Les services de renseignement chinois: une menace que les États-Unis ignorent

Ils connaissent votre nom. Ils ont votre numéro de sécurité sociale

Par Hannah Ng & Jan Jekielek
1 octobre 2022 09:59 Mis à jour: 1 octobre 2022 10:11

Selon l’économiste, expert de la Chine et auteur Clyde Prestowitz, les États-Unis ne prête aucune attention à la menace croissante que représentent les services de renseignement chinois.

« Dans les relations entre les États-Unis et la Chine, il y a une chose qui me dérange : les Américains ne savent pas jusqu’où les Chinois sont prêts à aller pour obtenir des renseignements », explique M. Prestowitz lors de l’émission American Thought Leaders d’EpochTV, diffusée le 20 septembre.

Il a également évoqué le récent article d’Epoch Times sur l’achat par une entité chinoise de terres agricoles situées près d’une base de l’armée de l’air américaine dans le Dakota du Nord.

« Les Chinois ont acheté des terres près de nos bases militaires. Ils n’achètent pas ces terres pour y faire pousser du blé. Ils veulent surveiller nos bases », déclare-t-il.

Parallèlement, le régime chinois consacre d’énormes ressources aux activités de renseignement, selon M. Prestowitz, autrefois conseiller auprès du secrétaire au Commerce sous l’administration Reagan. Il dirige actuellement l’Economic Strategy Institute.

« Il y a eu une figure, un nombre lancé la semaine dernière, à savoir que la Chine dépense plus d’argent pour la sécurité intérieure qu’elle ne le fait pour son armée, sa marine et son service de sécurité militaire. En fait, tous les efforts déployés en matière de sécurité intérieure servent à recueillir des renseignements. »

« La Chine a rassemblé des millions, peut-être des milliards de données classifiées. Ils connaissent donc votre nom. Ils ont votre numéro de sécurité sociale. »

Les entreprises américaines sont soumises à Pékin

Dans son livre, intitulé « The World Turned Upside Down : America, China, and the Struggle for Global Leadership » [Le monde à l’envers : les États-Unis, la Chine et la lutte pour le pouvoir au niveau mondial, ndt.], M. Prestowitz met en évidence un autre défi posé par la Chine : assujettir les entreprises américaines à Pékin. Il a cité l’exemple d’Apple Corporation.

À la fin des années 1990, Apple a déplacé ses installations de production depuis la Californie vers la Chine pour profiter d’une main-d’œuvre bon marché, a expliqué M. Prestowitz. Rien de surprenant à cela, puisque le régime chinois « offrait des terrains gratuits, pas d’impôts pendant 25 ans, services d’utilité publique à moitié prix ».

Le résultat, poursuit-il, est que « la Chine peut contraindre Apple à faire tout ce qui lui plaît. Et donc Apple a, d’une certaine manière, été pris en otage politiquement par la Chine ».

Ce qui limite le pouvoir du gouvernement américain sur Apple. « Lorsque Apple témoigne devant le Congrès ou fait du lobbying auprès d’entités gouvernementales américaines, Apple se présente comme une entreprise américaine, mais les responsables se doivent de garder à l’esprit qu’elle est, d’une certaine manière, davantage soumise à Pékin qu’à [Washington]. »

Il y a non seulement Apple, mais aussi d’autres entreprises, précise l’auteur – dont General Electric, General Motors, Boeing et d’autres grandes entreprises de fabrication. Autant de compagnies fortement tributaires de la Chine, et « toutes sont soumises à la coercition exercée par le Parti communiste chinois ».

« Le F-35 [de Lockheed Martin] compte un composant fabriqué en Chine. Cela indique l’ampleur, le degré de présence des produits fabriqués en Chine. »

« La Californie et de nombreux autres États encouragent fortement le développement des panneaux solaires. Où sont fabriqués tous les panneaux solaires ? En Chine ! »

Stimuler la production américaine, réduire la dépendance à l’égard de la Chine

Pour contrer la menace exercée par le régime chinois, M. Prestowitz suggère de mettre en place une politique industrielle qui permettrait de stimuler la production américaine, tout en réduisant la dépendance des États-Unis à l’égard de la Chine.

Selon lui, le CHIPS and Science Act récemment adopté, qui allouera 280 milliards de dollars de subventions, d’allégements fiscaux et de bourses de recherche pour soutenir l’industrie nationale des semi-conducteurs, pourrait jouer ce rôle. Cette loi « va très rapidement entraîner au moins un doublement – probablement plus qu’un doublement – de la production des semi-conducteurs aux États-Unis ».

Une approche similaire devrait être appliquée à d’autres technologies telles que les télécommunications.

« Le capital-risque américain a été très actif en Chine. Si les Chinois essaient de développer des industries technologiques particulières, ils accueilleront [et] tenteront d’inciter le capital-risque américain à investir dans ces technologies en Chine. »

« Ce n’est pas bon pour les États-Unis. Nous voulons que cet argent soit investi dans la technologie américaine. »

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