Paris « condamne » le lancement d’une fusée iranienne, Téhéran revendique son bon droit

Par Epoch Times avec AFP
1 janvier 2022 07:18 Mis à jour: 1 janvier 2022 07:28

La France a « condamné » vendredi le lancement la veille d’une fusée par Téhéran au moment où les négociations sur le programme nucléaire iranien enregistraient selon elle des « progrès », des propos poussant l’Iran à revendiquer son droit « inaliénable » à poursuivre ses recherches.

« La France condamne ce lancement qui n’est pas conforme à la résolution 2231 du Conseil de sécurité des Nations unies », a indiqué la diplomatie française dans un communiqué. « Ces activités sont d’autant plus regrettables qu’elles interviennent à un moment où nous enregistrons des progrès dans la négociation nucléaire à Vienne ».

L’Iran a affirmé jeudi avoir lancé dans l’espace une fusée transportant trois appareils de recherche spatiale, déclenchant immédiatement des protestations américaines.

« Ne pas procéder à des activités liées aux missiles balistiques »

« Du fait de la grande proximité des technologies employées pour les lancements spatiaux et les tirs balistiques, ce lancement participe directement aux progrès déjà préoccupants de l’Iran dans son programme de missiles balistiques », a estimé le Quai d’Orsay, rappelant que la résolution 2231 appelait l’Iran « à ne pas procéder à des activités liées aux missiles balistiques conçus pour être capables d’emporter des armes nucléaires ».

Dans la soirée, le porte-parole du ministère des Affaires étrangères iranien Saïd Khatibzadeh a répondu avec vigueur, estimant que « le progrès dans le domaine de la science et de la recherche, notamment l’espace, (était) un droit inaliénable du peuple iranien » et que ces déclarations « n’affecteraient pas la détermination » de la république islamique.

Il a par ailleurs jugé « fallacieuse et fondamentalement inexacte » la référence à la résolution 2231.

Intervient en plein pourparlers pour sauver l’accord de Vienne

Ce tir de fusée intervient en plein pourparlers pour sauver l’accord de Vienne, relancés fin novembre après cinq mois d’interruption entre Téhéran et les pays encore parties au pacte (France, Royaume-Uni, Allemagne, Russie, Chine). Ils visent à faire revenir dans l’accord les Etats-Unis, qui l’ont quitté en 2018 sous la présidence de Donald Trump et ont rétabli des sanctions contre l’Iran. Washington y participe de manière indirecte.

En février 2020, l’Iran avait échoué à mettre en orbite un satellite d’observation scientifique, baptisé Zafar (« Victoire » en persan). Son lancement avait été condamné par Paris et Washington, qui avaient accusé Téhéran de vouloir renforcer ses compétences dans le domaine des missiles balistiques par le biais du lancement de satellites.

A des fins militaires plus que commerciales

Deux mois plus tard, en avril 2020, les Gardiens de la Révolution, l’armée idéologique de la République islamique, avaient lancé leur premier satellite militaire. Les Etats-Unis avaient alors estimé que ce lancement prouvait que le programme spatial iranien était destiné à des fins militaires plus que commerciales.

« Le programme balistique iranien est une source de préoccupation pour la communauté internationale », ajoutait vendredi le communiqué français, qui demandait à l’Iran « de respecter ses obligations (…), y compris celles concernant les transferts d’armes et de technologies sensibles ».


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