Plus de 2,6 millions de personnes demandent de traduire en justice l’ancien dirigeant chinois Jiang Zemin

12 décembre 2017 20:19 Mis à jour: 16 décembre 2017 08:02

L’une des plus importantes initiatives de défense des droits civils se déroule actuellement dans le monde entier dans le but de traduire en justice Jiang Zemin, l’ancien chef du régime chinois, pour ses crimes contre l’humanité. Au 8 décembre dernier, plus de 2,6 millions de personnes de 31 pays avaient signé une pétition demandant aux organes judiciaires chinois de le poursuivre en justice.

Selon Minghui.org, un site recueillant et publiant des informations de première main sur la persécution du Falun Gong en Chine, depuis le deuxième semestre 2015, plus de 200 000 pratiquants de Falun Gong, vivant pour la plupart en Chine, ont déposé des plaintes pénales auprès de la Cour populaire suprême et du Parquet populaire suprême, les plus hautes instances judiciaires du régime chinois. Ils accusent Jiang Zemin de crimes contre l’humanité et de génocide.

Le 10 décembre, la Journée internationale des droits de l’homme, Theresa Chu, avocate taïwanaise des droits de l’homme et coordinatrice de l’initiative de cette pétition dans la région Asie-Pacifique, a annoncé le nombre total de personnes qui avaient demandé de traduire Jiang Zemin en justice.

Selon Theresa Chu, la signature de la pétition a commencé en juillet 2015. Des signatures ont été recueillies dans 31 pays et régions, dont la France, l’Allemagne, l’Espagne, la Russie, la Belgique, Israël, l’Irlande, la Lettonie, la Bulgarie, le Japon, la Corée du Sud, Taïwan, Macao, Hong Kong, la Malaisie, Singapour et l’Indonésie.

La grande majorité des signatures a été recueillie en Asie : 926 286 à Taïwan, 671 422 en Corée du Sud et 483 360 au Japon. Les pays ayant recueilli le plus de signatures sur le continent européen sont l’Ukraine, l’Espagne, l’Allemagne, les Pays-Bas et la Russie.

Theresa Chu (NTDTV)

« La persécution du Falun Gong, semblable à un génocide, se poursuit toujours en Chine. Cette persécution continue d’être violente et ne s’est pas arrêtée », a déclaré Theresa Chu dans un entretien accordé à la section Asie-Pacifique de la chaîne de télévision New Tang Dynasty Television (NTD) basée à New York.

« Je crois que c’est le chapitre le plus hypocrite, le plus douloureux et le plus brutal de l’histoire des droits de l’homme », a-t-elle poursuivi.

Theresa Chu a également mis en garde l’appareil du Parti communiste chinois (PCC). « Au cours des 18 dernières années, lorsque trois différents leaders ont dirigé la Chine, d’innombrables personnes ont été impliquées dans la planification et la mise en œuvre de la politique de persécution. Leurs mains sont couvertes de sang », a-t-elle précisé, ajoutant : « Ils ne pourront jamais échapper à la responsabilité d’avoir commis des crimes contre l’humanité, exercé la torture et le génocide, en vertu du droit pénal international. »

L’Organisation mondiale d’enquête sur la persécution du Falun Gong (WOIPFG), une ONG à but non lucratif basée à New York, a cité une longue liste de fonctionnaires du PCC impliqués dans la persécution. Parmi eux, l’ancien patron de la sécurité chinoise Zhou Yongkang, l’ancien secrétaire du PCC à Chongqing, Bo Xilai, et Li Changchun, ancien secrétaire du Parti de la province du Guangdong et responsable de la propagande du régime de 2002 à 2012.

Hu Ping, rédacteur en chef de Beijing Spring, une publication pro-démocrate de New York, a déclaré dans un entretien avec Epoch Times qu’il soutenait l’initiative de la pétition, car elle permettait d’éveiller les consciences sur les crimes perpétrés par le régime chinois et de faire pression sur ce régime.

Les faits

Jiang Zemin, qui a dirigé le Parti communiste chinois de 1989 à 2002 et qui a continué de contrôler en coulisse les leviers du pouvoir jusqu’en 2012, avait lancé une campagne nationale de persécution du Falun Gong le 20 juillet 1999.

Le Falun Gong, aussi appelé Falun Dafa, est une ancienne discipline spirituelle de qigong qui a été transmise au grand public en Chine en 1992. Cette discipline comprend des exercices, dont une méditation, et des enseignements basés sur les principes d’authenticité, bienveillance et tolérance. La pratique s’était librement et largement répandue en Chine dans les années 1990 – les sources officielles chinoises estimaient à environ 70 millions le nombre de Chinois de tous âges et professions qui pratiquaient cette discipline en 1999, alors que les sources du Falun Gong avancent souvent ce chiffre à 100 millions.

Jiang Zemin, craignait la popularité grandissante de cette discipline et surtout son indépendance vis-à-vis de l’État chinois au parti unique et de son idéologie communiste. Il a lancé une répression sanglante et a établi le bureau 610, un appareil extrajudiciaire comparable à la Gestapo créé dans le seul but d’éradiquer le Falun Gong. Le bureau de presse officiel du Falun Gong estime que des millions de pratiquants ont été victimes de harcèlement, d’emprisonnement, de torture, de lavage de cerveau, de travail forcé entre autres abus. En outre, des chercheurs indépendants rapportent que les pratiquants de Falun Gong sont assassinés à l’échelle nationale afin de servir de principale source d’organes à la lucrative industrie de transplantation, gérée par le régime chinois.

Frank Fang

Version anglaise

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