Les praticiens du «bien-être» bannis de Doctolib, leur présidente inquiète: «On est en train de limiter notre liberté»

Par Emmanuelle Bourdy
28 octobre 2022 10:37 Mis à jour: 28 octobre 2022 10:37

En août dernier, une polémique avait enflé après la découverte de praticiens de médecine alternative sur Doctolib. Deux mois plus tard et après six semaines de consultations auprès de 40 acteurs, la plateforme a annoncé le bannissement des professions non réglementées, soit presque 6000 professionnels. Alexandra Attalauziti, la présidente du syndicat des professionnels de la naturopathie, regrette ce choix.

La plateforme des rendez-vous médicaux Doctolib a annoncé, ce mercredi 26 octobre, qu’elle allait « se recentrer exclusivement » sur les soignants « référencés par les autorités ». Par conséquent, 5700 « praticiens du bien-être » ne pourront plus utiliser ce service d’ici les six prochains mois, ainsi que l’a indiqué son président Stanislas Niox-Chateau. Alexandra Attalauziti, qui déplore cette nouvelle, en appelle à la concertation avec les pouvoirs publics.

« C’est quoi la prochaine étape ? »

Les naturopathes, énergéticiens, sophrologues, hypnothérapeutes et autres professionnels du domaine « bien-être », ont un délai de « six mois pour trouver une autre solution », ayant été avertis de la résiliation de leurs contrats noués avec la plateforme Doctolib. Pour Stanislas Niox-Château, même si ces « activités de bien-être ont leur place et sont légales », elles ne sont toutefois pas « encadrées » et il déplore le fait qu’il n’y ait « aucun moyen de vérifier le niveau de qualification » de ces praticiens.

« Je suis déçue, parce que je pense que ça aurait été le bon moment pour qu’on essaye d’un peu mieux organiser les métiers du bien-être et être soutenus par les organisations gouvernementales », a indiqué sur Apolline Matin, ce 27 octobre, Alexandra Attalauziti, réagissant à la récente décision de Doctolib. Elle est persuadée que ces professionnels non réglementés vont, par conséquent, connaître une baisse de leur chiffre d’affaires dans les prochains mois.

« C’est quoi la prochaine étape ? » s’inquiète-t-elle. « Nous sommes des professionnels, on n’a même plus le droit de décider sur quel annuaire on communique sur notre exercice. On est en train de limiter notre liberté. Je pense que ce n’est pas à Doctolib de prendre de décision, c’est au ministère, et rapidement », lance-t-elle. Elle craint que d’autres annuaires prennent la même décision, « et donc on va peut-être se retrouver avec 15.000 professionnels sur le carreau dans un an et ça c’est hors de question », conclut-elle sur RMC ce jeudi.

« Mettre en avant des professionnels qui ne mettent pas la santé en danger des usagers »

Sur BFMTV en août dernier, Alexandra Attalauziti avait expliqué à propos de la naturopathie : « On n’est pas une alternative à la médecine », poursuivant : « Nous ne sommes pas des professionnels soignants, on ne se revendique pas du monde médical ou paramédical. » Elle avait précisé que les naturopathes travaillent « de manière complémentaire » avec les médecins, car, selon elle, « un naturopathe connaît ses limites d’exercice, c’est un professionnel du bien-être qui accompagne l’usager pour conserver une bonne hygiène vitale et une bonne santé ».

La présidente du syndicat des professionnels de la naturopathie admet par ailleurs qu’il faut « mettre en avant des professionnels qui ne mettent pas la santé des usagers en danger ». « Les instances gouvernementales ont une obligation d’organiser et la formation et nos métiers pour éloigner tous ces pseudo-professionnels qui risquent de mettre en danger les usagers », avait-elle pointé.

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