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Pas de large unité syndicale, militants du PS agressés… ce qu’il faut retenir des cortèges du 1er Mai

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Des manifestants défilent lors du rassemblement du 1er Mai à Paris, à l’occasion de la Fête internationale des travailleurs, le 1er mai 2025.

Photo: IAN LANGSDON/AFP via Getty Images

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Durée de lecture: 9 Min.

Menaces sur l’emploi incarnées par les suppressions de postes chez le géant de l’acier ArcelorMittal, « crise du travail » mais aussi inquiétudes pour la paix et la stabilité dans le monde : des dizaines de milliers de manifestants sont descendus dans la rue pour le 1er Mai, avec quelques tensions notamment à Paris. Le PS a dénoncé des « violences graves et inacceptables » autour de son stand et a promis de saisir la justice.
La CGT a fait état de « plus de 300.000 » manifestants en France au sein de quelque 270 cortèges, dont 100.000 à Paris. L’an dernier, le syndicat avait comptabilisé 210.000 manifestants (50.000 à Paris) et les autorités 121.000.

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Nouvelle manifestation le 5 juin
Peu avant le départ du cortège parisien, vers 14h00, la n°1 de la CGT, Sophie Binet a annoncé une nouvelle « journée de manifestation et de grèves » le 5 juin pour réclamer l’abrogation de la réforme des retraites. À ses côtés, Frédéric Souillot (FO) a souligné que son syndicat portait notamment « l’exigence d’une augmentation des salaires » et « l’abrogation de la réforme des retraites ».
La journée internationale des travailleurs se tenait, comme l’an dernier, sans large unité syndicale.
La CGT a appelé avec la FSU, Solidaires et des organisations de jeunesse à défiler « contre l’extrême droite, pour la paix, les libertés et la justice sociale ».
Lors d’une prise de parole devant ses militants en marge de la manifestation parisienne, le leader de La France insoumise Jean-Luc Mélenchon a promu un 1er mai « politique » et « antiraciste », se prononçant en outre pour une « nationalisation d’ArcelorMittal ».
La numéro un de la CFDT et son homologue de l’Unsa Laurent Escure se sont pour leur part retrouvés dans le centre de Paris pour une table ronde sur le travail, Marylise Léon expliquant qu’il s’agissait d’avoir un espace pour évoquer « la crise du travail », « le grand impensé du moment ».
Le rendez-vous traditionnel se tient aussi au moment où le gouvernement affiche son soutien à des propositions de loi visant à autoriser certaines professions à faire travailler les salariés le 1er Mai, seul jour férié et chômé en France. Les syndicats y opposent une fin de non-recevoir.
« Un contexte d’inquiétude »
Dunkerque avait donné le coup d’envoi des défilés, sur fond d’inquiétudes concernant la situation d’ArcelorMittal qui prévoit un plan de suppression d’environ 600 postes dont une majorité dans la ville portuaire.
Plusieurs centaines de personnes se sont rassemblées dans la ville à l’appel de la CGT, en présence de plusieurs responsables politiques, dont Olivier Faure (PS), François Ruffin (ex-LFI), Marine Tondelier (Écologistes) ou Aurélie Trouvé (LFI).

La secrétaire du parti Les Écologistes, Marine Tondelier (au c. à g.), et le premier secrétaire du Parti socialiste (PS), Olivier Faure (au c.) lors du défilé du 1er Mai à Dunkerque, le 1er mai 2025. (SAMEER AL-DOUMY/AFP via Getty Images)

À Metz, des salariés d’ArcelorMittal Florange, où 113 emplois doivent être supprimés, étaient aussi présents. À Rennes où les organisateurs ont recensé 4000 participants et la préfecture 3000, Guillaume Naud, 53 ans, éducateur social et adhérent FO, s’inquiétait aussi du retour de la guerre et de ses conséquences : « Les budgets militaires vont augmenter et le social et le scolaire vont trinquer. »
« On est dans un contexte d’inquiétude au niveau international et économique », constatait encore Carole Nejjari, professeure d’histoire-géographique dans le cortège marseillais, où la préfecture a comptabilisé 3600 personnes et la CGT 15.000. « Je viens là pour protester contre la retraite à 64 ans mais aussi contre la montée de l’extrême-droite partout dans le monde », expliquait à Lyon Maryse Alcaraz, 79 ans.
À Toulouse, ils étaient entre 6500 (préfecture) et 10.000 (organisateurs), quelque 3000 à Narbonne où devait se tenir un meeting du RN, 1800 à Brest, selon la préfecture, 2200 à Nancy et encore 2900 à Strasbourg.

Un défilé du 1er Mai à Toulouse, le 1er mai 2025.(VALENTINE CHAPUIS/AFP via Getty Images)

29 interpellations à Paris, 15 à Nantes
Quelques dégradations et affrontements entre manifestants et forces de l’ordre ont été constatées sur le parcours de la manifestation à Paris. Au total, 29 personnes ont été interpellées, selon la préfecture de police.
Outre Paris, des tensions ont été signalées à Lyon (6500 manifestants, selon la préfecture et Nantes (5000), avec respectivement 3 et 15 interpellations.

Des CRS utilisent un bouclier pour se protéger tout en aspergeant d’eau les manifestants afin de les disperser, lors du rassemblement du 1er Mai à Nantes. (LOIC VENANCE/AFP via Getty Images)

Des « violences graves et inacceptables » autour du stand du PS
La manifestation parisienne a été marquée par des incidents autour du stand du PS. Le chef de file des députés socialistes, Boris Vallaud a dénoncé Le chef de file des députés socialistes, Boris Vallaud a dénoncé jeudi, des « violences graves et inacceptables » et a promis de saisir la justice après une bousculade dont ont été victimes des militants et élus socialistes pris à partie dans le cortège parisien du 1er-mai.
« Violences graves et inacceptables. Ces perturbateurs sont les ennemis des travailleurs et de la gauche. Tout mon soutien aux camarades blessés », a écrit M. Vallaud sur X en annonçant saisir le procureur de la République. « Ils ne nous font pas peur, ils ne feront pas taire les socialistes », a-t-il ajouté.

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Selon un journaliste de l’AFP, des manifestants habillés de noir, certains portant des drapeaux antifa, ont vivement interpellé et bousculé élus et militants PS qui avaient un stand sur le trajet de la manifestation. « Tout le monde déteste le PS », ont scandé ces manifestants hostiles à la présence socialiste dans une ambiance tendue.
Le député socialiste Jérôme Guedj a du quitter le cortège. Il dénonce sur X des « injures, crachats, et enfin coups de poing et mortier ».
« À Paris, un local du PS a été la cible de jets de projectiles par des manifestants particulièrement hostiles et violents qui s’en sont pris aux militants du Parti socialiste. Les forces de l’ordre sont intervenues pour sécuriser les lieux et procéder à des interpellations », a écrit Bruno Retailleau sur X, condamnant également « la violence politique que l’extrême gauche essaie d’installer dans notre pays ».