Pandémie: MSF en appelle aux donateurs face à la « catastrophe » en cours au Yémen

Par Epoch Times avec AFP
21 mai 2020 14:33 Mis à jour: 21 mai 2020 15:01

Médecins sans frontières s’est alarmé jeudi de la « catastrophe » en cours au Yémen où la pandémie de nouveau coronavirus se propage faute de moyens humains et matériels dans un pays ravagé par cinq ans de guerre.

MSF a lancé un appel urgent aux Nations unies et aux pays donateurs pour financer ses opérations, payer les personnels soignants, leur fournir des équipements de protection individuelle et acheter des respirateurs.

-Une vue montre une rue dans la ville côtière du sud du Yémen, Aden, le 17 mai 2020, au milieu des craintes que le coronavirus se propage sans entrave dans la ville yéménite. Les décès à Aden ont grimpé jusqu’à cinq, voire sept fois plus que la normale. Photo de NABIL HASAN / AFP via Getty Images.

Le nombre de décès dans le centre de traitement Covid-19 de MSF à Aden, la grande ville du sud où sévissent déjà la dengue, le paludisme et le chikungunya, « témoigne d’une catastrophe plus vaste » que ce que les chiffres officiels indiquent, prévient l’ONG dans un communiqué.

Les gens arrivent au centre trop tard

« Ce que nous voyons dans notre centre de traitement n’est que la partie visible de l’iceberg en termes de nombre de personnes infectées et mourantes dans la ville », s’inquiète Caroline Seguin, responsable des programmes MSF. « Les gens arrivent au centre trop tard pour être sauvés, et nous savons que beaucoup d’autres ne viennent pas du tout », ajoute-t-elle.

MSF affirme que 173 patients ont été admis dans son centre et au moins 68 sont décédés au cours des deux premières semaines du mois de mai.

« Se présentant tardivement au centre, beaucoup de patients souffrent d’un syndrome de détresse respiratoire aigu et leurs chances de survie sont limitées », précise l’organisation.

-Un homme marche tout en étant vêtu d’un masque en raison de la pandémie de coronavirus COVID-19 le long d’une ruelle dans un marché en plein air à Sanaa, la capitale du Yémen, le 20 mai 2020. Photo par MOHAMMED HUWAIS / AFP via Getty Images.

Huit fois plus d’enterrements chaque jour

Elle constate en outre un grand nombre de soignants, dont ses propres personnels, parmi les malades et huit fois plus d’enterrements chaque jour la semaine dernière.

Le centre de MSF est l’unique structure consacrée au nouveau coronavirus dans le sud du Yémen. Les autres hôpitaux locaux refusent d’accueillir des malades présentant des symptômes de la maladie, faute d’équipement de protection pour leurs soignants.

Contrôlée par des séparatistes revendiquant l’indépendance du sud du pays, Aden n’observe pas de confinement. Les tests de dépistage à la maladie Covid-19 sont inexistants, tout comme les mises en quarantaine de personnes malades.

Comment évaluer précisément l’étendue de la pandémie

Les chiffres de MSF sont supérieurs à ceux fournis par le gouvernement qui manque de tests pour évaluer précisément l’étendue de la pandémie.

« Mais si le nombre exact de cas ne peut être connu, il n’y a aucun doute sur le fait que c’est bien l’épidémie de Covid-19 qui entraîne une telle hausse de la mortalité », assure l’ONG.

Le Yémen est en proie à une guerre meurtrière depuis 2014 entre les rebelles Houthis, soutenus par l’Iran et qui contrôlent plusieurs régions du pays dont la capitale Sanaa, et le gouvernement appuyé par la coalition menée par l’Arabie saoudite à partir de 2015.

Ce conflit a provoqué la pire crise humanitaire dans le monde, selon les Nations unies, et suscité l’effondrement des infrastructures sanitaires locales.

 

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