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Menaces de mort contre le proviseur du lycée Ravel à Paris : de la prison avec sursis requise contre l’un des auteurs

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Le lycée Maurice Ravel à Paris.

Photo: KENZO TRIBOUILLARD/AFP via Getty Images

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Durée de lecture: 3 Min.

Une peine d’un an de prison avec sursis a été requise contre un homme de 27 ans qui avait menacé de mort sur internet le proviseur du lycée parisien Maurice Ravel, après une altercation avec une élève refusant de retirer son voile islamique en février 2024.
« Il ne m’apparait pas acceptable aujourd’hui que la peur soit du côté des enseignants », a déclaré la procureure en s’adressant au prévenu, jugé pour provocation publique non suivie d’effet à commettre une atteinte volontaire à la vie.
L’affaire remonte au 28 février. Le proviseur du lycée, Philippe Le Guillou, a une altercation avec une élève majeure à qui il demande de retirer son voile dans l’enceinte de l’établissement.  Le lendemain, plusieurs menaces de mort sont publiées en ligne, dont celle du prévenu, A.A., sur son compte X : « C’est une dinguerie. Faut le brûler vif, ce chien. »
« Je regrette profondément et je demande pardon »
Interpellé mi-mars, A.A. avait expliqué avoir écrit son message « sur le coup de la colère », après que sa sœur lui a rapporté ce qui s’était passé dans l’établissement scolaire. La plainte pour violence déposée par l’élève impliquée dans l’altercation a été classée sans suite fin mars pour « infraction insuffisamment caractérisée ». « Je regrette profondément et je demande pardon », a déclaré d’une voix penaude A.A. au tribunal. « J’ai écrit sans réfléchir, sans penser aux conséquences que ça pourrait avoir, pour le proviseur, ses proches et sa famille. »
Des répercussions dont l’ancien proviseur a parlé pour la première fois en public devant le tribunal. « Pendant un temps, je ne prenais plus le métro, je ne me baladais plus dans le quartier, je regardais partout comme si j’étais en danger », a déclaré M. Le Guillou. « Je n’ai jamais connu quelque chose d’aussi traumatisant et pourtant j’ai géré beaucoup de choses difficiles », a poursuivi celui qui a été proviseur pendant 30 ans.
Tout au long de l’audience, les assassinats de Samuel Paty en 2020 et de Dominique Bernard en 2023, ont été de nombreuses fois évoqués, tout comme la laïcité et la difficulté de faire respecter les lois à l’intérieur des établissements scolaires. « C’est important de dire que dans les établissements publics, le personnel fait respecter la laïcité mais que quelquefois, c’est difficile et que parfois les gens ont peur », a rappelé Philippe Le Guillou.