Hôpital : de retour dans la rue avec « le cœur brisé »

Par Epoch Times avec AFP
14 février 2020 03:00 Mis à jour: 14 février 2020 13:07

Des rassemblements de personnels hospitaliers sont prévus ce vendredi dans de nombreuses villes de France pour défendre le service public.

Trois mois après le « plan d’urgence » du gouvernement, les personnels hospitaliers sont appelés à manifester leur amour du service public, mais aussi leur colère, syndicats et collectifs estimant que les mesures annoncées à l’automne ne répondent pas à leurs revendications. « Nous avons le cœur brisé » : Saint-Valentin oblige, les collectifs Inter-Hôpitaux et Inter-Urgences, à l’origine de cette nouvelle mobilisation, ont demandé aux soignants d’« apporter une fleur blanche » pour « témoigner (leur) amour à l’hôpital public ».

Chaîne humaine autour de l’hôpital Robert Debré, à Paris, le 2 février 2020, afin de protester contre le manque d’argent des hôpitaux publics. (Photo : MARTIN BUREAU/AFP via Getty Images)

« La destruction de l’hôpital public »

Selon la CGT Santé, « une centaine d’actions de tout ordre » sont prévues partout en France : manifestations, mais aussi rassemblements « festifs et visibles« , selon sa secrétaire générale Mireille Stivala.

Chaîne humaine à Compiègne, « cœur géant » à Poitiers, lâcher de « ballons roses » à Douai… Le thème de la journée tranche avec la désespérance exprimée par ses organisateurs. « Ce qui se passe devant nos yeux, c’est la destruction de l’hôpital public », s’alarme le neurologue François Salachas, membre du Collectif Inter-Hôpitaux. Onze mois après le début de la grève des services d’urgence, « ce mouvement n’a obtenu aucun résultat en termes d’embauches et d’attractivité », ajoute-t-il.

« Qu’est-ce qui s’est passé en un an ? Pas grand chose », insiste Patrick Pelloux, président de l’Association des médecins urgentistes (Amuf), estimant que le gouvernement n’a « pas du tout entendu » les demandes de hausse des salaires et des effectifs. L’exécutif a pourtant fait des concessions en novembre, après une première journée de grève et de manifestation assez largement suivie.

Démissions de 800 médecins-chefs

Rallonge budgétaire, primes à foison, reprise massive de dette… Pour le Premier ministre, Édouard Philippe, ce « plan d’urgence » doté de « moyens considérables » devait « redonner de l’oxygène » aux soignants. Mais dans le « climat mortifère » du secteur, « ces propositions ne sont pas porteuses d’espoir », estime Hugo Huon, président du collectif Inter-Urgences. « Maintenant, tout le monde sait qu’on est mal payés », souligne M. Huon, estimant que pour sortir de cette crise, « on ne pourra pas faire l’économie d’une hausse des salaires ».

Éclipsées depuis décembre par la mobilisation contre la réforme des retraites, les blouses blanches ont ramené l’attention sur leur cause avec une série de démissions collectives. Depuis trois semaines, environ 800 médecins-chefs ont renoncé à leurs fonctions administratives, désertant les instances de direction pour se consacrer exclusivement aux soins. Ils en avaient averti Agnès Buzyn lors d’une rencontre mi-janvier, mais la ministre de la Santé souhaite « d’abord qu’on fasse un état des lieux de la façon dont les réformes s’appliquent ».

 

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