Opinion
Le Nobel de la paix attribué au courage et à la mémoire historique

Une photo du lauréat du prix Nobel de la paix 2022, le défenseur des droits de l'homme biélorusse Ales Bialiatski, est exposée dans le jardin du Nobel à l'Institut norvégien Nobel d'Oslo, en Norvège, le 7 octobre 2022, avec les précédents lauréats du prix de la Paix.
Photo: RODRIGO FREITAS/NTB/AFP via Getty Images
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Durée de lecture: 3 Min.
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Le prix Nobel de la paix a récompensé, vendredi 7 octobre à Oslo, deux organisations non gouvernementales (ONG), la russe Mémorial et l’ukrainienne Centre pour les libertés civiles, ainsi que l’opposant biélorusse Ales Bialiatski.
Un prix hautement symbolique en pleine guerre en Ukraine. Tous les regards sont tournés aujourd’hui vers Poutine dont l’un des derniers soutiens est le dictateur biélorusse Alexandre Loukachenko. Ceux qui s’opposent à lui ont du courage et il est dommage qu’ils soient peu connus en France (et pas seulement). L’attribution du prix remédie à cette ignorance. Initiateur du mouvement démocratique qui a émergé en Biélorussie au milieu des années 1980, Ales Bialiatski, 60 ans, est actuellement incarcéré. Il est connu pour son travail à la tête de Viasna, la principale organisation de défense des droits humains en Biélorussie. Comme lui, des dizaines d’opposants (des « cafards », selon le dictateur Loukachenko) purgent des peines allant de 10 à 18 ans de prison « pour troubles à l’ordre public et incitation à la haine sociale ». Leur tort : participer à des manifestations contre le pouvoir.
Deux mois avant l’invasion de l’Ukraine, la Cour suprême de la fédération de Russie a prononcé la dissolution de Mémorial, la plus ancienne et la plus connue ONG des russes, fondée en 1989 et dont le premier président avait été le grand physicien et dissident soviétique, prix Nobel de la Paix, Andrei Sakharov. Depuis plus de 30 ans, cette ONG était devenue la mémoire des victimes du communisme et aussi le défenseur des droits humains. Mémorial contribuait à la recherche sur le passé criminel de l’URSS, défiant le silence et la censure de plus en plus forte du Kremlin. Sa dissolution faisait partie de la réécriture de l’Histoire, tout comme la réhabilitation de Staline et de l’URSS lancée par Poutine devenu « historien en chef ». L’invasion de l’Ukraine allait confirmer « sur le terrain » les rêves impérialistes du Kremlin. Le choix du jury du prix Nobel est très juste. Souhaitons que les lauréats puissent en profiter.
Article écrit par Nicolas Lecaussin, avec l’aimable autorisation de l’IREF.
L’IREF est un « think tank » libéral et européen fondé en 2002 par des membres de la société civile issus de milieux académiques et professionnels dans le but de développer la recherche indépendante sur des sujets économiques et fiscaux. L’institut est indépendant de tout parti ou organisation politique. Il refuse le financement public.
Les opinions exprimées dans cet article sont celles de l’auteur et ne reflètent pas nécessairement celles d’Epoch Times.

Directeur de l’IREF, Nicolas Lecaussin est diplômé de Sciences-po Paris, ancien président de l’iFRAP (Institut Français de Recherche sur les Administrations Publiques), fondateur de l’association Entrepreneur Junior et auteur de plusieurs ouvrages sur le capitalisme, l’Etat et les politiques publiques.
Auteur de plusieurs ouvrages dont : Cet Etat qui tue la France (Plon, 2005), L’absolutisme efficace (Plon, 2008), Au secours, ils veulent la peau du capitalisme ! (First Editions, 2009), A quoi servent les riches, coauteur (Lattès, 2012), L’obsession antilibérale française, Anti-Piketty, coauteur (libréchange, 2015).
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