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Montpellier: une cagnotte est ouverte pour le retraité qui livre des repas à vélo pour acheter un fauteuil à sa femme handicapée

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Photo: : DANIEL LEAL-OLIVAS/AFP via Getty Images

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Durée de lecture: 5 Min.

À Montpellier, Pierre (prénom d’emprunt) complète sa retraite en travaillant comme livreur de repas à vélo. Son but : économiser pour offrir à son épouse gravement handicapée un fauteuil adapté. Une histoire qui a ému les internautes, dont Lisa Garcia, qui sans le connaître a lancé une cagnotte solidaire pour l’aider.
Au départ, « je l’ai croisé plusieurs fois avant le premier confinement l’an dernier, sur son vélo le soir dans les rues de Montpellier, avec le sac réfrigéré, caractéristique du livreur de repas », a raconté Lisa Garcia, qui s’est étonnée de l’âge du livreur, visiblement à la retraite. Et effet, peu après, en octobre 2019, un article concernant le vieil homme est paru dans le Midi libre, lui apportant quelques précisions.

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C’est là que Pierre a partagé un peu son quotidien : « Quand j’ai pris ma retraite, je me suis retrouvé avec moitié moins de revenus, soit 1 200 € au lieu de 2 200 € environ. Je n’étais pas totalement foutu et je voulais rester dans mon logement, mais trouver un emploi à mon âge, c’était mission impossible. Le statut d’autoentrepreneur s’est rapidement imposé. Et comme je n’avais pas envie de risquer d’avoir des impayés ou des charges, l’idée de livrer des repas via une plateforme internet s’est imposée aussi. Et pour ça, j’avais juste besoin d’un vélo. »
Cependant, Pierre n’a pas repris le chemin du travail seulement pour subvenir à ses besoins, mais avec un objectif en tête : acheter un fauteuil pour sa femme handicapée. Ainsi, la journée, « [il s]’occupe de [son] épouse gravement handicapée », et le soir, il donne plusieurs milliers de coups de pédale : « Mon objectif est de pouvoir lui acheter un fauteuil, un jour », a-t-il expliqué.

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Un objectif qui prendra encore du temps, car même si la Sécurité sociale et sa mutuelle peuvent financer le fauteuil jusqu’à 10 000 €, ce dernier coûte au total 47 000 €. Touchée par son histoire, et après avoir revu Pierre quelques mois plus tard en bas de chez elle, Lisa s’est décidée « à faire quelque chose », a rapporté France 3 Régions.
« Quand je l’ai revu en bas de chez moi, toujours sur son vélo, en train de livrer des repas, ça a été comme un électrochoc. Alors qu’on se confinait pour protéger les plus âgés, lui continuait à travailler », a expliqué Lisa. C’est ainsi qu’elle a lancé une cagnotte en ligne, pour l’aider à récolter au moins une partie des fonds nécessaires, sans lui en avoir parlé avant.

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Dès sa mise en place, la cagnotte a bien démarré. Et en lisant le commentaire d’une donatrice, Lisa a compris que cette personne connaissait le papi livreur. Elle l’a alors contactée par les réseaux sociaux et lui a donné son numéro de téléphone, afin que Pierre la contacte.
« Il m’a fait attendre deux jours. En fait il est très occupé, mais je m’inquiétais parce que je sais qu’il voulait rester discret et j’avais peur de sa réaction », a expliqué Lisa. Finalement, Pierre l’a appelée pendant qu’il était dans le tramway, entre deux rendez-vous, et il n’était « pas hyper content d’avoir été exposé contre son gré », a résumé Lisa, « parce qu’on commençait à le reconnaître dans la rue. » Cependant, Pierre a vite compris la gentillesse du geste solidaire de Lisa et a accepté l’occasion offerte par la cagnotte.

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Par la suite, avant que Lisa déménage sur Paris, elle a pu rencontrer Pierre et son épouse. « C’était incroyable, il y avait tellement d’émotions, des larmes aussi », a-t-elle raconté.
Depuis, Lisa garde le contact et tient Pierre au courant de l’évolution de la cagnotte. À l’heure actuelle, celle-ci a dépassé les 26 000 €. D’ici quelques semaines, l’objectif de Pierre d’acheter le fauteuil adapté pour son épouse sera peut-être une réalité !