Meurtre du prêtre en Vendée : garde à vue levée pour le suspect, hospitalisé en psychiatrie

Par Epoch Times avec AFP
10 août 2021 10:32 Mis à jour: 10 août 2021 11:13

Le présumé incendiaire de la cathédrale de Nantes en juillet 2020, qui s’est accusé lundi de la mort d’un prêtre en Vendée, a été interné d’office lundi soir, a-t-on appris de source proche du dossier.

La garde à vue du suspect, âgé de 40 ans, a été levée pour « incompatibilité avec son état de santé », a-t-on précisé de même source.

Dans le cadre de son contrôle judiciaire lié à l’incendie, l’homme était hébergé au sein de la communauté religieuse à laquelle appartenait la victime, à Saint-Laurent-sur-Sèvre.

De nationalité rwandaise, Emmanuel Abayisenga était sorti le 29 juillet d’une hospitalisation en psychiatrie, a expliqué le vice procureur de La-Roche-Sur-Yon, Yannick Le Goater.

Une enquête est ouverte pour « homicide volontaire » et en l’état, « aucun mobile lié à un motif terroriste » n’apparait dans cette affaire, a-t-il précisé.

De source proche du dossier, on souligne que « le criminel était catholique. Loin du terroriste islamiste… »

Le drame a été annoncé par le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin sur Twitter, confirmant une information de Valeurs Actuelles. M. Darmanin s’est rendu en fin de journée à Saint-Laurent-sur-Sèvre, à une quinzaine de kilomètres au sud de Cholet.

Le ministre y a rencontré la communauté religieuse et lui a apporté « un message de soutien et de fraternité » de la part du président de la République.

Selon M. Le Goater, le suspect s’est rendu en milieu de matinée à la brigade de gendarmerie de Mortagne-sur-Sèvre. Il a remis aux gendarmes une clé avec laquelle ils ont ouvert la porte d’une chambre de la communauté religieuse et découvert le corps sans vie d’Olivier Maire, né en 1960.

M. Le Goater a précisé que le suspect avait  été incarcéré du 20 juillet 2020 au 31 mai 2021, dans le cadre de l’enquête sur l’incendie de la cathédrale de Nantes, le 18 juillet 2020. Il a ensuite été placé sous contrôle judiciaire, avec une obligation de résidence au sein de la communauté religieuse. Le 20 juin, la gendarmerie avait été sollicitée par la victime, le père supérieur de la communauté, car le suspect « voulait quitter son hébergement » contraint, a précisé M. Le Goater.

Il a alors été hospitalisé en psychiatrie, avant de revenir dans la communauté il y a une dizaine de jours.

La victime, supérieur provincial des missionnaires montfortains, était « quelqu’un de très réservé sur ce qu’il faisait », a expliqué à une journaliste de l’AFP le frère du prêtre décédé.

Né à Besançon où il avait effectué l’essentiel de sa scolarité, il avait ensuite vécu plusieurs années en Haïti avant d’être ordonné prêtre, a raconté son frère. Il partait souvent à l’étranger et a aussi vécu « plusieurs années » en Ouganda, ainsi qu’en Italie, a-t-il précisé.

Un membre de la communauté religieuse, le père Jean-Baptiste Dombélé, a déclaré à un journaliste de l’AFP à propos de la victime : « C’était un homme plein d’humanité ». 

A propos du suspect, le père Dombélé a poursuivi : « C’est Olivier (la victime, ndlr) qui était le plus proche de lui, qui s’occupait de lui pour tout ». « Il n’y avait pas de problème », a-t-il assuré.

La Conférence des évêques de France et la Conférence des religieux et religieuses de France ont exprimé « leur immense tristesse et leur effroi » après « l’assassinat du Père Olivier Maire ».

La dernière attaque mortelle visant un membre de l’Église catholique en France remonte au 29 octobre dernier, lorsqu’un Tunisien avait tué au couteau deux fidèles et le sacristain de la basilique de Nice.

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