personnes dont deux proches de MBS, l’ex-conseiller Saoud al-Qahtani et l’ancien numéro deux du renseignement, le général Ahmed al-Assiri.

Le premier a fait l’objet d’une enquête mais n’a pas été inculpé « en raison de preuves insuffisantes » et le second, mis en accusation, a été acquitté pour les mêmes motifs, selon le parquet saoudien. Les deux hommes ont été officiellement évincés du cercle politique du prince héritier.

« Pardonner ne signifie pas exonérer l’auteur (du crime) », a estimé Alia al-Hathloul.

https://www.epochtimes.fr/arabie-saoudite-des-arrestations-recentes-dans-le-milieu-de-lislamisme-radical-ouvrent-la-voie-a-des-reformes-profondes-144344.html

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